Le 16 février 2022 | Mis à jour le 17 février 2022
Vente à Rennes : la Halle Martenot se transforme en cabinet de curiosités
par Diane Zorzi
A l’occasion de la vente « Nature et merveilles », la maison Rennes Enchères revisite le traditionnel cabinet de curiosités, à travers une sélection d’objets insolites, animaux naturalisés ou tableaux contemporains. Cet ensemble mis en scène par Frédéric Beauclair investira à partir du 21 février la Halle Martenot, située dans le centre historique de Rennes.
Du 21 au 24 février, la Halle Martenot, lieu emblématique du patrimoine rennais érigé à la fin du XIXe siècle, se métamorphose, le temps d’une exposition et d’une vente aux enchères, en cabinet de curiosités. L’architecte-scénographe Frédéric Beauclair a imaginé pour l’occasion une mise en scène digne des grandes galeries de l’évolution des musées d’Histoires naturelles. Une centaine d’animaux naturalisés investira une estrade de près de trente mètres de long, autour de laquelle se déploiera un ensemble d’œuvres d’art et objets extraordinaires, magnifiés au sein d’alcôves.
Les cabinets de curiosités, le « théâtre du monde »
Créé dans les années 1550, le « cabinet de curiosités » consiste à réunir en un même espace un ensemble d’objets hétéroclites, de nature à émerveiller et attiser la « curiosité ». « Le but ultime était, en un seul cabinet, de reconstituer le “théâtre du monde” », explique Gauthier Aubert, maître de conférences en histoire moderne à l’Université Rennes 2, rappelant qu’ « en ces temps pré-cartésiens, la science était envisagée non par le nombre, par la série, mais par le singulier, le merveilleux, l’extraordinaire. » Bien qu’à vocation scientifique, ces cabinets de curiosités étaient le théâtre de mythes et légendes – une dent de narval se mue en une corne de licorne, des os déterrés deviennent, par leur taille imposante, les fragments du squelette d’un géant. Si le Siècle des Lumières aura raison de ces mythes, les curiosités subsistent dans les cabinets d’histoire naturelle des savants ou dans les museums, et rejoignent volontiers les foires et les cirques. « Notre époque quant à elle est à l’évidence sensible au charme poétique qui se dégage de ces associations improbables d’objets, poursuit Gauthier Aubert. Pour preuve, le regain d’intérêt pour les cabinets de curiosités depuis une vingtaine d’années, qui va jusqu’à désigner parfois des accumulations d’objets qui n’ont plus qu’un vague rapport avec ce que furent les cabinets de curiosités à leur âge d’or. »
Une collection de soixante-dix animaux naturalisés
Le 23 février, plus de soixante-dix animaux naturalisés provenant d’Afrique, d’Amérique et d’Europe seront présentés à la vente. Constitué avec passion pendant plus de quarante ans par le conteur et scénographe Marc Beluet, cet ensemble a fait l’objet de nombreuses expositions itinérantes. Les visiteurs croiseront notamment un bison d’Amérique de plus d’un mètre de haut (estimé entre 6 000 et 8 000 euros) ou encore une rare girafe, dotée d’un cou et d’une tête amovible (8 000 – 12 000 euros).
« Nature et Merveilles », un cabinet de curiosités revisité
A ce bestiaire succédera un ensemble de près de trois cents lots aussi singuliers, qu’historiques ou artistiques, datant de l’Antiquité au XXIe siècle et décliné en quinze thématiques. « Dans la mouvance de la tradition des cabinets de curiosités, notre maison de vente souhaite aujourd’hui vous présenter sous le nom “Nature et Merveilles” un cabinet de curiosités, revisité, nourri de la passion de collectionneurs désirant transmettre leur curiosité et leur amour de la nature et des merveilles créées par l’humain, explique la commissaire-priseur Carole Jézéquel. Nous souhaitons, avec cette exposition et cette vente, perpétuer et transmettre aux plus jeunes comme aux néophytes le goût de l’éveil et de l’émerveillement. Ainsi, ce cabinet a été pensé pour donner la possibilité de découvrir de nouveaux champs d’intérêt, de sujets de passion pour toutes les formes de création, des monnaies antiques à l’art urbain. »
Dans ce cabinet de curiosités du XXIe siècle, les enchérisseurs découvriront des trésors d’orfèvrerie, des sculptures en coquillages, des souvenirs militaires, des pièces anciennes, issues de la Grèce antique à l’Empire napoléonien, ou encore des grands millésimes de vins. L’art moderne et contemporain ponctuera le parcours, à travers une sélection d’une cinquantaine d’huiles sur toile, à laquelle succédera une collection d’instruments de musique, comptant notamment un violon de 1773, estimé entre 22 000 et 30 000 euros. « Toutes ces créations portent en elles la trace de l’imagination et de la singularité de l’être humain et, si le désir de posséder l’objet peut naître, il s’agit de comprendre cette possession et surtout de l’inscrire dans une transmission. »
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