Le 26 avril 2019 | Mis à jour le 14 mars 2024

Vasarely : une cote en hausse ?

par Diane Zorzi

Alors que le Centre Pompidou organise jusqu’au 6 mai la première rétrospective en France sur Victor Vasarely, la maison Fourquet-Peeren présentait aux enchères le 27 avril à Saint-Omer deux acryliques de l’artiste. L’occasion de revenir sur la cote de l’inventeur de l’art optico-cinétique.

 

Les acryliques de Vasarely restent rares

C’est un fait bien connu, les œuvres de Victor Vasarely (1906-1997) inondent le marché de l’art. A cela une raison : grand défenseur de l’art pour tous, attaché à l’idéal de production de masse initiée par les designers du Bauhaus, de De Stijl et de ceux de l’Union des artistes modernes (UAM), Vasarely a produit en quantité, recourant à la production en série d’impressions et sculptures avec la création d’un atelier au cours des années 1980. Comment dès lors s’y retrouver parmi les œuvres du maître de l’art optico-cinétique proposées régulièrement en ventes aux enchères ? « Si quelques dizaines d’euros suffisent pour s’offrir l’une de ses sérigraphies ou lithographies, les acryliques de Vasarely restent quant à elles relativement rares, explique Hadrien Fourquet de la maison Fourquet-Peeren. Leur prix dépend alors de la qualité et de la taille de l’œuvre, ainsi que de la période de création. En effet, les œuvres postérieures aux années 1980 intéressent dans une moindre mesure les collectionneurs car, à partir de cette période, nous ne sommes pas en mesure de savoir si l’œuvre est de la main de l’artiste ou une création de son atelier, Vasarely répondant alors à des commandes à l’image de Rubens à son époque, ou de Jeff Koons aujourd’hui. »

 

Victor Vasarely (1906-1997), Sin-Ka, composition sur panneau, signée, titrée, contresignée et datée 1976 au dos. Dim : 31x31cm. Adjugé 32 160 euros (frais compris, soit 26 800 euros prix marteau) par la maison Fourquet-Peeren le 27 avril 2019 à Saint-Omer.

 

Les galeries et collectionneurs du monde entier s’intéressent à Vasarely

Samedi dernier à Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, la maison Fourquet-Peeren présentait deux œuvres de l’artiste. « Elles provenaient toutes deux d’une collection particulière du nord de la France et ont été acquises en 1983 auprès de la Galerie du Verger au Touquet Paris-Plage. » La première, datée de 1976 et adjugée à 26 800 euros (frais compris), était une composition plus intimiste sur panneau de bois, tandis que la seconde, une toile datée de 1982 et adjugée à 85 200 euros (frais compris), arborait des couleurs vives et prononcées typiques des années 1980. « La différence de prix entre les deux œuvres s’explique avant tout par la différence de taille : 31 x 31 centimètres pour la première, 1 x 1 mètre pour la seconde. Quelques semaines avant la vente, nous avons reçu chaque jour des demandes de renseignement de galeries et collectionneurs intéressés. Ils étaient Anglo-saxons, mais aussi Français, Italiens, Asiatiques. »

 

Victor Vasarely (1906-1997), Yva-A, acrylique sur toile, signée au centre, titrée, contresignée et datée 1982 au dos. Dim : 100×100 cm. Adjugé 85 200 euros (frais compris, soit 71 000 euros prix marteau) par la maison Fourquet-Peeren le 27 avril 2019 à Saint-Omer.

 

La cote de Vasarely progresse ces dernières années

Cet intérêt soutenu pour Vasarely, Hadrien Fourquet l’observe depuis plusieurs années. « Il y a un véritable engouement pour les artistes des années 60, 70 et 80 de la part d’une génération de nostalgiques qui achètent des objets qui leur évoquent leur enfance. Les panneaux publicitaires, le logo Renault, toutes ces images créées par Vasarely ont imprégné durablement leur culture visuelle. » Aussi, la cote de l’artiste progresse et certaines œuvres s’envolent parfois à plusieurs centaines de milliers d’euros, à l’image d’une toile de 1975 adjugée 185 000 euros par la maison Azur Enchères Cannes en 2017. « Les factures d’achat de l’époque en témoignent d’ailleurs puisque les œuvres se vendaient à des prix moindres à l’époque de leur création. Il faut dire que l’intérêt croissant pour Vasarely a été favorisé par la création en 1976 de la Fondation Vasarely à Aix-en-Provence. La récente rétrospective Vasarely , le partage des formes, présentée au Centre Pompidou jusqu’au 6 mai devrait à son tour œuvrer dans ce sens. »

 

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