La cote des objets Lalique, des bijoux aux verreries
Le marché des objets Lalique, ce sont à la fois des bijoux d’exception adjugés à plusieurs centaines de milliers d’euros et des petites figurines en verre vendues à moins de 50 euros. Entre ces deux extrêmes, tout est possible, selon les goûts et les budgets.
Commençons avec un très joli lot, une pendule « Le jour et la nuit » [photo en Une], présentée le 9 décembre prochain à l’hôtel des ventes du Marais, à Saint-Etienne. Circulaire, en verre bleu moulé pressé et signée « R. Lalique », elle est estimée entre 20 000 et 30 000 euros. « Sa valeur est due à sa rareté, car cet objet n’a pas été édité à beaucoup d’exemplaires, ainsi qu’à sa qualité et à son pouvoir évocateur, une allégorie du temps qui passe retracée par les variations de couleurs du verre et la forme circulaire », explique la commissaire-priseur Agnès Carlier. Autre facteur déterminant dans l’estimation : cette pendule date des années 1930, et a donc été fabriquée du vivant du maître verrier René Lalique (1860-1945). Car il existe bien plusieurs périodes dans le travail de cette grande maison, et la plus prestigieuse date d’avant 1945. René Lalique a commencé sa carrière avec les bijoux, en reprenant notamment l’atelier du joaillier Jules Destapes. Au moment de l’Exposition universelle de 1900, il est déjà l’un des grands noms de cet univers, avec un succès qui ne s’est pas démenti. Dans sa vente du 26 novembre, l’étude Thierry de Maigret expose quant à elle une broche ajourée en or datée des années 1900-1908, estimée entre 6 000 et 8 000 euros. Une autre, en or jaune et émail céladon représentant une jeune femme fait partie de la vente du 20 novembre à la Galerie de Chartres (4 000 – 6 000 euros).
Par une association avec René Coty, René Lalique crée ensuite en 1905 son premier flacon de parfum, pour Ambez Antique. Pour illustrer ce travail, le 27 novembre, un flacon Lalique France en cristal satiné sera mis en vente par Hugues Cortot à Dijon (60 – 80 euros) et le 4 décembre, l’étude Butant propose à la vente, un flacon de la garniture de toilette « Perles » René Lalique, estimé entre 250 et 300 euros.
De René Lalique à Lalique France : le grand écart des prix
L’écart de prix entre les pièces « René Lalique » et celles signées « Lalique France » qui datent d’après 1945 est également perceptible dans la vente du 5 décembre organisée par Goxe et Belaïsch, cette fois pour des objets décoratifs. Quatre vases sont présentés : deux signés René Lalique, estimés entre 200 et 400 euros ; deux autres portent la marque Lalique, et leur estimation se situe entre 120 et 300 euros. Laurent Belaïsch établit une hiérarchie simple entre les différentes productions : « Tout en haut, les bijoux créés par René Lalique, ensuite les pièces réalisées à la cire perdue, puis les pressé-moulé, les vases à décor patiné ou avec une monture en bronze ou en fer forgé, et en dernier les objets fabriqués après-guerre ».
Les best-sellers : coupe Champs-Elysées, vase Bacchantes, vase Senlis
Dans la production de Lalique figurent également quelques best-sellers. La longueur des séries réalisées pour chaque objet dépendant directement du nombre de commandes reçues à l’époque, certains de ces objets sont aujourd’hui extrêmement rares, et d’autres sont devenus des incontournables. Citons trois grands classiques qui se trouvent fréquemment dans les ventes aux enchères : la coupe Champs-Elysées dessinée par Marc Lalique en 1951 (un modèle estimé 200-300 euros figure dans la vente du 5 décembre de Samuel Boscher), le vase Bacchantes créé en 1927 (un exemplaire couleur ambre, en verre pressé moulé est au catalogue de la vente du 7 décembre à l’Hôtel des ventes de la Vallée de Montmorency, avec une estimation comprise entre 1 500 et 2 000 euros), et le vase Senlis qui existe depuis 1961, en cristal (un modèle estimé entre 200 et 300 euros figure à la vente du 5 décembre à l’hôtel des ventes d’Enghien-les-Bains). À noter que ces objets assez courants se vendent bien « s’ils sont en parfait état, sans rayure ni éclat », souligne Laurent Belaïsch.
Mais le créateur ne s’est pas arrêté là, s’intéressant également aux luminaires, aux statues, aux pendules, aux encriers, aux miroirs… « Il existe toute une variété de petits objets de charme en verre ou en cristal, des oiseaux et autres petits animaux… Et même s’ils ne sont estimés que quelques centaines d’euros pour certains, ils séduisent toujours les amateurs, car il s’agit de pièces de très bonne qualité », analyse Agnès Carlier. Parmi ces pièces, citons une assiette en verre moulé pressé à décor de tourbillon par René Lalique (150 – 200 euros) et une coupe circulaire en verre moulé pressé Lalique France (100 – 150 euros), toutes deux mises en vente par Guillaume Cornet 4 décembre à Blois.
Enchérir | Suivez les prochaines ventes de pièces Lalique sur interencheres.com
Haut de page