
5 choses à savoir sur les peintres naïfs haïtiens
Hector Hyppolite, Rigaud Benoit, Castera Bazile, Jocelyn Agenor… Leurs noms ne vous disent peut-être rien et pourtant les collectionneurs s’arrachent leurs œuvres depuis plusieurs années : ce sont les peintres naïfs haïtiens. On vous dit tout sur ces artistes enchanteurs aux toiles colorées et enfantines…
1. Ils sont autodidactes
Souvent issus de milieux défavorisés, les peintres naïfs haïtiens sont des artistes autodidactes qui se lancent dans la peinture sans formation préalable. Ils ne se préoccupent pas du rendu de la perspective, de la précision du trait, ou du naturalisme des couleurs. Ils simplifient les formes, adoptent un langage spontané et créent à leur manière, selon leurs propres codes. Loin du canon académique, cette innocence primitive, d’abord raillée et jugée archaïque, a trouvé grâce aux yeux de nombre d’artistes modernes, de Picasso à Dubuffet – « Quand j’étais enfant, je dessinais comme Raphaël mais il m’a fallu toute une vie pour apprendre à dessiner comme un enfant », confiait ainsi le maître du cubisme.
2. Ils voient la vie en couleur
Rose, bleu, vert, jaune, les couleurs les plus pures jaillissent de leurs toiles. Appliquées en aplats, elles dévoilent des scènes de vie populaires, des paysages exotiques et transforment la nature en un décor irréel. Des couleurs éclatantes qui transfigurent la réalité et nous plongent en plein rêve.

Jocelyn Agenor (né en 1954), Le paradis perdu, huile sur panneau d’isorel, signée en bas à droite, 122,5 x 169 cm. Estimée 1 000 – 2 000 euros et mise en vente par Collin du Bocage le 12 octobre 2018 à Paris et sur le Live d’Interencheres.
3. Ils rêvent d’un paradis perdu
Le sacré habite les œuvres des peintres haïtiens. Les croyances vodous ou encore la religion catholique inspirent aux artistes des paradis terrestres, un âge d’or pastoral dans lequel l’homme vit en parfaite harmonie avec une nature luxuriante. Cet Eden, les artistes l’imaginent à Haïti, dans les exploitations paysannes, plantées de bananiers ou de cocotiers et traversées par une eau vive, qu’ils peuplent des animaux de la savane africaine tel l’éléphant, la girafe, le lion ou le zèbre.
4. Ils ont fait école
En 1944, le peintre et professeur américain Peters Dewitt crée une école d’art et de peinture à Port-au-Prince dans laquelle il invite, aux côtés d’artistes académiques, les peintres naïfs, pourtant autodidactes. Cette initiative signe le début de la reconnaissance d’un art naïf haïtien. Celui-ci bénéficiera ensuite du soutien d’André Breton qui publie un texte consacré à Hector Hyppolite, ainsi que de celui d’André Malraux qui fait entrer l’art naïf dans son Musée Imaginaire et définit les Haïtiens comme le « premier peuple de peintres ».

Henri Robert Bresil (né en 1952), Cascade dans la jungle, huile sur toile, signée en bas à droite, 122 x 122 cm. Estimée 600 – 800 euros et mise en vente par Collin du Bocage le 12 octobre 2018 à Paris et sur le Live d’Interencheres.
5. Ils ont la cote
Encore accessibles, les peintures naïves haïtiennes voient leur cote progresser ces dernières années à mesure que l’intérêt pour l’art africain s’affirme. « Les artistes naïfs haïtiens intéressent les collectionneurs portés sur l’art africain, détaille Maître Olivier Collin du Bocage qui présentera en vente deux œuvres de l’école haïtienne vendredi 12 octobre à Paris et sur le Live d’Interencheres. Des peintures comme celles de Jocelyn Agenor ou Henri Robert Brésil estimées aujourd’hui autour de 1 000 euros pourraient ainsi voir leur prix progresser dans les années à venir. »
Retrouvez les prochaines toiles de l’école haïtienne mises en vente sur Interencheres
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