Le mobilier du Château de Nernier en Haute-Savoie dispersé aux enchères
A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, la maison Beaussant Lefèvre et Associés présente aux enchères l’entier mobilier du Château de Nernier, une demeure située sur les rives du lac Léman, en Haute-Savoie, qui accueillit au cours des siècles des personnalités illustres.
Situé sur les rives du Lac Léman, côté français, le château de Nernier a accueilli au cours des siècles les grands noms de la politique, du milieu des affaires, de la pensée, des arts et des lettres. Les occupants du château, dont le père de l’actuel propriétaire fut Ambassadeur de France, y accumulèrent des souvenirs et objets qui virent défiler chefs d’état et souverains, à l’instar de la Reine Mère d’Angleterre ou du Président Chirac. Des objets eux-mêmes dotés d’une histoire, portant les armes et la devise « Re Que Diou » (« Rien que Dieu ») de la famille Talleyrand-Périgord dont le plus illustre des membres, Charles-Maurice, est uni par un lien familial à l’actuel propriétaire. « La plupart des ouvrages de la bibliothèque ont quant à eux été reliés aux armes des comtes d’Antioche, ancienne famille savoyarde et piémontaise qui fut propriétaire du domaine, et plusieurs pièces
du mobilier sont d’une rare qualité », détaillent les commissaires-priseurs de la maison Beaussant Lefèvre et Associés qui disperseront aux enchères les 23 et 24 septembre les témoins de cette demeure d’exception.
Des objets historiques provenant de la famille Talleyrand-Périgord
La cinquantaine de lots de la bibliothèque concerne essentiellement la Savoie, ainsi que François de Sales, son saint le plus célèbre. La peinture ancienne, déclinée en 70 lots, dévoile en une galerie de portraits quelques personnalités illustres en lien avec la famille Talleyrand-Périgord. « On retrouve le portrait de Dorothée de Courlande, future Duchesse de Talleyrand, princesse allemande célèbre dans toute l’Europe du XIXe siècle pour sa beauté et son intelligence, et maîtresse de Talleyrand. Elle pose ici pour le peintre Edouard Pingret avec sa fille Pauline. » Une huile sur toile de l’atelier de Winterhalter représente en outre la comtesse Vera de Talleyrand-Périgord, fille de Dimitri Benardaki, Maître des cérémonies de la Cour impériale russe, industriel et fermier général, qui épousa en 1862 le comte Charles Angélique de Talleyrand-Périgord, neveu de Charles-Maurice, Ambassadeur de France en Russie auprès du Tsar Alexandre II, illustres aïeux des propriétaires actuels.
De nombreuses pièces d’orfèvrerie, de la vaisselle, du linge et des costumes portent le monogramme Talleyrand ou sont marqués de l’emblème Talleyrand-Périgord avec une couronne surmontée d’un lion. Un important service de 180 verres à pied en cristal est gravé, doré et monogrammé T.P. pour Talleyrand-Périgord et l’on retrouve également cette provenance prestigieuse dans les deux tenues de livrées aux couleurs de la maison de Talleyrand-Périgord. Le mobilier comprend notamment deux spectaculaires pieds de table utilisés pour poser des cabinets ou des pièces d’argenterie, deux commodes de salon, l’une d’époque Louis XV, estampillée F.G. (pour François Garnier) l’autre d’époque fin de la Régence estampillée N.G. (pour Noël Gérard) ou encore un buffet de mariage finement sculpté, un travail valaisan de la fin du XVIe siècle. Autant de pièces prestigieuses, symboles des grandes demeures, qui seront dévoilées au public parisien ce week-end à l’occasion des Journées Européennes du patrimoine.