Maurice Montet, le peintre de cœur des Rhônalpins
A Roanne, la commissaire-priseur Véronique Ingels présentera aux enchères le 22 juillet deux tableaux signés d’un enfant du pays, Maurice Montet. Né à Roanne, décédé à Thizy, cet artiste cher aux Rhônalpins a fait l’objet tout au long du XXe siècle de nombreuses expositions en France et à l’étranger, et s’est attiré les faveurs de la critique qui saluait un fauve inconnu dans la lignée de Toulouse-Lautrec et Utrillo.
Maurice Montet (1905-1997) est un peintre que les Rhônalpins connaissent bien : l’artiste, né à Roanne et décédé à Thizy, est resté toute sa vie attachée à sa région natale, exposant régulièrement à Paris, sans jamais s’y établir, au risque de demeurer dans l’ombre. « S’il n’a pas été reconnu à la hauteur de son talent, c’est sans doute parce qu’il n’a jamais voulu monter à la capitale », souligne ainsi la commissaire-priseur Véronique Ingels qui, à l’occasion de sa vente estivale, dévoile deux tableaux de l’enfant du pays.
Salué par la critique, l’Œuvre de Maurice Montet a pourtant fait l’objet de près de cinq cents expositions collectives et d’une trentaine de manifestations monographiques, dans le Rhône, à Paris et jusqu’au Brésil, témoignant d’une vie dédiée à l’art – « Tu me demandes ce que représente pour moi la peinture. Tu ne seras pas surpris lorsque je t’aurais dit qu’elle représente tout ».
Un « fauve inconnu », dans la lignée de Toulouse-Lautrec et Utrillo
Ce fils d’un serrurier-ferronnier se fait remarquer par ses talents de dessinateur dès l’âge de 9 ans, alors qu’en classe il portraiture son professeur. Il embrasse néanmoins lors de ses premières années une carrière de mécanicien, pour la marine marchande puis la fabrique de tissus et d’ameublement Berthaud-Perrin. C’est à l’âge de 29 ans que l’artiste prend son envol. A partir de 1934, Maurice Montet multiplie les expositions, s’attirant les faveurs de la critique qui salue un « fauve inconnu », dans la lignée de Toulouse-Lautrec et Utrillo. « Ses sujets de prédilection étaient les gens du voyage dans leur roulotte, les gens simples saisis sur le vif, les chevaux, les cirques en plein-air, les scènes de café ou les fêtes comme les célébrations du 14 juillet », détaille Véronique Ingels. Autant de thèmes que Maurice Montet traite au gré de couleurs chatoyantes et d’une touche enlevée.
Un peintre coté en Rhône-Alpes
Au catalogue de la vente se côtoient une représentation du Port de Bordeaux et une Retraite aux flambeaux Thizy. A Thizy, où il s’éteint en 1997, Maurice Montet a consacré une grande partie de son œuvre. L’artiste participe même à la restauration de la chapelle Saint Georges de Thizy. Preuve, s’il en fallait, de son attachement indéfectible à cette commune de moins de 2 500 âmes, située sur un éperon rocheux à une vingtaine de kilomètres de Roanne, où les deux tableaux se succéderont sous le marteau de Véronique Ingels le 22 juillet. « L’artiste a le vent en poupe, précise la commissaire-priseur. Il devrait attirer de nombreux collectionneurs de la région ». Les estimations oscillent de 600 à 1 800 euros pour ces deux huiles sur toile.