
Estimé 300 000 € - 500 000 €
Par CANNES ENCHERES à Cannes le 13/06/2025 : !!!! AUCUNE ENCHERES LIVE ACCEPTEE / NO LIVE BID ALLOWED !!!!
CHINE, Marque et époque Qianlong, XVIIIe siècle
Important et rarissime vase en porcelaine
De forme bouteille dite « tianqiuping » (天球瓶), présentant une large panse globulaire surmontée d’un col droit tubulaire, sur lequel évolue un très important décor peint sous couverte en émaux bleu de cobalt sur fond blanc. Il est orné de neuf dragons à cinq et trois griffes évoluant parmi des nuées volutées. La bordure du col est agrémentée d’une frise de champignons d’Immortalité Lingzhi. Une marque Qianlong à six caractères en zhuanshu en bleu de cobalt apposée sous la base.
Hauteur : 53 cm
Diamètre : 40 cm
(Anciennement monté en lampe et comprenant un trou de 9 mm en partie inférieure de la panse)
Les renseignements sur l'état sont donnés à titre indicatif au mieux de la connaissance du commissaire-priseur et/ou de l'expert. Ils n'engagent nullement leur responsabilité et n'excluent pas l'examen du lot par l'acheteur ou par son représentant.
Photos condition report : https://www.dropbox.com/scl/fo/2d8hu8cesla173pfhnwgt/ACARswEjV7vPeL610RssNcQ?rlkey=lt1osxo13b38lwqp0po1tysyo&st=cf5b0stu&dl=0
清乾隆 青花釉裏龍出海紋天球瓶
《大清乾隆年製》款
Estimation : 300 000 / 500 000 €
Frais en sus du prix d’adjudication : 30 % TTC
Conditions pour participer aux enchères : une caution bancaire de 100 000 € devra impérativement être versée par l’enchérisseur sur le compte de Cannes Enchères et reçue sur ce même compte avant le 11 juin, pour pouvoir enchérir dans la salle ou par téléphone (français / anglais). Aucune enchère sur Internet ne sera permise pour ce lot. Nous demander nos références bancaires pour le versement de la caution.
Seuls les enchérisseurs qui se seront enregistrés préalablement et avant le 11 juin pourront participer après avoir fourni : - 2 pièces d'identité en cours de validité recto-verso (passeport, carte d’identité,..) - l'ensemble de ses coordonnées (téléphone, adresse postale précise avec copie d’une facture - de type relevé bancaire, électricité, eau,… - émise à son nom et à cette même adresse) - les coordonnées bancaires internationales du participant (IBAN).- des références sérieuses auprès de maisons de ventes de renommée internationale (copies de factures à son nom - récentes et soldées - exigées pour des achats et montants suffisamment significatifs). En l’absence de références jugées suffisamment sérieuses, Cannes Enchères pourra refuser la participation ou exiger une caution bancaire supplémentaire de 200 000 €.
Si l’acheteur est représenté, ces mêmes informations seront demandées à la fois pour l’acheteur et pour son représentant.
!!!! ATTENTION !!!! Aucune modification du nom de l’acheteur sur le bordereau ne sera permise une fois l’adjudication prononcée. Il est impératif de communiquer le nom de l’acheteur final dès la demande de participation.
Paiement : Le paiement du lot adjugé se fait au comptant par tout moyen, étant entendu que le paiement en espèces ne peut dépasser 15 000 € pour les non professionnels et résidents fiscaux hors de France. Le paiement ne peut être fractionné et ne peut être fait que par le débiteur. Cannes Enchères accepte plusieurs paiements partiels pour une seule facture mais provenant d’un seul et même payeur.
Renseignements : Alexandre Debussy, Téléphone : +33 6 78 69 44 29, Email : alexandre.debussy@cannes-encheres.com
Expert : Gauchet Art Asiatique, 45 rue Monge 75005 Paris, Téléphone : +33 6 12 43 84 29, Email : jean@gauchet-expert.com
Exposition : Visible chez Cannes Enchères à Cannes jusqu’au 23 mai sur rendez-vous uniquement (+33 6 78 69 44 29). Visible chez l'expert à Paris entre le 31 mai et le 9 juin sur rendez-vous uniquement +33 6 12 43 84 29. Exposition publique avant-vente le 12 juin (10h-12h / 14h30-18h) et le matin de la vente 13 juin (10h-12h).
Exportation : Une demande de certificat d’exportation pour bien culturel a été déposée le 12 mars 2025 auprès du Service des musées de France à Paris. La licence d’exportation, une fois le nom de l’acheteur connu, sera demandée pour son compte par Cannes Enchères (coût 300 € HT à la charge de l’acquéreur).
Assurance après-vente : Compte tenu des délais de règlement et de traitement administratif indépendants de la volonté de Cannes Enchères, le lot sera assuré après-vente, jusqu’à son retrait par l’acheteur ou son transporteur dûment mandaté, pour son montant adjugé frais compris (coût 0,30% du montant assuré à la charge de l’acquéreur).
Provenance :
• Edmond André GAUTIER (1835-1895), arrière-grand-père de l’actuel propriétaire du vase. Edmond GAUTIER, greffier au tribunal de 1ere instance de Loches et membre correspondant de la Société archéologique de Touraine, était historien de la ville et du château de Loches. Une rue porte son nom à Loches. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et écrits sur cette ville.
Publications :
o Dissertation sur le donjon de Loches, la tour Ronde dite de Louis XI, la troisième tour dite le Martelet, les cachots et les souterrains du château, Congrès archéologique de France, tenu à Loches en 1869, Paris, 1870, p. 174-179.
o Étude sur le château de Loches, Congrès archéologique de France, tenu à Loches en 1869, Paris, 1870, p. 360-385.
o Journal de l’occupation prussienne à Loches du 6 février au 8 mars 1871.
o Les souterrains du château de Loches, Bulletin de la Société archéologique de Touraine, Tours, 1877, t. III, p. 29-58.
o Histoire du donjon de Loches, Châteauroux, A. Nuret et fils, 1881, 221 p.
• Marie François Méturas Edmond André GAUTIER (1873-1929), fils du précédent, rentier, engagé sous les drapeaux pendant la guerre de 14-18. Il reprit une partie des recherches de son père sur le château de Loches.
Publication :
o Résumé des recherches et découvertes nouvelles faites au château de Loches, Bulletin de la Société archéologique de Touraine, Tours, 1912, t. II, p. 475-476.
• Par descendance.
Le vase est avec certitude dans la famille depuis au moins les années 20 d’après la datation des photos retrouvées dans les archives familiales. Toutefois, de tradition familiale, le vase serait rentré dans la famille au cours du XIXe siècle.
Comparatif :
• Un modèle de vase identique est conservé dans les collections du Palais à Pékin, sous la référence n°00087783, illustré dans l’ouvrage : G. Baoshang, Qīnghuā yòu lǐ hóng (青花釉里红 (下), Shanghai Science and Technology Press, 2000, p. 141, pl. 127.
• Un autre modèle a été vendu par la maison de ventes aux enchères Osenat à Fontainebleau le 1er octobre 2022, sous le n° 36.
Faire communion entre la terre et le ciel… Tel était le statut céleste des empereurs sous la dynastie des Qing. Appelés également « fils du ciel », ces derniers avaient le pouvoir d’interférer entre le monde humain et le divin. Notre présent vase en porte également toute la charge symbolique, d’une part par sa rareté, sa forme ainsi que son décor.
Cette allégorie au divin se manifeste tout d’abord à travers la forme employée. Celle-ci, variante de la forme classique de vases dite « bouteille », est appelée en chinois « tianqiuping » (天球瓶), ce qui se traduit en français par « sphère céleste ». La taille imposante ainsi que la rondeur parfaite de la panse évoquent en effet celle d’un astre. Ce type de modèle fut introduit dans la production de céramiques à partir du règne de l’empereur Yongle (1402-1424), sous la dynastie des Ming. Ils furent tout particulièrement employés pour l’ornement des autels au sein des temples des palais impériaux. La plupart des premiers modèles présentent un décor en bleu et blanc, à l’instar de notre vase, annonçant ainsi les prémices du chef-d’œuvre qu’il deviendra. Ce décor se popularise tout au long de la dynastie Ming, grâce aux avancées des techniques de cuisson, permettant d’obtenir une panse sphérique parfaitement formée et un décor harmonieux sur l’ensemble de la pièce. Il s'agit de productions extrêmement coûteuses, qui nécessitent une production longue et parfaite, ne laissant pas de place au repentir. Sous le règne de Xuande (1426-1435), plusieurs exemples notables, tels qu’un vase présent dans les collections du Palais impérial de Pékin (cf. illu 1), arborant un décor de dragon à trois griffes évoluant parmi les nuées, ne sont pas sans rappeler les prémices de notre modèle.
Sous la dynastie Qing, la production des vases tianqiuping atteint son apogée, avec des réalisations d’une qualité inégalée issues des ateliers impériaux de Jingdezhen, sous la supervision de Nian Xiyao (1726-1736) et Tang Ying (1736-1753). Chacun d’eux marquera les productions de leur temps par les innovations qu’ils insuffleront aux décors et aux formes. Sous le règne de Qianlong (1736-1795), les productions visent à rendre hommage aux réalisations du passé tout en y apportant une touche de modernité, tant par l’utilisation de techniques plus abouties que par une recherche stylistique poussée, aboutissant à une perfection dans l’agencement des décors. Notre présent vase en est le témoignage, avec une répartition du décor extrêmement harmonieuse sur l’ensemble de la pièce et une recherche approfondie de profondeur et de perspective dans l’usage des différents camaïeux de bleu de cobalt, apportés par la maîtrise des cuissons et des différents oxydes présents dans les pigments (aluminates et silicates de cobalt). Le décor des vases tianqiuping s’enrichit au fil des dynasties, les ateliers impériaux faisant preuve de davantage de fantaisie en y ajoutant notamment des motifs en rouge de fer, à l’image d’un vase conservé dans les collections du musée du Palais (cf. illu. 2), mais également avec des décors traités en réserve à la manière du modèle conservé dans les collections du musée Guimet (cf. illu. 3).
Très tôt dans les productions de porcelaine chinoise, le motif du dragon, allégorie suprême de l’Empereur sous sa forme zoomorphe, s’impose comme le décor privilégié des commandes impériales. Cette créature fantastique, tantôt marine, tantôt terrestre, sert également de lien entre le monde terrestre et l’au-delà. Le dragon est parfois représenté seul, évoluant dans les nuées célestes, mais il apparaît également au sein de rinceaux de lotus (cf. illu. 4 : voir vente Christie’s du 19 septembre 2019, lot n° 763). Sur notre modèle, les dragons sont représentés de profil, parfois ailés, adoptant des postures variées et dynamiques, se répartissant harmonieusement sur l’ensemble de la panse. Ils reprennent les caractéristiques stylistiques classiques apparues au début de la dynastie Ming : yeux globuleux, museaux larges, têtes surmontées de cornes de cerf et corps recouverts d’écailles finement détaillées.
Ces dragons sont pourvus à trois ou cinq griffes, cette dernière représentation étant le symbole ultime des productions impériales. En effet, seules les œuvres destinées à l’Empereur et à sa famille étaient autorisées à représenter des dragons sous cette forme. Enfin, la présence de neuf dragons sur ce vase n’est pas un choix anodin : seule la famille impériale pouvait utiliser cette représentation, le chiffre neuf étant le plus grand des nombres entiers et associé à l’Empereur dans la symbolique chinoise.
L'utilisation du nombre sacré de neuf dragons, combinée à la forme céleste qianqiuping de ce vase, renforce ainsi la connexion impériale et nous permet d’affirmer que cette pièce était destinée à être utilisée au sein du Palais impérial et à l’usage de l’Empereur Qianlong lui-même. Un modèle identique à notre vase est aujourd’hui présent dans les collections du Palais à Pékin, sous la référence n° 00087783 (cf. illu. 5).
Témoignage exceptionnel des plus belles productions en porcelaine réalisées sous la dynastie Qing, notre vase incarne à la fois la perfection technique mais également la puissance symbolique du règne de l’Empereur Qianlong. Il illustre la quête d’excellence qui animait les artisans impériaux de Jingdezhen au service de l’Empereur.
CHINA, Qianlong mark and period, 18th century
A highly important and exceptionally rare porcelain vase of tianqiuping ("Heavenly Sphere") bottle form, featuring a generous globular body rising to a tall cylindrical neck, adorned with a superb underglaze cobalt-blue enamel decoration against a white ground. The intricate design depicts nine dragons—both five-clawed and three-clawed—emerging dynamically amidst voluminous swirling clouds. The rim of the neck is embellished with a frieze of Lingzhi, the sacred “Mushrooms of Immortality.”
A six-character Qianlong mark in zhuanshu script, rendered in underglaze blue, appears to the underside.
Height: 53 cm
Diameter: 40 cm
(Previously mounted as a lamp, with a 9 mm aperture to the lower section of the body.)
A Union Between Earth and Heaven… Such was the celestial status of emperors under the Qing dynasty. Known as “Sons of Heaven,” they bridged the human and divine realms. This vase embodies that symbolism through its rarity, shape, and decoration.
The divine allegory begins with its form. Called tianqiuping (天球瓶) in Chinese - translated as “celestial sphere” in English - its impressive size and perfectly round suggest the likeness of a celestial orb. This model emerged during the Yongle Emperor’s reign (1402-1424) in the Ming dynasty, often used to adorn altars in imperial palace temples. Early examples, like this one, feature blue-and-white decoration, hinting at the masterpiece it would become.
This style gained popularity throughout the Ming dynasty, thanks to advanced firing techniques that produced a flawless spherical body and harmonious decoration. These were costly, meticulous productions with no margin for error. Under the Xuande reign (1426-1435), notable examples - like a vase in the Palace Museum, Beijing, with a three-clawed dragon amid clouds - foreshadowed this design.
The dragon motif, an allegory of the Emperor in zoomorphic form, became the favoured decoration for imperial commissions early in Chinese porcelain history. This mythical creature, whether marine or terrestrial, links the earthly and divine. It may appear alone amid clouds or within lotus scrolls .
On this vase, the dragons - sometimes winged - are shown in profile with dynamic poses, arranged harmoniously across the body. They retain classic Ming-era traits: bulging eyes, broad snouts, deer-antlered heads, and finely detailed scales.
These dragons have either three or five claws, the latter reserved for imperial works meant for the Emperor and his family. The nine dragons here are no coincidence: in Chinese symbolism, nine - the highest single-digit number - is tied to the Emperor, a privilege exclusive to the imperial family. Paired with the celestial tianqiuping form, these nine dragons affirm this piece’s purpose within the Imperial Palace, likely for the Qianlong Emperor himself. An identical vase resides in the Palace Museum, Beijing, under reference no. 00087783.
A Testament to the Finest Qing Porcelain. This vase is a remarkable example of Qing dynasty porcelain at its best, blending technical perfection with the potent symbolism of Qianlong’s reign. It showcases the relentless pursuit of excellence by Jingdezhen’s imperial artisans in service to the Emperor.
Provenance
• Edmond André GAUTIER (1835-1895), greatgrandfather of the current owner of the vase. Edmond Gautier, a clerk at the Court of First Instance in Loches and a corresponding member of the Société Archéologique de Touraine, was a historian of the city and château of Loches. A street in Loches is named after him. He authored numerous works on the city.
• Marie François Méturas Edmond André GAUTIER (1873-1929), son of the above, a man of independent means who served in the Great War (1914-1918). He continued some of his father’s research on the château of Loches.
• By descent : The vase has been in the family since at least the 1920s, as confirmed by dated photographs in
the family archives. However, family tradition suggests it entered the collection during the 19th century.
INFORMATION
Fees in addition to the hammer price: 30 % including VAT
Conditions for participating in the auction:
A €100,000 bank deposit must be transferred by the bidder to the Cannes Enchères account and received by June 11 to bid in the room or by telephone (French/English). No online bidding is permitted for this lot. Please request our banking details for the deposit.
Only bidders registered by June 11 may participate, after providing:
• Two valid forms of identification (passport, ID card, etc., front and back)
• Full contact details (phone number, exact postal address, with a copy of a bill - such as a bank statement, electricity, or water bill - issued in the bidder’s name and matching the address)
• The bidder’s international banking details (IBAN)
• Credible references from internationally renowned auction houses (recent, fully paid invoices in the bidder’s name for significant purchases are required).
If references are deemed insufficient, Cannes Enchères may refuse participation or request an additional €200,000 bank deposit. If the buyer is represented, the same information is required for both the buyer and their representative.
No changes in the buyer’s name on the invoice will be allowed after the sale. The final buyer’s name must be provided at the time of the participation request.
Payment: Payment for the adjudicated lot must be made in full immediately by any means, noting that cash payments cannot exceed €15,000 for non-professionals and tax residents outside France. Payment cannot be split and must come from the buyer alone. Cannes Enchères accepts multiple partial payments for a single invoice, but only from the same payer.
Viewing:
• At Cannes Enchères in Cannes until May 23, by appointment only (+33 6 78 69 44 29).
• At the expert’s office in Paris between May 31 and June 9, by appointment only (+33 6 12 43 84 29).
• Public pre-auction exhibition on June 12 (10:00–12:00 / 14:30–18:00) and on the morning of the sale on June 13 (10:00–12:00).
Exportation: A request for an export certificate for cultural property was submitted on March 12, 2025, to the Service des Musées de France in Paris. Once the buyer’s name is known, Cannes Enchères will request the export license on their behalf (cost: €300 excl. VAT, payable by the buyer).
Post-sale Insurance: Due to settlement and administrative processing times beyond Cannes Enchères’ control, the lot will be insured after the sale until collected by the buyer or their appointed transporter, for its adjudicated amount including fees (cost: 0.30% of the insured amount, payable by the buyer).
For any request: alexandre.debussy@cannes-encheres.com Voir le lot