Comment reconnaître une commode de Jean-François Hache ?
par Jacques Dubarry de Lassale
Ébéniste attitré du duc d’Orléans, Jean-François Hache est l’une des figures majeures de l’ébénisterie du XVIIIe siècle. Aîné des trois fils ébénistes de Pierre Hache, il s’illustra par ses ouvrages originaux de grande qualité. Aux enchères, ses meubles élégants et soignés atteignent encore aujourd’hui des prix records. Mais lorsqu’ils ne sont pourvus ni d’étiquette, ni d’estampille, ils donnent du fil à retordre aux experts et commissaires-priseurs. Découvrez comment reconnaître une commode de Jean-François Hache.
L’ébéniste Jean-François Hache (1730-1796), fils de Pierre Hache et petit-fils de Thomas Hache, grande lignée d’ébénistes grenoblois, donna un essor considérable à son commerce situé place Claveyson à Grenoble. Il fut un véritable novateur, en employant pour la production de ses meubles marquetés, une majorité de bois des Alpes, ronces et loupes teintées, et le noyer pour les bois massifs. Il ne se contenta pas de produire des meubles, car en lisant son étiquette publicitaire, que l’on rencontre parfois collée sous le marbre ou dans le fond d’un tiroir, on s’aperçoit qu’il fabriquait aussi des sièges et des objets très divers : bidets, chaises de commodités, porte-missels, chandeliers à crémaillère, magasins à tabac, moulins à café, chaises, fauteuils et canapés, chambranles de cheminée, etc. Je connais même des placards de lingerie estampillés de lui, ainsi qu’un splendide parquet à motifs géométriques, en trois bois différents, dont les propriétaires possèdent encore la facture.
Bien sûr, il existe de fausses étiquettes de Jean-François Hache. Toute sa production n’est pas estampillée. On peut trouver seulement l’étiquette publicitaire, et lorsque celle-ci a disparu, ce qui est le cas de la commode que nous examinons ci-dessous, on ne peut que lui attribuer l’ouvrage. Lorsque les meubles étaient estampillés, il le faisait avec les deux fers qu’utilisait son père Pierre « Hache à Grenoble » avec l’adjonction du mot « fils », frappé à part, en caractères assez différents, quelquefois à côté de la serrure sur le chant d’un tiroir.
Une commande sans estampille et étiquette attribuée à Jean-François Hache
La commode qui nous intéresse [photo ci-dessus] se trouve dans une collection particulière du département de l’Isère. Elle n’a ni estampille ni étiquette. Elle ne peut donc qu’être « attribuée » à Jean-François Hache.
De forme arbalète ouvrant à deux tiroirs en façade, elle repose sur des pieds galbés se terminant par des « pastilles », ce qui est l’une des caractéristiques de la production de J.F. Hache.
Les côtés sont plats avec les pieds arrière en ressaut. Les traverses basses sont chantournées, tant en façade que sur les côtés. Les parties visibles sont en noyer, les fonçures en sapin. Le montage est à rainures et languettes pour les côtés. La traverse haute de la façade est embrevée à queue-d’aronde clouée dans le pied avant.
Une autre caractéristique du montage de J.F. Hache est la façon dont il fixait les traverses intermédiaires de façade avec une demi-queue-d’aronde dans la face latérale du pied avant.
Les chanfreins de tiroirs sont noircis, pratique qu’affectionnait J.F. Hache.
La commode est coiffée d’un marbre brèche blanc de trois centimètres d’épaisseur avec une mouluration en bec de corbin. Les bronzes, comme d’habitude, sont d’une qualité déconcertante par rapport à la qualité de la commode, toujours réduits au minimum : quatre poignées de tirage tombantes et deux entrées de serrure.
Cette commode que nous pouvons attribuer sans hésitation à J.F. Hache par sa forme, son montage, ses pieds à pastilles, et les diverses particularités énoncées ci-dessus, est simple mais de très bonne qualité.
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