Les Dinky Toys, ces jouets très populaires des années 1950 à 1970, suscitent toujours de belles batailles d’enchères… Mais les collectionneurs sont particulièrement exigeants. Analyse d’un marché très technique animé par la nostalgie.
« Ce marché est toujours animé par une forme de nostalgie, avance Caroline Rivière, commissaire-priseur à la Galerie de Chartres. Les collectionneurs recherchent ce qu’ils ont eu dans leur enfance, ou ce qu’ils n’ont pas eu mais auraient aimé avoir ». Les Dinky Toys, ces « Jouets Mignons », existant depuis les années 1930, avec un âge d’or de la production dans les années 1950-1970, cela permet de déduire un âge moyen du collectionneur autour de 60 ou 70 ans. La commissaire-priseur de Chartres approuve : le collectionneur classique de Dinky Toys est un homme, au-dessus de la soixantaine le plus souvent. Et son objectif, ce sont les modèles à l’état neuf et en boîte, jamais joués, de préférence en série limitée, édition spéciale, prototype. Lorsque les lots possèdent toutes ces qualités, ils enflamment les enchères : 1 256 euros en décembre dernier pour un camion Berliet aux couleurs de la Société Languedocienne de forage pétrolier ; 1 098 euros dans la même vente pour un break Citroën RTL ; et 732 euros pour une Dauphine bleu Bobigny, un modèle qui n’a jamais été commercialisé, et une voiture jamais jouée.
Dinky Toys France, réf. 1404, Break ID 19 Citröen RTL Luxembourg, gris et orange avec décalcomanie, 3e version au T en damier, cameraman complet (NB2). Adjugé 1 098 euros en 2023 à la Galerie de Chartres.
Séries limitées, prototypes, clubs…
Car tout au long de son histoire, Dinky Toys a multiplié les séries limitées, de façon plus ou moins délibérée. Olivier Vergne, expert notamment des ventes d’Ivoire Nîmes, détaille cette stratégie : « les modèles de séries étaient d’abord fabriqués sous forme de prototypes, avec des essais de couleurs, et les prototypes rejetés étaient mis de côté, parfois jetés ou emportés par des employés pour leurs enfants, ce qui permet de les retrouver encore aujourd’hui ! Et pour les séries publicitaires, si Meccano n’avait pas d’accord avec l’entreprise, elle ne sortait pas la série dédiée. » Ajoutons à ces deux exemples les voitures spécialement destinées aux clubs de collectionneurs, collectées lors des visites sur le site de production de Bobigny. En 2018 à Nîmes, une fourgonnette Citroën 2CV marquée Philips, modèle présumé unique en son genre, issu de la collection de Robert Goirand, a trouvé preneur pour 14 664 euros. Ce collectionneur avait visité à plusieurs reprises l’usine, ce qui lui avait permis d’acquérir au fil des ans plusieurs prototypes de ce genre. Et en 2024, toujours à Nîmes, un autocar Isobloc aux couleurs d’Air France a été adjugé 8 798 euros. « La direction de la compagnie aérienne a probablement refusé de rétribuer Meccano et la production n’a donc jamais été lancée », ajoute l’expert.
Dinky Toys France, référence 29E Autocar Isobloc. Toute première version de couleur bleu ciel avec flancs bleu marine, à l’enseigne d’Air France envisagée en 1952. Adjugé 8 798 euros en 2024 à l’Hôtel des ventes de Nîmes.
Un marché à plusieurs vitesses
Le marché reste néanmoins très sélectif. Olivier Vergne constate : « un modèle qui se vend à 200 euros dans sa boîte et jamais joué, dès qu’il a un petit défaut, sa cote tombe à 20 euros… Il n’existe pas de marché pour une Dinky à moitié neuve qui se vendrait autour de 100 euros, c’est tout ou rien ». Cela ne signifie pas que les jouets moins recherchés ou plus usagés ne trouvent pas preneur, seulement que leurs prix sont en baisse. « Les reproductions Atlas des années 2010 n’ont certainement pas beaucoup aidé, estime Caroline Rivière, car les modèles anciens ont été ressortis en masse et cela ne plaît pas du tout aux collectionneurs ».
Les ventes de la Galerie de Chartres présentent toujours plusieurs centaines de lots, issus pour les deux tiers de collections complètes. « La plupart du temps il s’agit de personnes qui sont allées au bout de cette passion, ont atteint leurs objectifs, et passent à autre chose, confie la commissaire-priseur. Nous avons également des parties de collections car les amateurs souhaitent faire des achats de pièces en meilleur état. »
Quid du renouvellement des collectionneurs, ce qui pourrait relancer le marché ? « Je ne connais qu’un seul cas de transmission de cette passion entre un père et son fils, regrette Olivier Vergne, il semble que les plus jeunes soient partis vers les Playmobil ou vers le Star Wars vintage ». Caroline Rivière note de son côté un intérêt de la part des quadras et des quinquas pour des modèles toujours au 1/43e, mais issus de marques plus pointues, « des voitures japonaises telles que celles de la marque Yonezawa mais aussi Solido, Politoys ou Vitesse, ou des productions de l’ex URSS ». En ce qui concerne les Dinky Toys, elle mise pour ces nouveaux venus sur les véhicules plus récents, des années 1980… Toujours la nostalgie.
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