
L’art asiatique à l’honneur
Mise à jour du 20 juin 2017 : l’album de 67 estampes d’Hiroshige a été adjugé 130 000 euros.
De la Chine au Japon, les ventes aux enchères de cette deuxième semaine de juin (du 12 au 18 juin 2017) voyagent en terres asiatiques. L’occasion d’une sélection de pièces exceptionnelles…
L’étui à message de l’empereur Qianlong
Ce riche étui finement exécuté est passé entre des mains illustres. Il a été fabriqué en 1761 pour accueillir un message rédigé par l’empereur Qianlong (1711-1799), quatrième souverain de la dynastie Qing, dont le nom et le portrait équestre sont finement ciselés dans le cuir.
Cet écrin luxueux témoigne d’un travail particulièrement minutieux. « Il n’a servi qu’une seule fois et était censé provoquer à son destinataire une grande émotion », explique Maître Albin Hirn. Si l’on ne connaît rien de l’heureux récepteur, nul doute qu’il s’agissait d’un personnage important, probablement un haut-fonctionnaire de l’Empire chinois du XVIIIe siècle. « On peut tout imaginer de son contenu ! s’enthousiasme le commissaire-priseur. Nous savons par exemple que Qianlong peignait, calligraphiait et écrivait beaucoup de poèmes et de lettres. » L’objet n’avait d’ailleurs pas manqué d’attirer l’attention du vendeur, un passionné d’art asiatique, familier des ventes aux enchères. « Des étuis à message en bambou ou en jade sont déjà passés sur le marché. Mais ceux réalisés en cuir sont beaucoup plus rares, parce qu’extrêmement fragiles ». Témoin historique, cette pièce inédite est estimée entre 5 000 et 8 000 euros.
Une rare aiguière Bumpa
Provenant d’une collection privée du sud de la France, cette aiguière Bumpa date de l’époque Qianlong (1736-1795). Pourvue d’un bec verseur en forme de gueule de makara, animal aquatique bouddhique, elle était utilisée pour servir le vin. Par la finesse de son exécution et son riche décor d’emblèmes bouddhiques et de fleurs de lotus, elle était un signe de richesse lors des grands buffets d’apparat.
Une pièce similaire est conservée au Musée national des arts asiatiques Guimet à Paris. Toutefois, ces porcelaines sont extrêmement rares sur le marché, du fait notamment de leur fragilité. « On n’en voit absolument jamais. Des porcelaines ont été importées en France au XIXe siècle, alors que l’art asiatique était en vogue. Les magasins comme Printemps ou Le Bon Marché en ont beaucoup importé. Mais au fil des successions, elles se sont détériorées ou ont disparu. Il y a une quarantaine d’années, celles qui étaient cassées étaient même jetées à Drouot dans la benne à ordures », explique l’expert en archéologie chinoise Jean-Yves Nathan. Cette œuvre inédite, d’une qualité rare, est estimée entre 10 000 euros et 15 000 euros.
Mis en vente par Cannes Enchères le jeudi 15 juin 2017 à Cannes et sur le Live d’Interencheres
Un livret d’estampes inédit d’Hiroshige
Cet album de soixante-sept estampes d’Hiroshige (1797-1858) est une pièce inédite. Vendues couramment à l’unité, les œuvres de l’artiste japonais sont très rarement réunies ensemble. Elles invitent dès lors à sillonner les lieux les plus célèbres du Japon, à travers les vues que réalise l’artiste passé maître dans l’art du paysage.
Estimée entre 10 000 et 15 000 euros, cette œuvre produite du vivant de l’artiste bénéficie également d’une provenance exceptionnelle. Elle faisait partie de la collection du peintre de l’Ecole de Paris Henry de Waroquier (1881-1970), qui l’avait acquise au début du XXe siècle. Comme bon nombre des artistes de sa génération, il trouva dans l’art japonais une source d’inspiration inépuisable, dont il imprègne ses paysages de bord de mer.
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