Le 14 avril 2022 | Mis à jour le 14 avril 2022

Le Frank Pargoud par Lewis Herring, l’âge d’or des bateaux à vapeur sur le Mississippi

par Diane Zorzi

Le bateau à vapeur Frank Pargoud relia, de 1868 à 1887, la Nouvelle Orléans à Saint-Louis, charriant les récoltes de coton des ports riverains. Un tableau de l’artiste américain Lewis Herring, présenté aux enchères le 18 avril à Bayeux, immortalise ce commerce florissant dont le Mississippi fut le théâtre tout au long du XIXe siècle.

 

Promis à une carrière de portraitiste à New York, Lewis Herring (vers 1836-1869) rejoint finalement la Nouvelle Orléans en 1866 où il s’éprend du ballet incessant des bateaux à vapeur qui, le long du Mississippi, charrient les récoltes de coton et de cannes à sucre des ports riverains. Le fleuve est au XIXe siècle le théâtre d’un commerce florissant que le peintre, bientôt, immortalise, au sein de « portraits de bateaux », un genre particulièrement lucratif, introduit outre Atlantique par des artistes européens. En 1869, Lewis Herring dépeint ainsi le Frank Pargoud, un élégant bateau à vapeur de 225 pieds de long que J. W. Tobin avait fait construire un an plus tôt à Jefferson, dans l’Indiana. Un tableau, découvert dans la propriété d’une famille normande, qui sera dévoilé aux enchères le 18 avril à Bayeux, avec une estimation comprise entre 30 000 et 50 000 euros.

 

Un tableau de Lewis Herring estimé à plus de 30 000 euros

En avril 1869, Lewis Herring participe au Troisième Grand Stade Fair, un concours lors duquel il obtient la médaille d’argent pour la « meilleure marine » et la médaille de bronze pour la « meilleure photographie rehaussée à l’huile ». « Notre tableau est certainement l’œuvre pour laquelle il a gagné la médaille d’argent », estime le commissaire-priseur Régis Bailleul. Du Frank Pargoud, une photographie livre un second témoignage, réalisée par Theodore Lilienthal, le photographe le plus connu de la Nouvelle Orléans, considéré comme l’un des premiers à avoir eu recours aux chambres noires mobiles. « Herring a réalisé de nombreuses œuvres d’après photographie, ce qui nous laisse penser que notre tableau aurait été exécuté à partir de la photographie de Theodore Lilienthal. » Un tableau et une photographie qui content les plus belles heures du Frank Pargoud. 

 

Le Frank Pargoud, de la Nouvelle Orléans à Saint-Louis

Construit en 1868, ce bateau de marchandises, dirigé par le capitaine J. W. Cannon, relia la Nouvelle Orléans à Saint-Louis, dix-neuf années durant, avant d’être démantelé. Le commerce des plantations, jusqu’alors florissant, devait au fil des années se tarir, à la faveur de la guerre de Sécession et de la défaite des Etats confédérés. Du Frank Pargoud, ne demeure aujourd’hui que la cloche « Wild Rose Bell » qui équipa d’autres navires avant d’être acquise aux enchères en 1920 par Herbert Crane et de rejoindre finalement en 2007 le Musée d’histoire de Saint-Charles, où, chaque jour, elle rappelle aux visiteurs l’âge d’or des grands bateaux à vapeur.

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Lewis Herring (circa 1836 – 1869), école américaine. Le bateau à vapeur Pargoud, devant un quai de chargement de coton animé, 1869. Huile sur toile signée, datée et située « New Orléans » en bas à droite, 76,5 x 101,6 cm. Estimée entre 30 000 et 50 000 euros.

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