Le 12 juin 2023 | Mis à jour le 12 juin 2023

5 choses à savoir sur Boleslaw Biegas

par Diane Zorzi

Peintre et sculpteur originaire de Pologne, Boleslaw Biegas s’illustra à Paris au début du XXe siècle à travers des œuvres empreintes d’ésotérisme, dans la lignée de Frantisek Kupka et Robert Delaunay. Retour sur cette figure atypique des avant-gardes du XXe siècle dont un portrait sera mis en vente le 27 juin à Paris.

 

1. Il est surnommé le « nouveau Giotto »

La vie de Boleslas Biegalski (1877-1954), plus connu sous le nom de Biegas, a de quoi nourrir les récits des biographes en quête d’histoires romanesques. Né en 1877 à Mazovie, un village polonais, il fut jusqu’à ses 16 ans gardien de moutons, avant d’être repéré par l’abbé Aleksander Rzewnicki qui, remarquant ses talents, l’envoya se former dans l’atelier du sculpteur varsovien Antoni Panasiuk. Ce parcours atypique lui valut d’être surnommé le « nouveau Giotto », en référence à la légende recueillie par Lorenzo Ghiberti et Giorgio Vasari selon laquelle le maître florentin, alors enfant, attira l’attention de son illustre prédécesseur Cimabue alors qu’il gardait les chèvres de son père dans la campagne toscane.

 

2. Il a été renvoyé de l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie

Soutenu par de généreux mécènes tels que la famille Trutschel, Biegas se forme au sein de l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie dès 1897. Mais très vite, ses sculptures résolument modernes suscitent le scandale, à tel point qu’il est renvoyé en 1901 de l’institution, alors qu’il expose conjointement ses œuvres au sein de la 10e exposition de la Sécession viennoise. En 1908, il rejoint finalement la capitale française où il participe aux principaux salons artistiques – Société nationale des beaux-arts, Salon d’automne, Salon indépendant. Plusieurs expositions individuelles sont également organisées notamment à la Galerie des Arts Modernes et à la Galerie Bernheim-Jeune à Paris, commentées par d’éminents critiques tels que Guillaume Apollinaire ou Louis Vauxcelles.

 

Boleslas Biegas (1877-1954), La danse du mépris, circa 1922-1925. Huile sur carton marouflé sur toile signée en bas à droite « B. Biegas », 99 x 75 cm. Estimation : 25 000 – 30 000 euros.

 

3. Il est l’inventeur de la technique dite « sphériste »

Empruntant le chemin de l’Abstraction avec des sculptures aux formes épurées, Biegas développe à partir de 1916 une technique dite « sphériste » au sein de nombreux portraits et cycles picturaux tels que la Mystique infinie ou les Vampires de guerre. Consistant à superposer à l’aide d’un compas une suite de cercles concentriques, ce procédé, inspiré du Cubisme, n’est toutefois pas nouveau et s’apparente aux techniques employées par ses prédécesseurs Robert Delaunay ou Frantisek Kupka.

 

4. Il est l’un des derniers symbolistes

Peuplant ses œuvres de chimères, harpies ou sphinges, Biegas reprend les thèmes chers aux symbolistes, donnant à voir des femmes fatales s’acharnant sur leurs victimes masculines. Apparitions nocturnes, visions mystiques et oniriques fondent ainsi son répertoire tiré des théories philosophiques ou ésotériques. Et c’est encore à grand renfort d’allégories et de symboles qu’il traite des sujets d’actualité, rappelant avec ses Vampires de guerre les atrocités de la Première Guerre mondiale.

 

5. Ses œuvres enregistrent des records d’enchères

Si Biegas séduit particulièrement les collectionneurs polonais, sa renommée est internationale. L’artiste est représenté dans des musées prestigieux à travers le monde, du musée d’Orsay à Paris au Musée des beaux-arts de Lyon et au Musée national de Varsovie, et a son propre écrin à Paris avec le musée Boleslas-Biegas fondé dans les années 1950. Aux enchères, le record est détenu depuis 2019 par une toile « sphériste » monumentale, datée autour de 1920 et adjugée à plus de 126 000 euros (frais compris) lors d’une vente organisée à Londres. 

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