
Une rare Rolex Small Daytona Floating aux enchères à La Baule
Une rare variante de la Rolex Daytona baptisée « Small Daytona Floating » sera dévoilée aux enchères le 19 avril à l’Hôtel des ventes de La Baule. L’expert Geoffroy Ader nous livre les secrets de cette montre très recherchée des collectionneurs…
« Lorsqu’il s’agit des montres Rolex, tout est dans les variantes, et même plus précisément tout est sur le cadran », estime Geoffroy Ader. Sur le modèle de Daytona inscrit au catalogue de la vente de Pâques de l’Hôtel des ventes de La Baule, il nous invite à s’attarder donc sur le cadran. « En 1963, Rolex lance la Daytona classique, mais au milieu des années 1960, la marque propose une évolution, qui ne va durer que quelques mois, un an tout au plus », détaille l’expert. Pour la distinguer, il faut regarder l’inscription figurant sur le cadran qui lui a valu le surnom de « Small Daytona Floating » – « Small » parce que le mot Daytona est inscrit en plus petit que sur les versions précédentes et « Floating » car il y a un petit écart entre les mots Cosmograph et Daytona, comme si on avait voulu revenir à la ligne, ce qui crée un effet de flottement.
Autre spécificité de ce modèle, il s’agit de la première montre Daytona à être équipée de boutons poussoirs vissés, innovation qui deviendra ensuite la norme. « Ce modèle porte la référence 6240 et occupe une place centrale dans la saga Daytona. Il en existe de nombreuses variantes, certaines plus rares que d’autres. La référence suivante sera la 6263, qui fixe le standard de la Daytona telle que nous la connaissons habituellement », souligne l’expert. Par manque de documentation sur la marque Rolex, ses niveaux de production ou l’éventail des variantes, il reste impossible de dire avec précision combien de ces Small Daytona Floating ont été fabriquées. Seule certitude, apportée par le marché en plus de 30 ans d’échanges, elles n’ont pas été très nombreuses.

Rolex Daytona, dite « Small Daytona Floating ». Vers 1966. Chronographe bracelet en acier, boîtier rond, couronne, poussoirs et fond vissé, lunette tachymètre, fond de boîtier avec référence « 6239 », signé. Présentée aux enchères le 19 avril à l’Hôtel des ventes de La Baule, estimée entre 40 000 et 60 000 euros.
Rolex, un baromètre du marché
« Cette variante, assez rare, est très recherchée par les collectionneurs. La dernière passée en vente en 2018 chez Phillips à Genève a fait un peu plus de 150 000 euros », se souvient Geoffroy Ader. Son estimation de 40 000 à 60 000 euros paraît donc très prudente, ce que l’expert justifie par « l’incertitude actuelle sur ce marché, car si Rolex reste une valeur sûre, et un véritable baromètre pour les montres de collection, les prix ont baissé ces dernières années ». Il évoque deux possibilités pour l’avenir : soit les montres anciennes vont faire office de valeur refuge en comparaison avec les valeurs boursières très instables et les prix peuvent remonter, soit les collectionneurs vont vouloir vendre leurs pièces pour éviter la baisse de ce marché, et dans ce cas les cotes évolueront à la baisse. « Notre seule option, en tant qu’experts, est de proposer les plus belles montres possibles et surtout d’être extrêmement précis et méticuleux sur les descriptifs. Il ne faut surtout pas laisser place au doute ». Dans ces conditions, il est confiant sur la solidité du marché et sur la présence dans les ventes aux enchères des amateurs de Rolex.