Le 4 juillet 2024 | Mis à jour le 9 juillet 2024

Les pistolets de Napoléon qui auraient pu changer le cours de l’Histoire

par Diane Zorzi

A l’occasion de sa prochaine vente dédiée à l’Empire, la maison Osenat dévoilera le 7 juillet à Fontainebleau, en collaboration avec l’étude Rossini, un coffret exceptionnel renfermant deux pistolets offerts par l’empereur Napoléon au général Armand de Coulaincourt la nuit du 12 au 13 avril 1814 lors de sa tentative de suicide. Des armes qui, utilisées, auraient pu changer le cours de l’Histoire…

 

Mise à jour, 8 juillet 2024. Les deux pistolets ont été adjugés 1,69 millions d’euros (frais inclus), après avoir été classés « trésors nationaux ». L’Etat a désormais 30 mois pour proposer une offre de rachat au nouveau propriétaire.

 

L’on ne compte plus le nombre de souvenirs de Napoléon Ier qui se sont frottés au marteau de Jean-Pierre Osenat. En 25 ans, l’hôtel des ventes de Fontainebleau est devenu le lieu privilégié des passionnés de l’histoire napoléonienne. « Nous avons vendu, détaille le commissaire-priseur, le sabre de la bataille de Marengo pour 4,5 millions d’euros qui représentait le général Bonaparte victorieux, ou encore son chapeau légendaire à 2 millions d’euros », autant de symboles témoignant des heures de gloire de Napoléon Ier. « Et aujourd’hui, nous vendons l’image d’un empereur qui, arrivé au pinacle, est redescendu au plus bas. Car il n’y a pas de légende napoléonienne sans Sainte Hélène, sans l’île d’Elbe, sans la chute et l’abdication. » Le souvenir en question : un coffret renfermant deux pistolets réalisés par Gosset qui auraient pu changer le cours de l’Histoire…

 

Exceptionnel coffret nécessaire de deux pistolets réalisés par Gosset ayant appartenu à l’Empereur Napoléon Ier et offert par lui-même au général Armand de Caulaincourt, duc de Vicence, dans la nuit du 12 au 13 avril 1814. Cet objet est proposé en collaboration avec l’étude Rossini. Estimation : 1,2 – 1,5 million d’euros.

 

Un coffret exceptionnel conservé depuis 1814 dans la famille du général Caulaincourt

Ce coffret est exceptionnel à plus d’un titre. Il fut offert par Napoléon Ier à son grand écuyer le général Armand de Coulaincourt, duc de Vincence, et n’a depuis jamais quitté la famille de celui-ci. « L’autre caractéristique importante de ce coffret est son histoire, poursuit l’expert Arnaud de Gouvion Saint-Cyr. Il fut donné à Caulaincourt dans des circonstances que l’on connaît grâce à ses Mémoires et dans un moment tout à fait particulier de l’Histoire, à savoir la tentative de suicide de l’empereur ». Au Château de Fontainebleau, dans la nuit du 12 au 13 avril 1814, Napoléon convoque Caulaincourt dans sa chambre. L’empereur s’est administré un poison et invite le général à conserver ses plus beaux sabres et pistolets. « Ces pistolets, les voilà ! Caulaincourt est extrêmement choqué de voir que son ami, le souverain, est en train de mettre fin à ses jours. Mais la situation est désespérée. »

La désastreuse campagne de Russie a offert à la Grande Bretagne, la Prusse, la Russie, l’Autriche et la Suède, l’occasion de former une Sixième coalition contre Napoléon dont l’armée essuie bientôt une nouvelle défaite à Leipzig lors de la « Bataille des Nations » en octobre 1813, avant que Paris ne tombe le 31 mars 1814. Le Sénat prononce finalement la déchéance de Napoléon Ier qui est contraint par ses maréchaux de signer, le 11 avril, le traité de Fontainebleau, entérinant son abdication inconditionnelle – l’empereur des Français renonce pour lui et ses descendants à tout droit de souveraineté et accepte de résider sur l’île d’Elbe.

 

 

Après sa visite au chevet de Napoléon, « Caulaincourt va voir les domestiques de l’empereur, en l’occurrence le mamelouk Roustam et le valet de chambre Constant, qui lui donnent des informations sur son état d’esprit, poursuit Arnaud de Gouvion Saint-Cyr. Ils lui racontent que l’empereur regardait anormalement depuis deux jours ses pistolets, à tel point qu’ils décidèrent de retirer la poire à poudre. L’empereur leur demanda de la remettre à son emplacement, mais aurait ensuite changé d’avis et opté pour le poison pour qu’après sa mort sa garde puisse voir son visage intact. » Chargés, ces pistolets auraient ainsi pu changer le cours de l’Histoire, effaçant des mémoires les Cent-Jours, l’exil à Sainte-Hélène ou « Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine ! »…

 

Florilège de la vente L’Empire à Fontainebleau…

 

 

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