Quelle est la valeur d’une malle Louis Vuitton aux enchères ?

Elles datent d’une époque où les voyages étaient luxueux… et les domestiques nombreux ! Il existe heureusement bien des façons de réutiliser les malles Vuitton proposées en ventes aux enchères. Focus sur l’histoire et la cote de ce bagage iconique de la marque française Louis Vuitton.

Un sigle LV sur une toile monogrammée : c’est un bagage Vuitton ! Et plus exactement Louis Vuitton, créateur de la marque de luxe française en 1854. Après son apprentissage, le malletier s’installe dans les quartiers chics, à côté de la place Vendôme, et décide de se spécialiser dans les bagages luxueux et pratiques. Parmi ses clients figure l’épouse de Napoléon III, Eugénie de Montijo… Et sa première révolution consiste à tourner le dos aux malles bombées pour créer une malle plate, plus facile à empiler. Il conçoit ensuite une serrure anti-crochetage, et une toile imprimée qui va connaître plusieurs évolutions : elle sera tour à tour rayée, à damiers, puis marquée de ses initiales. « Cette toile est un élément essentiel de la valeur des malles que nous présentons en vente, souligne Servane Baratoux, clerc à l’hôtel des ventes des Chartrons. La toile au pochoir est plus ancienne que la toile sérigraphiée. Autre indice, lorsque la malle porte une étiquette de la rue Scribe, cela la situe avant les années 1920 ».

Des malles Vuitton cabine estimées à plus de 10 000 euros

Le modèle le plus connu est celui de la malle cabine. Elle s’ouvre verticalement, avec les tiroirs d’un côté et une petite penderie de l’autre. Parfaite pour les voyages. « Ces malles peuvent valoir entre 12 000 et 15 000 euros environ, si elles sont complètes avec tous les éléments à l’intérieur, et que la toile n’est pas trop abimée. Elles deviennent en général des objets de décoration dans les chambres », précise Servane Baratoux.

Si elles portent des étiquettes de palaces, c’est également un plus pour leur estimation, cela permet de rêver en retraçant leur parcours… Point faible de ces bagages, les parties en cuir, sangles et poignées extérieures, qui lâchent avec le temps. En revanche, les parties en laiton (serrures, coins) peuvent être restaurées, et la toile résiste plutôt bien.

Malles cabine, à chapeaux, penderie…

Louis Vuitton et ses successeurs ne vont pas s’arrêter à un seul modèle de malle : l’entreprise propose à sa riche clientèle des malles à chapeau, des petites malles plates, des malles armoires de grand format, des malles commodes, et jusqu’à une malle contenant un lit de camp dépliable (concept de 1868, repris par Pharell Williams en édition limité en 2024). « Une malle à chapeau peut valoir entre 3 000 et 4 000 euros, et une malle plate, autour de 5 000 à 9 000 euros », calcule Servane Baratoux. La seconde est souvent achetée pour servir de table basse ou de petit meuble d’appoint pour une lampe et des bibelots. Une malle à chapeaux peut de son côté accueillir des papiers ou un petit bric-à brac de sacs et de bijoux fantaisie. « Les bagages plus spécifiques, plus rares, intéressent les collectionneurs étrangers, note Servane Baratoux. Et ce sont en général les marchands spécialisés qui les achètent en ventes aux enchères ».

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