Le 13 octobre 2022 | Mis à jour le 13 octobre 2022

Charlotte Perriand, Line Vautrin, Grete Jalk : les femmes designers à l’honneur en Bretagne

par Diane Zorzi

A l’occasion de sa vente d’Arts du XXe siècle, la maison Ouest Enchères Publiques présentera aux enchères le 15 octobre à Vezin-le-Coquet, près de Rennes, une riche sélection de pièces signées de femmes designers emblématiques, à l’instar de Charlotte Perriand, Line Vautrin ou Grete Jalk. Décryptage. 

 

Charlotte Perriand et Line Vautrin : deux icônes du design

Avec une table bureau « LC6 », Charlotte Perriand (1903-1999) ouvre le bal de cette sélection au féminin. Ode au modernisme, le modèle « LC6 » fut présenté au Salon d’Automne de Paris en 1929. Il arbore une structure en acier inspiré de l’aviation et un plateau de verre rapporté, un agencement révolutionnaire pour l’époque. A la vente, cette table-bureau exécutée d’après le modèle de la designeuse pour les éditions Cassina (600 – 800 euros), est accompagnée d’une suite de quatre chaises « Méribel » (1 500 – 2 000 euros) et d’une table « Dordogne » (600 – 800 euros), deux ensembles en bois datés des années 1950. 

D’après Charlotte Perriand (1903-1999) – Charles-Edouard Jeanneret dit Le Corbusier (1887-1965) – Pierre Jeanneret (1896-1967) pour les éditions Cassina. Table bureau modèle LC6. Estimation : 600 – 800 euros.


La pionnière du design côtoie lors de cette vente Line Vautrin (1913-1997), dont une sélection de broches, boutons, agrafes ou colliers rappelle qu’avant de façonner ses miroirs iconiques en talosel, la « poétesse du métal » bâtit sa réputation grâce aux bijoux qu’elle présente à l’Exposition universelle de 1937. Cet ensemble, conservé plus de cinquante ans dans la même collection, dévoile le goût de la designeuse pour les œuvres protéiformes, à l’instar d’une broche épousant la forme de toucans.

 

 

Grete Jalk, le mobilier danois au féminin

Aux côtés de ces deux icônes du design, la vente met en lumière la créatrice Grete Jalk (1920-2006) qui, si son nom demeure plus confidentiel, a participé au rayonnement et à la diffusion du mobilier danois. A la tête de son propre studio de design à Copenhague dès 1953, Grete Jalk a façonné des pièces de mobilier librement inspirées des créations d’Alvar Aalto ou Charles Eames. Ses œuvres se distinguent par leurs formes en courbes, ainsi qu’en témoignent son fauteuil emblématique GJ chair, ainsi que le mobilier de salon « PJ56 » aux lignes sensuelles et épurées proposée à la vente. Réalisé pour l’éditeur Poul Jeppesen, cet ensemble, estimé entre 2 000 et 5 000 euros, est composé d’une banquette, d’une paire de fauteuils et d’un repose-pied en bois exotique aux assises bleu-canard.

D’après Grete Jalk (1920-2006) pour la Manufacture Poul Jeppesen. Mobilier de salon modèle PJ56. Estimation : 2 000 – 2 500 euros.

Les céramiques de l’Atelier des Argonautes

Outre le design, la vacation rennaise dévoilera un ensemble de céramiques issues de l’Atelier des Argonautes. Celui-ci fut créé à Vallauris par deux femmes, Isabelle Ferlay et Frédérique Bourguet qui, après leur rencontre à Paris, décidèrent de rejoindre en 1953 la cité aux cent potiers pour y établir leur atelier qui accueillera, au fil des années, des céramistes réputés comme Jacques Innocenti. A l’instar des compagnons d’Ulysse en quête de la Toison d’or, le duo entreprend un périple artistique, créant des plaques émaillées richement colorées aux motifs zoomorphes ou religieux, avant de se tourner vers le grès et d’adopter des formes plus épurées. Une aventure dont témoignent les pièces de la vente qui proviennent d’une ancienne faïencerie de Vallauris. 

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Atelier des Argonautes. Isabelle Ferlay & Frédérique Bourguet. Miroir à vue ovale en céramique à décor émaillé de motifs géométriques. Estimation : 800 – 1 200 euros.

 

 

 

 

 

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