
Un rare coffre mexicain du XVIIe siècle ressurgit dans une vente à Marseille
D’importantes ménagères, un dessin de Matisse, un anneau de foulard en or jaune signé Lalique… La vente du 1er mars prochain, organisée par la maison de Baecque, couvre une belle part de l’histoire des arts décoratifs. Avec en point d’orgue une collection riche de quelques pièces remarquables, à commencer par un rare coffre mexicain du XVIIe siècle.
« Cet ensemble de meubles et objets d’arts très classiques vient d’un intérieur marseillais, et il a permis quelques belles découvertes », s’enthousiasme Pierre-François Dayot, l’expert de la prochaine vente de la maison de Baecque. Le meuble qui l’a si longtemps occupé est un coffre en noyer sculpté et peint (10 000 à 15 000 euros). « C’est vraiment la découverte de cette vente, son origine était inconnue de la famille, mais il s’agit bien d’un coffre mexicain du XVIIe siècle, décoré à la fois de scènes de la conquête espagnole, et de motifs traditionnels européens ». Il a notamment pu établir qu’il venait de l’atelier de Villa Alta de Sant Ildefonso de Oaxaca, et qu’un cabinet similaire était conservé au Brooklyn Museum de New York. « J’ai heureusement déjà croisé ce type de meuble dans ma carrière, ce qui m’a permis de mener à bien l’identification ».

Rare coffre en noyer sculpté et peint , le couvercle ouvrant par le dessus avec au revers un décor de scènes mythologiques. Attribué aux ateliers de Villa Alta de San Ildefonso de Oaxaca Mexique, XVIIe siècle. Hauteur 65 cm. Longueur 178 cm. Profondeur 62 cm. Estimation : 10 000 – 15 000 euros.
Une « armoire aux Renommées » marquetée Hache
Issue de la même collection, une armoire dont le bâti date probablement du début du XXe siècle, mais dont les marqueteries sont attribuées à Thomas Hache et datées du XVIIe siècle (10 000 à 15 000 euros). Cette « armoire aux Renommées » (son nom vient des motifs de la marqueterie) a probablement été construite pour sauver le travail de l’ébéniste. « Elle n’intéressera peut-être pas des puristes du meuble, mais la qualité de la marqueterie Hache est impressionnante », estime Pierre-François Dayot.
Les puristes seront peut-être plus sensibles au cabinet marqueté de bois et ivoire teinté, daté du XVIIe siècle et originaire des Flandres (2 000 à 3 000 euros). Ou par l’étonnante table de changeur en placage de noyer, avec tiroirs latéraux, plateau dépliant et piétement escamotable du début du XVIIIe siècle (800 à 1 200 euros).

Armoire aux Renommées constituée de panneaux de marqueterie sur fonds d’ébène. La marqueterie attribuée à Thomas Hache de la fin du XVIIe siècle. Estimation 10 000 – 15 000 euros.
Des fauteuils estampillés Lelarge et une tapisserie des Ateliers de la Marche
Revenons à l’inventaire de la collection marseillaise avec un ensemble de quatre fauteuils en hêtre, recouverts d’une tapisserie représentant les quatre saisons (10 000 à 15 000 euros). D’époque Louis XV, ils portent l’estampille de Jean-Baptiste Lelarge. « Et signalons encore un très joli miroir en bois sculpté et doré, assez spectaculaire (5 000 à 8 000 euros), il est probablement provençal et date du début du XVIIIe siècle ». L’expert a ajouté dans sa notice que certains détails de la sculpture, notamment le mascaron feuillagé, évoquent le style du sculpteur provençal du début du XVIIIe siècle, Bernard Turreau dit Toro.

Suite de quatre fauteuils en hêtre mouluré, sculpté et teinté. Estampille de Jean-Baptiste Lelarge menuisier reçu maître en 1738. Epoque Louis XV. Estimation : 10 000 – 15 000 euros.
Au catalogue figure également une tapisserie issue des Ateliers de la Marche et datée du XVIe siècle (10 000 à 15 000 euros). « Elle appartient à la catégorie feuille de chou, du fait des feuilles un peu déchiquetées, et des bords ourlés de blanc. Elle a été fabriquée par un atelier proche d’Aubusson »… Aubusson que l’on retrouve dans la vente avec une autre tapisserie datée du XVIIe siècle, qui représente des volatiles dans un sous-bois avec une bordure feuillagée (400 à 600 euros).
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