Le 17 janvier 2015 | Mis à jour le 21 janvier 2015

Nos coups de marteau de 2014

par Magazine des enchères

Retour sur quelques beaux prix d’objets d’art enregistrés l’année passée, et qui ont marqué la mémoire des commissaires-priseurs qui les ont adjugés. 

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2 150 000 euros pour une œuvre de Zao Wou-ki

« Plusieurs riches collectionneurs asiatiques avaient envoyé des représentants pour assister à la vente, et la veuve de Zao Wou-Ki était également présente. Le tableau intitulé « 24.1.68. » était estimé à 1 200 000 euros. Il n’y a pas eu de spéculation sur la fixation de ce prix, nous avions tout simplement conscience de sa valeur et de la cote du peintre. D’ailleurs il a été adjugé 2 150 000 euros à un collectionneur chinois. Pourtant, nous craignions que les couleurs plutôt sombres de cette huile sur toile ne plaisent pas au marché asiatique, car la palette a beaucoup d’importance pour eux. Mais cette œuvre inspirée de l’histoire de l’art extrême-orientale, peinte au début de la carrière du peintre et qui présente d’ailleurs des traces d’éléments figuratifs formant un paysage, a manifestement beaucoup plu aux acheteurs chinois. » Maître Eric Dumeyniou de la maison Aponem, à propos de sa vente du 18 avril 2014 à Paris.

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415 000 euros pour la femme Verte de Martial Raysse

« Cette œuvre représente à elle seule tout l’art de Martial Raysse. Avec une simple houppe blanche et des lunettes de soleil, il réussit soudain à faire renaître les sixties, ces folles années Pop ! Ce portrait, qui ressemble d’ailleurs fortement à celui de Sylvie Vartan, a été acquis par un collectionneur parisien pour 415 000 euros. Aujourd’hui, sur le marché de l’art, Raysse est une véritable icône ! » Maître Philippe Royère de la maison de ventes Versailles Enchères à propos de Verte (1963) de Martial Raysse vendue le 6 juillet 2014, estimée 300 000 à 400 000 euros et adjugé 415 000 euros, alors que se tenait l’exposition rétrospective sur l’artiste au Centre Pompidou à Paris.

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225 000 euros en Live pour une déesse chinoise de l’époque Ming

« Il y a trois ans, un collectionneur belge m’a montré cette statue chinoise de l’époque Ming. Si les représentations de cette déesse taoïste du nom de Zhenwu sont courantes, elles sont généralement réalisées en pierre, en bois, mais rarement en bronze doré et de ce si grand format (60 centimètres de haut). Le propriétaire de cette œuvre a un temps hésité à la confier à une maison de ventes internationale, mais il a finalement décidé de nous faire confiance. Avant sa mise aux enchères, plusieurs collectionneurs chinois nous ont téléphoné, et certains ont même fait le déplacement jusqu’à Lille pour venir la voir. Le jour de la vacation, les enchérisseurs se sont livrés bataille depuis la salle et sur le Live d’Interencheres. Pendant plus de trois minutes, nous avons vu la pastille Live clignoter sur nos écrans, jusqu’à atteindre les 225 000 euros d’adjudication finale. Dès la fin de la journée, nous recevions un mail de confirmation de la part de l’acquéreur chinois, qui a ensuite réglé la totalité de la somme moins d’un mois après la vente. » Maître Patrick Deguines, commissaire-priseur de la maison Mercier à Lille, à propos de sa vente du 30 novembre 2014. Cette adjudication est également un record pour le Live d’Interencheres !

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200 000 euros pour un service en porcelaine dure de Meissen

« Il s’agit de l’une des plus importantes adjudications de cette année pour une céramique ! », Maître Clément Schintgen est encore fier de son coup de marteau du 30 mars 2014, qui a adjugé pour 200 000 euros un service en porcelaine de Meissen, multipliant par dix sa mise à prix initiale. Ce service était conservé depuis deux siècles dans une même famille lyonnaise. Marquant le début de la porcelaine dure en Europe, il était proposé dans son coffret d’origine et présentait un remarquable état de conservation. « Le lot était très attendu en salle. Au départ, trois enchérisseurs en salle ont affronté cinq téléphones. Au bout de sept minutes d’enchères, il ne restait plus que deux téléphones, un anglais et un allemand. C’est finalement l’acheteur allemand qui remporta la dernière enchère, sous les applaudissements de la salle et les visages très satisfaits des vendeurs venus assister à la vente. Cet ensemble de porcelaine va donc repartir dans son pays d’origine. »

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3 100 euros en Live pour une céramique de Georges Jouve

« L’adjudication de cette céramique a été une belle surprise ! Tout d’abord parce que ce pichet a doublé son estimation haute de 1 500 euros, pour atteindre 3 100 euros au marteau, ce qui conforte la cote de son auteur, Georges Jouve (1910-1964), un céramiste contemporain enfin reconnu à sa juste valeur. Il est d’ailleurs rare de trouver une œuvre de Jouve de cette couleur. D’ordinaire, ses céramiques sont plutôt noires. D’autre part, je n’ai même pas eu besoin de faire monter les enchères : le Live l’a fait pour moi ! Deux internautes se sont en effet disputés le pichet. Ils enchérissaient si vite que je n’avais même pas le temps de donner le montant ! La salle, qui avait les yeux rivés sur l’écran de retransmission des enchères, était amusée d’imaginer ce combat numérique, qui a finalement été remporté par un amateur de céramique parisien. » Maître Arnaud Duvillier, commissaire-priseur à Chaumont, à propos de sa vente du 15 novembre 2014.
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52 000 euros pour un tableau Félix Ziem

« Près de 200 personnes étaient venues assister à cette vente de prestige, qui proposait tout un éventail de tableaux orientalistes. Mais c’est au téléphone que la bataille d’enchères pour ce tableau de Félix Ziem s’est jouée. Dès la mise à prix, fixée à 45 000 euros, un acheteur turc et une galerie française ont commencé à se disputer l’huile sur panneau intitulée Voiles et embarcations dans le Grand Canal à Venise. C’est finalement l’acheteur turc qui a remporté l’œuvre à 52 000 euros. Il a également acquis le second tableau de Ziem qui figurait dans la vente pour la somme de 26 000 euros. Il n’est pas surprenant que le peintre soit apprécié par la Turquie, compte tenu des influences orientales qui s’illustrent notamment dans sa palette, mais aussi dans ses nombreuses représentations de Constantinople. Par ailleurs, le marché turc s’avère de plus en plus présent dans les ventes aux enchères françaises. » Guillaume Cornet, commissaire-priseur de la maison Pousse-Cornet de Blois, à propos de sa vente du 26 octobre 2014.
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