Le 16 juin 2022 | Mis à jour le 15 mars 2024

NFT, marque et noms de domaine : des ventes de biens incorporels en cascade

par Magazine des enchères

Du 15 au 30 juin, la maison Boischaut, spécialisée dans les ventes aux enchères de biens immatériels, organisera en ligne quatre ventes de NFTs et la première vente aux enchères volontaire d’une marque en France. Tour d’horizon.

 

Avec huit vacations organisées en moins d’un an, la maison Boischaut s’est imposée dans le paysage des ventes aux enchères de biens incorporels. Ce secteur naissant constitue un terrain de jeu inépuisable pour cette maison de vente qui se livrera du 15 au 30 juin, à un véritable marathon, orchestrant en online sur Interencheres quatre ventes de NFTs et deux ventes de marque et noms de domaines. « Tous les lots NFTs seront proposés avec un prix de départ de 200 euros afin de permettre au plus grand nombre de participer et pour laisser les prix de ce nouveau segment s’établir par le jeu des enchères », précise Marc-Olivier Bernard, directeur général de la maison Boischaut. 

 

Du Street art à la scène artistique algérienne : quatre ventes aux enchères de NFTs

A la question épineuse de la pérennisation des œuvres de Street art, la maison Boischaut entend proposer une nouvelle solution en organisant la première vente aux enchères de peintures murales en NFT. Concrètement, les travaux seront déclinés en photographies de haute qualité qui, accompagnées de leur certificat NFT, seront transformées en œuvres d’art numériques uniques. « Grâce au NFT, il devient possible de vendre enfin le Street art sur son support d’origine, le mur. Une fois encore, la force d’une nouvelle technologie réside dans sa capacité à rendre possible ce qui ne l’était pas auparavant », poursuit Marc-Olivier Bernard. Les œuvres proposées à la vente sont issues d’un cycle sur le thème des femmes réalisé en janvier dernier par une vingtaine de Street artistes sur les murs, plafonds et fenêtres d’un ancien hôtel transformé en bar éphémère et situé au 104 avenue d’Italie dans le treizième arrondissement à Paris. « Emmenés par DemoiselleMM, ces artistes ont proposé des œuvres vivantes qui évoluent au gré des changements de luminosité naturelle, mais également artificielle grâce à la présence d’une guirlande rouge qui court sur les plafonds », précise Marc-Olivier Bernard qui est parvenu à convaincre onze artistes exposés (Anna Conda, Diane.d2, Demoisellemm, Elgee, Emyart’s, Fé_ tavie, Jayon’i, Marquise, Moha, Poulain et Tegmo) de tenter l’aventure numérique. « Une séance de photographie a été organisée par Béryl Libault sur place pour capturer chaque œuvre en plan serré, mais également dans son contexte afin de proposer deux versions de chaque œuvre. » Trente-huit lots seront dispersés lors de cette vente qui se tiendra en online sur Interencheres du 15 au 22 juin.

 

 

Rendre pérenne une œuvre éphémère est aussi le dessein de la vente « Beach Art » proposée en online du 23 au 30 juin sur Interencheres. Une quinzaine de créations iconiques de Jehan-Benjamin Tarain, dit Jben, seront vendues sous forme d’œuvres numériques avec certificats NFT. Cet artiste français a fait des bords de mer son terrain de jeu, façonnant une fresque géante, au moyen d’outils rudimentaires, sur les bancs de sable humides, tout juste libérés par la marée descendante. Ses œuvres ne vivent que quelques minutes, leur achèvement coïncidant avec la montée des eaux qui prennent finalement le dessus pour démarrer leur propre ouvrage d’effacement. « La photographie ou la vidéo par drone, ainsi que la technologie NFT permettront d’immortaliser ces créations », explique Marc-Olivier Bernard, précisant que pour chaque lot, une image de l’œuvre en haute résolution et un tirage « Fine Art » seront remis à l’acquéreur avec le certificat NFT.

Pour la maison Boischaut, la technologie NFT est également un moyen d’offrir une visibilité par-delà les frontières aux scènes artistiques étrangères, à l’instar de la figuration contemporaine d’Algérie, dont soixante-dix œuvres seront vendues sous forme de NFT du 18 au 25 juin. Cette vente, accompagnée d’une exposition en ligne, s’inscrit dans une série d’événements culturels organisés à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Une quinzaine de peintres (Moussa Bourdine, Layachi Hamidouche, Brahim Achir…) ont été sélectionnés par l’artiste plasticien Hocine Ziani (né en 1953), connu pour ses scènes de la vie saharienne dans lesquelles les personnages, objets et monuments prennent place, tel un mirage, au sein de paysages évanescents évoquant la poussière lumineuse du désert. « Cet artiste réputé offre également à la vente quinze compositions. Les soixante-dix œuvres seront proposées sous la forme d’une photographie haute définition assortie d’un certificat NFT unique », précise Marc-Olivier Bernard.

La quatrième vacation NFT sera quant à elle dédiée au domaine de l’édition, la maison Boischaut proposant à la vente le manuscrit numérique, avec les travaux préparatoires des illustrations, d’une édition numérotée de l’ouvrage « Elvis-Pop Icons #1 », publié par L’Ecran fantastique, ainsi que soixante illustrations signées d’artistes tels que Beltran, Janis Do, Stéphane Trapier, Claire Bouilhac ou encore Lucas Harrari, donnant à voir Elvis sous des facettes parfois iconoclastes. « La grande nouveauté, c’est qu’à côté de l’édition classique papier, le livre est également proposé au public sous forme de NFT, qu’il s’agisse du livre lui-même, comme des illustrations originales et du manuscrit. Une telle démarche change le paradigme de Gutemberg et ouvre de nouvelles perspectives aux éditeurs comme aux auteurs. »

 

Hocine Ziani (né en 1953), « La grande Chevauchée » (2000), coll. de l’État algérien, Alger.

 

Les premières ventes volontaires de marque et noms de domaine en France

Ce marathon de vacations incorporelles se poursuivra avec les biens professionnels, lors de la vente aux enchères, du 23 au 30 juin, de la marque européenne « Madame Soleil »  et de ses noms de domaines « madamesoleil.fr » et « madame-soleil.fr ». Là encore, la maison Boischaut entend se distinguer en vendant ces biens immatériels à titre volontaire. « Il s’agit d’une première en France, rendue possible depuis le vote d’une loi le 28 février 2022 qui autorise de procéder à la vente aux enchères volontaires de biens immatériels tels que des noms de domaines, des marques, des logiciels, des sites Internet ou encore des NFTs. » La marque « Madame Soleil », dont le nom n’est pas sans évoquer la célèbre expression du président Pompidou « Je ne suis pas Madame Soleil », est spécialisée dans les vêtements et accessoires féminins, les produits cosmétiques ou encore les produits d’entretien. « Lors de la création d’une entreprise ou le lancement d’un nouveau produit ou service, un point essentiel est celui du nommage qui consiste à définir le nom sous lequel l’activité sera développée. Une solution particulièrement pertinente pour simplifier cette étape consiste à racheter une marque déjà existante, dont la notoriété issue de sa précédente utilisation est encore présente », ajoute Marc-Olivier Bernard, précisant que la marque en question jouit d’une notoriété à l’échelle européenne. La marque « Madame Soleil », européenne et française, ainsi que les noms de domaines « madamesoleil.fr » et « madame-soleil.fr » seront vendus en un seul lot, avec une mise à prix fixée à 2 400 euros.

La dernière vente, prévue du 24 juin au 1er juillet, est composée quant à elle d’une cinquantaine de noms de domaines premium du secteur bâtiment, dont « fenetre.com ». « La période qui s’achève a montré l’importance  pour toute entreprise d’avoir une présence en ligne. En particulier le secteur du bâtiment, encore plus dynamique avec les nouveaux modes de vie issus de la pandémie, rendant nécessaire de repenser son logement. L’investissement dans un nom de domaine de premier choix, facile à mémoriser, permet de communiquer plus aisément, mais aussi d’obtenir une présence en ligne davantage crédible et performante dans les moteurs de recherche. Ainsi seront proposés les meilleurs noms de leur catégorie pour des entrepreneurs de l’enveloppe du bâtiment (fenêtre, façade, toiture), de l’énergie (chauffage, isolation), du second œuvre (plomberie sanitaire, électricité, traitement de l’air et sécurité), de la construction bois et enfin des noms transversaux (expertise, gros œuvre).« 

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