Le 21 septembre 2018 | Mis à jour le 3 octobre 2018

Qui est Tretchikoff, l’artiste le plus riche du monde après Picasso ?

par Diane Zorzi

Il est surnommé le « Roi du Kitsch ». Ses portraits réalistes ont fait le tour du monde. Une de ses toiles sera mise en vente le 27 septembre à Sainte-Geneviève-des-Bois et sur le Live d’Interencheres. Zoom sur l’un des artistes les plus prospères de l’histoire, Vladimir Grigoryevich Tretchikoff.

 

Londres, 20 mars 2013. Une toile estimée 400 000 euros s’envole à plus d’un million d’euros (1,147 millions d’euros frais compris). Elle est datée de 1952 et signée Vladimir Grigoryevich Tretchikoff (1913-2006). Son nom ? La Chinese Girl. En un dégradé bleu et vert, elle dévoile le visage d’une femme chinoise aux lèvres bombées et couleur carmin. Ce portrait, les Britanniques le connaissent bien. Ils l’ont aperçu au détour d’un clip de David Bowie (« The Stars Are Out Tonight »), d’un film d’Alfred Hitchcock (« Fenzy ») et dans nombre de foyers. Dans les années 1960, il est reproduit en estampes et affiches vendues à plus de cinq millions d’exemplaires. Certains racontent même qu’il a fait de Tretchikoff l’un des artistes les plus riches du monde après Picasso.

Tretchikoff est un artiste autodidacte originaire de Petropavlovsk en Sibérie. Fuyant avec sa famille la révolution russe, il rejoint la Chine en 1917 pour s’installer à Harbin où il commence à travailler comme peintre de décors à l’opéra local russe. Quelques années plus tard, il s’installe à Shangaï en tant qu’illustrateur pour une agence de publicité et caricaturiste à ses heures. Là, il rencontre celle qui deviendra son épouse, Natalie Telpougoff, une jeune émigrée russe. Dans les années 1930, le jeune couple déménage à Singapour. Tretchikoff y travaille secrètement pour le ministère britannique de l’Information, illustrant des affiches de propagande anti-japonaises. A la même époque, il est sélectionné pour représenter la Malaisie à la foire mondiale de New York, aux côtés d’artistes renommés tels que Maurice de Vlaminck. Mais en 1941, la guerre avec les Japonais éclate. Après maintes péripéties, Tretchikoff rejoint sa femme au Cap, en Afrique du Sud, où il passera le reste de sa vie. Ses portraits aux couleurs éclatantes et surnaturelles, bien que critiqués et qualifiés parfois de « kitsch », lui valent un succès populaire, concrétisé par une grande rétrospective posthume en 2011. 

 

Une toile de Tretchikoff mise en vente le 27 septembre

Tretchikoff sera à l’honneur le 27 septembre à Sainte-Geneviève-des-Bois et sur le Live d’Interencheres. Parisud Enchères proposera à la vente un portrait de 1954 estimé entre 6 000 et 10 000 euros. Mettant en scène sur un fond rouge un homme originaire d’Afrique, il est caractéristique du travail emprunt d’exotisme que l’artiste adopte au fil de ses pérégrinations entre la Mandchourie, la Chine, la Malaisie et l’Afrique du Sud, comme un élan d’allégresse et de légèreté en prélude à l’après-guerre…. 

 

 

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