Les ventes aux enchères de Street art ont la cote

Nouvelles dans le monde des enchères, les ventes dédiées au Street Art ont le vent en poupe. Elles se multiplient au sein des maisons de ventes et attirent un nombre croissant d’enchérisseurs, animés par l’envie de débuter une collection d’art et de soutenir les jeunes artistes.

Une spécialité récente dans le monde des enchères

Les ventes aux enchères de Street Art ont le vent en poupe. Nombre de maisons organisent aujourd’hui des ventes dédiées à ces artistes urbains, enregistrant parfois des records, à l’image du Parlement des Singes de Banksy adjugé à 11,1 millions d’euros en octobre dernier à Londres. Pourtant, cette spécialité n’a fait son entrée que très récemment dans le monde des enchères. « Nous avons été parmi les premiers à nous intéresser au Street Art, explique Valérie Régis, commissaire-priseur à Deuil-la-Barre, dans le Val-d’Oise. En 2007, Gérard Zlotykamien (né en 1940) dit Zloty, une figure historique du Street art, nous a sollicités pour disperser une partie des œuvres de son atelier. A cette époque, le Street Art était encore un marché très jeune et les artistes n’avaient pas véritablement de cote. Depuis, nous avons organisé deux autres ventes dédiées à Zloty en 2013 et 2018 et les prix ont triplé. Alors qu’en 2007 il était possible de s’offrir une toile de Zloty à partir de 500 euros, ses œuvres s’échangent aujourd’hui autour de 2 000 euros. »

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Gérard Zlotykamien (né en 1940), Ohh la belle Ephémère, 1978, acrylique et bombe aérosol sur toile, 115×90 cm. Adjugé à 2 852 euros (frais compris) par Valérie Régis le 2 juin 2018 à Deuil-la-Barre.

Le moyen idéal pour débuter une collection

Chaque vente de Street Art crée l’événement au sein de l’Hôtel des ventes de Montmorency. « Souvent colorées et pourvues de motifs simples, les œuvres de Street Art parlent au plus grand nombre, poursuit Jules Régis, collaborateur de Valérie Régis. Ainsi, ces vacations nous permettent d’attirer des enchérisseurs qui ne fréquentent pas habituellement les salles des ventes. Ce sont principalement de jeunes acheteurs, âgés d’une trentaine ou d’une quarantaine d’années, qui ont envie de se faire plaisir et qui se laissent porter au gré de leurs coups de cœur. »

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Il faut dire que ces ventes de Street Art sont pour les amateurs d’art le moyen idéal pour débuter une collection à prix accessible. Dès 100 euros, ces derniers peuvent se constituer un bel ensemble d’estampes signées des têtes d’affiche tels que Blek le rat, M. Chat ou Obey.

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Shepard Fairey dit Obey Giant (1970), « Mujer Fatale », 2017, offset sur papier signé et daté en bas à droite. 91,4×61 cm. Adjugé à 186 euros (frais compris) par Valérie Régis le 18 décembre 2017 à Deuil-la-Barre.

« C’est aussi l’occasion pour les enchérisseurs de miser sur des artistes émergents dont les œuvres pourraient gagner en rareté et en valeur au fil du temps. Ainsi, une œuvre d’Invader qui coûtait autour de 1 000 euros il y a cinq ans, se vend aujourd’hui à plus de 10 000 euros. Ces artistes, encore méconnus il y a une dizaine d’années, ont fait mûrir un art, autrefois à l’état de prototype, et sont devenus parmi les artistes contemporains les plus recherchés. »

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Space Invader (né en 1969), Home Neptune, 2010, sérigraphie sur papier, signée, numérotée et datée. Tampon à sec POW. 42/50. 30×42 cm. Adjugé à 5 120 euros (frais compris) par Crait + Müller le 20 novembre 2017 à Paris.

Image en Une : Speedy Graphito (né en 1961), Air France, 1990, techniques mixtes, 216×275 cm. Adjugé à 8 060 euros (frais compris) par Maître Valérie Régis le 18 décembre 2017 à Deuil-la-Barre.