Van Dongen en Espagne : une toile peinte vers 1910 en vente à Versailles

Des toiles des grands maîtres de l’impressionnisme et de l’art moderne seront dispersées dimanche 14 avril 2019 à Versailles. Parmi elles, un tableau de Kees Van Dongen (1877-1968) dévoilant une vue de l’île de Majorque où le peintre fauve hollandais séjourna autour de 1910.

Une vue de Majorque peinte vers 1910

A l’image de Renoir, Monet, Derain, Matisse ou Picasso, Kees Van Dongen rejoignit le Sud en 1910, foulant les terres espagnoles et marocaines à la recherche d’une lumière nouvelle. « De ce périple, il rapporte quelques portraits à l’huile et de nombreux carnets de croquis qui lui serviront à la réalisation de compositions sur toiles dès son retour à Paris », détaille Thomas Lorenceau, expert en tableaux modernes au sein du cabinet Brame & Lorenceau. L’une de ces toiles sera mise en vente le 14 avril à Versailles. Figurant une Terrasse au perroquet, elle s’impose parmi les rares paysages connus de ce portraitiste amoureux des femmes. « Dans cette œuvre, il joue avec la complémentarité des couleurs en introduisant la petite touche orange du perroquet qui se détache de cette composition dominée par le bleu.» Au contact du soleil méditerranéen, Van Dongen enrichit sa palette de couleurs pures et explosives, use de contrastes et pousse le fauvisme à son paroxysme.

Kees van Dongen (1877-1968), La Terrasse au perroquet, Valldemosa (Majorque), vers 1910. Huile sur toile, inscrit en bas au centre ‘el Pintor’. 73 x 60 cm. Estimation : 100 000 – 150 000 euros.

Une toile de Van Dongen estimée à plus de 100 000 euros

Sur le marché, les œuvres des années 1910 enregistrent les plus beaux résultats. En témoigne, la toile représentant un Jeune arabe de 1910 adjugée au prix record de 8 millions d’euros en 2009 à New York. « C’est une période particulièrement recherchée des collectionneurs, mais nous sommes restés prudents sur l’estimation de notre toile, fixée entre 100 000 et 150 000 euros, s’agissant d’un paysage et non d’un portrait », précise Maître Nathalie Henriette de la maison Versailles Enchères. « A noter que l’oeuvre présente également la particularité d’être signée ‘el pintor’, chose rare puisque l’artiste avait davantage l’habitude de signer ses toiles ‘Le peintre’, ou simplement ‘Van Dongen’. »