Le 16 février 2014 | Mis à jour le 17 février 2014

Rubens et le roi d’Espagne pour la chasse au lion

par Magazine des enchères

[Le lot du jour] Le roi d’Espagne Philippe IV (1605-1665) nourrissait une véritable passion pour l’œuvre de Pier Paul Rubens (1577-1640). Loin d’être original, ce penchant est partagé à l’époque par toutes les grandes cours européennes, qui s’arrachent les créations de l’artiste flamand pour la décoration de leurs palais. Rubens réalise d’ailleurs une soixantaine de toiles pour le souverain espagnol, destinées à orner son royal pavillon de chasse. Philippe IV a alors l’idée de traduire en tapisserie six de ces tableaux traitant de différentes chasses pour le mariage de sa fille, Margarita Teresa, en 1666. Des sept tapisseries offertes à l’Infante (six inspirées par Rubens et une autre par Jacob Jordaens), seules deux sont aujourd’hui connues. Les cinq autres ont disparu du musée de Vienne pendant la Première Guerre mondiale, certainement pillées par les Allemands.
.
Retour au début du XVIIIe siècle, à Bruxelles. Dans l’un des plus grands ateliers de la ville, les sept tapisseries espagnoles du roi d’Espagne sont de nouveau tissées. Le retissage des modèles du siècle précédent est alors devenu une pratique courante. Détail caractéristique de ces retissages : notre « Chasse au lion d’Alexandre le Grand » inspirée par Rubens présente une bordure à l’imitation d’un cadre. Au centre, l’instant le plus dramatique de la partie de chasse est représenté. Il s’agit du moment où deux lions se jettent sur les cavaliers. Sur la droite un des hommes est agrippé par un félin et tombe de sa monture qui se cabre. Au premier plan, un autre chasseur gît sur le sol, servant d’appui au second lion pour mieux atteindre Alexandre sur son cheval. Le roi le repousse vaillamment d’un coup de lance, marquant là toute sa puissance.
.
Cette tapisserie du XVIIIe siècle provient d’un grand manoir breton où elle était exposée depuis de nombreuses générations. Elle sera mise aux enchères par Maîtres Philippe Jannon et Gilles Grannec jeudi 20 février 2014 à Brest avec une estimation de 20 000 à 30 000 euros. Notons que deux autres modèles retapissés de la série du XVIIIe siècle présentant la même bordure élégante, « La Chasse au Taureau » et « Le Sanglier de Calydon » sont passés aux enchères en 2008 et 2010, pour être adjugées respectivement 48 000 et 30 000 euros.
.
Lien vers l’annonce de vente du lot

Haut de page

Vous aimerez aussi

Les ventes aux enchères d’art les plus attendues de la rentrée

Le 9 août 2024 | Mis à jour le 9 août 2024

Si de nombreuses maisons de vente restent ouvertes pendant l’été, les enchères feront une rentrée remarquée en septembre, avec la dispersion de nombreux chefs-d’œuvre anciens et modernes, d’Alexandre-François Desportes à […]