
Estimé 1 200 € - 1 800 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Jean COMMERE (Paris, 1920 - Saint-Mathurin-sur-Loire, 1986)
Lorientaise aux barques rouges, 1947.
Grande huile sur toile signée et datée en bas à droite.
Hauteur : 116 cm. Largeur : 89 cm. (Rentoilée). Voir le lot

Estimé 6 000 € - 8 000 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Roger CHAPELET (Versailles, 1903 - Montpon-Ménestérol, 1995) - Peintre de la Marine en 1936
Le "Sophocles" dans l'embouchure de la Tamise.
Huile sur toile signée et titrée en bas à droite.
Hauteur : 61,5 cm. Largeur : 91,5 cm.
Provenance : collection particulière, Plérin. Voir le lot

Estimé 2 500 € - 3 500 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Eugène BEGARAT (Quingey, 1944)
"Fête à Pont-l'Abbé".
Huile sur toile signée en bas à gauche. Titrée au dos.
Hauteur : 146 cm. Largeur : 89 cm. Voir le lot

Estimé 300 € - 500 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Emile SIMON (Rennes, 1890 - Clohars-Fouesnant, 1976)
Jour de marché à Lamballe.
Aquarelle signée en bas à gauche.
Hauteur : 32 cm. Largeur : 40,5 cm. A vue. Voir le lot

Estimé 1 800 € - 2 200 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Eugène BEGARAT (Quingey, 1944)
"En attendant la danse".
Huile sur toile signée en bas à gauche. Titrée au dos.
Hauteur : 65 cm. Largeur : 92 cm. Voir le lot

Estimé 800 € - 1 200 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Alfred GUILLOU (Concarneau, 1844-1926)
Jeune mère et son nouveau-né, probablement en Léon.
Huile sur toile signée en bas à droite.
Hauteur : 73,5 cm. Largeur : 61 cm. Voir le lot

Estimé 10 000 € - 15 000 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Endre ROZSDA (Mohács, Hongrie, 1913 - Paris, 1999)
"Quiberon"
Huile sur toile signée en bas à droite. Titrée au dos.
Hauteur : 73 cm. Largeur : 92 cm.
Provenance :
- Galerie Furstenberg, exposition personnelle du 12 novembre au 3 décembre 1963, n°13 du catalogue.
- Collection d'un amateur parisien.
- Par descendance, collection particulière, Saint-Brieuc.
Ecoutons Rozsda : "A ceux qui regarderont mes toiles, je voudrais seulement leur demander de (...) donner assez de temps à la contemplation des images que je leur propose pour trouver le sentier qui y mène et permet de s'y promener" (préambule du catalogue de l'exposition à la galerie Furstenberg en 1963).
Le sentier de notre toile ne commencerait-il pas en haut à droite, au milieu des alignements mégalithiques de Carnac ?
Nous remercions l’association des Amis d’Endre Rozsda d'avoir confirmé l'authenticité de cette oeuvre incluse dans leur documentation sous le numéro ER-P-401. Elle nous signale également la préparation d'une exposition Rozsda qui se tiendra en 2024 quelque part en Bretagne... Voir le lot

Estimé 2 000 € - 3 000 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : René QUERE (Ploaré, 1932 - Douarnenez, 2021)
Scène portuaire animée.
Huile sur toile signée en bas à gauche.
Hauteur : 60 cm. Largeur : 73 cm.
Provenance : collection J.P., Saint-Brieuc. Voir le lot

Estimé 2 000 € - 3 000 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Yvonne JEAN-HAFFEN (Paris, 1895 - Dinan, 1993) pour HENRIOT à Quimper
Charette de goémoniers, vers 1930.
Rare faïence émaillée polychrome signée "Henriot / 145 Quimper" et monogrammée en dessous.
Hauteur : 15,2 cm. Longueur : 29 cm. Largeur : 12 cm. (Eclat à l'oreille droite du cheval et à la base, reste d'étiquette).
Pièce prêtée pour l'exposition "3 siècles de faïences" qui s'est tenue au Musée des Beaux-Arts de Quimper en 1990 et reproduite p. 118 du catalogue (n°728).
Provenance : collection J.P., Saint-Brieuc.
Oeuvres similaires :
- Deux reproduites in P. Théallet et B.-J. Verlingue, Encyclopédie des Céramiques de Quimper, La Reinette, Le Mans, 2007, t. IV, pp. 414 et 415. L'une, en grès, est conservée au Musée de la faïence de Quimper (inv. 210), l'autre, en faïence émaillée, en mains privées.
- Selon nos recherches, seules deux sont passées en vente publique en 17 ans : en 2009 (Me Couton et Veyrac, Nantes) et en 2018 (Quimper enchères). Voir le lot

Estimé 800 € - 1 200 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Jim Eugène SEVELLEC (Camaret, 1897 - Brest, 1971), peintre de la Marine en 1936, pour Henriot à Quimper
Chapelle pour "La Noce" et "Le Pardon".
Rare faïence émaillée polychrome figurant la façade d'une chapelle animée de personnages en moyen-relief. Signée "Henriot / Quimper / J.E. Sévellec" à l'arrière. Avec trois clochers (non émaillés en suite).
Hauteur (hors clocher) : 35 cm. Largeur : 32,5 cm. Profondeur : 14 cm. (base du clocher cassée et recollée, saut d'émail à un personnage, manque probablement le clocher d'origine).
Clochers : hauteurs : 29,5 cm, 27 cm (manque la fiche, restauré) et 16 cm (sans le haut de la flèche).
Provenance :
- "Vente du Tricentenaire", le 15 juillet 1990 à Douarnenez (Me Thierry, Martin, Lannon), 6 310 F.
- Collection J.P., Saint-Brieuc.
Un modèle similaire reproduit in P. Théallet et B.-J. Verlingue, Encyclopédie des Céramiques de Quimper, La Reinette, Le Mans, 2007, t. V, p. 363. Voir le lot

Estimé 80 € - 120 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Mathurin MEHEUT (Lamballe, 1882 - Paris, 1958), peintre de la Marine en 1921, pour HENRIOT à Quimper.
La porteuse de grain.
ASSIETTE en faïence émaillée polychrome du service "La Galette" figurant une femme, sac de grain sur le dos, se dirigeant vers un moulin à travers la lande. Aile à filets bleu et jaune. Monogrammée dans le décor et signée au dos "Henriot / Quimper / 139".
Diamètre : 18,5 cm.
Provenance : collection J.P., Saint-Brieuc.
Le Musée Départemental d'Art Breton conserve ce modèle (inv. 2011.22.192.1 à 13.) qui est par ailleurs reproduit dans l'Encyclopédie des Céramiques de Quimper (Théallet Verlingue), t. V, p. 144. Voir le lot

Estimé 4 000 € - 6 000 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : EMERAUDE dite "de Maharajah" de forme ovoïde d'environ 45/55 carats à décor gravé toutes faces d'une gerbe de feuillages et croisillons à l'amortissement. Traitée en perle, elle est supportée par un ruban noué en or gris serti de DIAMANTS taillés en rose et retenue par une chaîne maille palmier en or gris.
Monture par la maison de joaillerie Fouilhoux (non poinçonnée).
Pendentif : hauteur 4 cm. Poids brut : 14,33 g. Chaîne : longueur : 44,5 cm. Poids : 4,94 g. Dimensions de l'émeraude : 27,50 x 21,94 x 13,94 mm environ; soit un poids estimé de 45/55 carats.
(Egrisures).
Provenance : par descendance du joaillier, écrin breton.
Des émeraudes comparables ont été dispersées à l'occasion de la vente de le collection Al Thani "Maharajas Mughal Magnificence" (Christie's, New York, 19 juin 2019).
Simplement polie, cette émeraude porte sur sa peau les marques de la tradition millénaire de la glyptique. Et sous cette gravure exotique qui ne voile pas tant qu'elle sublime, des reflets et transparences nous plongent dans l'Inde mystérieuse des Maharajahs. Cette Inde qui, sous le Raj anglais, voit ses princes déployer un faste inouï. C'est à cette époque que leur goût pour les gemmes s'affirme en passion immodérée pour les créations de haute joaillerie. Et bientôt les artisans locaux ne les satisfont plus. C'est à Paris qu'ils portent leurs pierres que l'excellence française aura la charge de sublimer. Ainsi la place Vendôme voit affluer des gemmes époustouflantes, sonnant comme un lointain écho à la fièvre pour les diamants de Golconde deux siècles auparavant.
De quelle cassette notre émeraude provient-elle ? Mystère. Mais le nom que lui ont donné les Fouilhoux, et qui perdure jusqu'ici, n'est pas né d'une rêverie. Notre joaillier a fait le choix de la garder toute pure, comprenant bien que cette perle se suffisait à elle même; que ses seules évocations formaient déjà toute sa parure. Voir le lot

Estimé 1 000 € - 1 500 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Marius GIOT (Etoges, 1879 - Epernay, 1980) pour HB à Quimper.
Bébé au chien.
Rare faïence émaillée polychrome signée "Giot HB Quimper" sur la terrasse et marquée "557/P" en dessous.
Hauteur : 21,8 cm. Largeur : 17 cm. Profondeur : 10 cm.
Oeuvres en rapport :
- Le Musée départemental breton de Quimper conserve un groupe similaire (n° inv. 2011.22.32.) reproduit dans l'Encyclopédie des céramiques de Quimper (Théallet et Verlingue), t. IV, pp. 342 et 343.
- Un sujet adjugé 2 700 € le 25 juin 2022 (Karl Benz commissaire-priseur, vente Florilège). Voir le lot

Estimé 300 € - 500 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Robert MICHEAU-VERNEZ (Brest, 1907 - Le Croizic, 1989) pour HENRIOT à Quimper.
"Koroll ar Seizennou"
Faïence émaillée polychrome figurant un couple de danseurs de Plougastel. Signée sur la base, non titrée. Signée "Henriot / Quimper" en dessous.
Hauteur : 33 cm. Voir le lot

Estimé 250 € - 350 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : HB QUIMPER - ODETTA
Paire de grands VASES balustres à col légèrement évasé en grès émaillé polychrome. Sur fond bleu, ils sont ornés d'un profil de jeune femme et homme à la mode de Ploaré. Ces derniers inscrits dans une réserve circulaire flanquée de riches motifs de fleurs et feuillages stylisés. Une rosace au dos.
Signés "HB / Quimper / Odetta / 974" et marqués "g" en creux.
Hauteur : 35 cm. Voir le lot

Estimé 300 € - 500 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : François-Marie CAUJAN (Landerneau, 1902-1945) pour HB à Quimper.
"Sainte Anne".
Rare et grande faïence émaillée polychrome figurant sainte Anne tenant la Vierge Marie dans ses bras, tête contre tête. Sa petite fille lui enserre affectueusement le cou de son bras droit. Titrée et signée HB Quimper sur la base. Marquée "HB Quimper 647 o.o" en dessous.
Hauteur: 39,8 cm. Largeur : 25 cm. Profondeur : 16,4 cm. (Petit éclat à la croix d'une couronne).
Modèle similaire reproduit in P. Théallet et B.-J. Verlingue, Encyclopédie des Céramiques de Quimper, La Reinette, Le Mans, 2007, t. IV, p. 148. Voir le lot

Estimé 100 € - 150 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Jim Eugène SEVELLEC (Camaret, 1897 - Brest, 1971), peintre de la Marine en 1936, pour HENRIOT à Quimper
Trois porteurs de bannière pour la "Procession du Pardon"
Faïence émaillée polychrome monogrammée et signée "Henriot / Quimper" en dessous.
Hauteur : 17,8 cm. (Petits défauts d'émaillage). Voir le lot

Estimé 300 € - 500 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Importante MAQUETTE du QUATRE-MATS BARQUE "La Loire" (1897-1924) de l'armement Bordes et Fils, au 1/120e, en bois peint à batterie selon la livrée de l'armateur. Elle est présentée à sec de toile avec son gréement dormant et courant sur un socle rectangulaire en bois mouluré à deux bers. Précisions données sur un ancien carton signé "B.N.".
Travail rigoureusement fidèle du début du XXe siècle.
Hauteur : 59 cm (avec le socle). Longueur : 97 cm. Largeur : 25 cm. (Présentée sous plexiglass).
Une maquette de chantier de la Loire, au 1/66e, est conservée au Musée National de la Marine.
La compagnie familiale Bordes (1868-1935) se hisse à la première place du fret maritime mondial au début du XXe siècle. Particulièrement célèbre à Dunkerque et à Bordeaux, cet armateur est le premier, en 1890, à hisser un pavillon français sur un cinq-mâts, le France, réputé alors le plus grand du Monde. En 1905, ce sont 33 voiliers de l'armement Bordes qui sillonnent les océans, principalement vers et depuis le Chili. Il en est un parmi eux qui s'illustre par sa vélocité : la Loire. Ce cap-hornier de 3 109 tonneaux à coque de fer est construit par les Chantiers de la Loire, à Nantes en 1897. Désarmé en 1924, il est vendu pour démolition. Voir le lot

Estimé 3 000 € - 4 000 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Gustave LE GRAY (Villiers-le-Bel, 1820 - Le Caire, 1884)
Bateaux dans le port de Sète, dont le Saïd. Printemps 1857.
Epreuve d’époque sur papier à partir d’un négatif verre au collodion.
Signature Gustave Le Gray sur l’épreuve, par un timbre encré en rouge, à l'angle inférieur droit.
Numérotation de l’atelier Le Gray à l’encre au dos de l’épreuve : 9229.
Format : 32 x 40,5 cm. Passe-partout moderne au format : 50 x 60 cm.
Gustave LE GRAY. The Harbour and town of Sète, n°11. Albumen print, with signature and original number, spring 1857.
Ce chef-d’œuvre de la célèbre série Marines de Méditerranée « Port et ville de Sète », N° 11, est une version plus animée que celle de la collection Ezra Mack (New-York), présentée à l’exposition de la BnF en 2002.
Comparativement, au premier plan, les deux barques sont visibles entièrement, sur le môle un personnage à l’arrêt regarde le navire, sur le flanc du Saïd deux barques sont présentes au lieu d’une. L’épreuve conservée par The Art Institute of Chicago est identique à celle que nous présentons.
Le navire « Le Saïd » aurait été construit pour Mohamed Saïd Pacha (1822-1863), vice-roi d’Egypte de 1854 à 1863.
Cette épreuve aux douces tonalités homogènes, brun chaud, a bénéficié d’une légère restauration
(retrait de poussières et de salissures) qui lui a redonné tout son éclat. Les retouches d’époque à l’encre, en bas à droite près de la signature, ont foncé avec le temps.
Une note d’intervention par Jérôme Monnier, restaurateur de photographies, sera jointe à la photographie.
Expert : Yves Di Maria Voir le lot

Estimé 6 000 € - 8 000 €
Par Karl Benz Commissaire-priseur à Quintin
le 24/06/2023 : Mathurin MEHEUT (Lamballe, 1882 - Paris, 1958), peintre de la Marine en 1921, chez Henri CHAUMEIL (1877-1944)
Crabe, 1920.
Grès émaillé blanc craquelé.
Modelage unique daté, et portant par trois fois le nouveau monogramme de l’artiste : à l'émail bleu, en creux sous couverte et en creux en dessous ; ainsi que le monogramme « HC » pour Henri Chaumeil, à l’émail bleu. Le dessous légèrement émaillé jaune transparent tacheté de vert.
Hauteur : 7,5 cm. Largeur : 24 cm. Profondeur : 19 cm. (Petits manques et sauts d'émail).
Une des premières céramiques de Méheut
Cette pièce de la plus grande rareté est réalisée par Mathurin Méheut dans les ateliers Chaumeil, à Paris, en 1920. Le public y pose son regard le 28 avril 1921 lorsqu’ouvre son exposition au pavillon de Marsan.
Méheut, n’a jamais épousé l’antique idée de la hiérarchie des Arts, considérant que "toute création, en quelque matériaux que ce soit et quelle que soit sa finalité, a le même intérêt"1. C’est pour cette raison, qu’il avait abandonné le Salon des artistes français et son dédain pour les Arts décoratifs, au profit de la Société nationales des Beaux-Arts. Et en effet, ce crabe vaut bien une huile ! La vérité des formes, la puissance du trait, l’intérêt décoratif. Ceci sous les auspices de la grande sensibilité de Méheut qui lui fait doter ses sujets anatomiquement parfaits d’une personnalité. Et c’est vrai que ce crustacé est vivant, attachant même ! Il existe, en chair et en carapace. Nous avons tenté d’identifier son espèce parmi les 7 000 qui peuplent la Terre ; et ce des côtes de Bretagne en passant par celles d’Hawaï et du Japon, en vain. Alors nous avons interrogé - Mathurin Méheut oblige - la Station Biologique de Roscoff qui nous a indiqué qu’il s’agissait d’un Atelecyclus, un « crabe circulaire ». Il peuple les eaux bretonnes. Ainsi, l’artiste l’a forcément observé lors de son séjour roscovite.
Lors de sa première et triomphale exposition au pavillon de Marsan en 1913, aucune céramique ne côtoie ses peintures, dessins et gravures. Aucune. Ce ne sera pas le cas pour la prochaine. Revenant de son périple dans le Pacifique, il y songe dès 1914 et écrit à sa femme et sa fille l’année suivante : « J’ai des idées, mon ciboulo en pète. Je vous ferai une belle situation, une belle exposition. Je suis fier de vous, vous serez fières de moi »2. Nul doute que la céramique faisait partie de ces idées. Démobilisé en février 1919, il enseigne dès fin avril ou début mai « l’étude documentaire d’après la flore et la faune, avec ses applications décoratives pour le modelage, la sculpture, la ciselure et la gravure »3 à l’école Boulle. Cette même année, il commence à correspondre avec Henriot et donne naissance à quatre assiettes en novembre4. Il s’agit probablement des « Essais de céramique rustique en faïence de Quimper » évoqués dans le catalogue de l’exposition de 1921. En terre rouge vernissée, Henriot les nomme « poteries » car elles rappellent, par leur aspect, les terres cuites anciennes.
Alors pourquoi Chaumeil pour ce modelage ? Mystère ! "On ignore où Méheut a fait sa première initiation pratique à la céramique, car on ne sait rien des relations qu'il entretenait avec Chaumeil"5. Quoi qu’il en soit, on sait que Méheut « ne s’est jamais équipé lui-même et déconseille à Yvonne Jean-Haffen d’acheter un four ; il a besoin de l’aide des techniciens et aime discuter avec eux. A Paris, il y a Gentil Bourdet, Chaumeil, Meynial »6 Dès lors, nous pouvons supposer que le praticien mettait, au minimum, son savoir-faire et son four à la disposition de l’artiste. C’est donc chez lui qu’à l’hiver 1920-1921, préparant sa seconde exposition, il réalise ses sculptures. Combien ? Nul ne semble le savoir. Les 513 œuvres de la section « Croquis Dessins Aquarelles Peintures » sont numérotées, décrites et classées en sous-catégories. Quant à celles de la section « Art Décoratif » elles sont simplement évoquées en dernière page : « Vitrines contenant des essais de céramiques rustiques de Quimper (faïencerie Henriot) et des craquelés de Chaumeil »7.
Malgré d’ardentes recherches, il ne nous a pas été possible de trouver la trace des autres compagnons de notre Crabe. Dans l’état actuel de nos connaissances, aucune institution publique n’en conserve et n’en a exposé. Aussi, aucun « craquelé de Chaumeil » par Méheut n’a été enregistré dans les bases de données comme étant passé en vente aux enchères.
Il nous reste alors à en conclure que cette pièce exceptionnelle est l’un des tout premiers moulages en ronde-bosse de Mathurin Méheut. Et le seul craquelé à être livré à la vue du grand public depuis le 29 mai 1921, soit il y a plus d’un siècle.
1. D. Delouche, A. de Stoop et P. Le Tiec, Mathurin Méheut, Le Chasse-Marée - Ar Men, Douarnenez, 2001, p. 135.
2. Ibid, p. 46.
3. Ibid. p. 44.
4. B-J. Verlingue, Mathurin et Maryvonne Méheut Céramique, Catalogue d’exposition, MFQ, Quimper, 2003.
5. D. Delouche, A. de Stoop et P. Le Tiec, Mathurin Méheut, Le Chasse-Marée - Ar Men, Douarnenez, 2001, p. 135.
6. Ibid. p. 143.
7. Catalogue de l’Exposition Mathurin Méheut, 28 avril - 29 mai 1921, Pavillon de Marsan, UCAD, Paris, p. 22.
Nous remercions chaleureusement la Station Biologique de Roscoff, et en particulier sa directrice, Catherine Boyen, ainsi que Céline Houbin, chargée d’études scientifiques, pour avoir si aimablement accepté d’identifier notre crabe. Voir le lot