Les souvenirs historiques d’une illustre famille de militaires aux enchères à Morlaix
par Diane Zorzi
Les souvenirs de la famille Monnier-Molitor-Ney seront dispersés aux enchères par la maison Dupont le 6 mars à Morlaix. De la plaque de Grand-Croix du Maréchal Molitor à la tabatière portée par le Maréchal Ney lors de son exécution, la vacation invite à replonger dans l’histoire militaire de la France révolutionnaire et impériale.
C’est une succession des plus prestigieuses que dispersera aux enchères la maison Dupont & Associés le 6 mars à Morlaix. Les souvenirs historiques réunis pour l’occasion proviennent d’une illustre famille qui compta parmi ses membres Gabriel-Jean-Joseph Molitor (1770-1849), Michel Ney (1769-1815) et Jean-Charles Monnier (1758-1816), autant de figures militaires qui servirent la France révolutionnaire et impériale, et qu’un jeu d’alliances devait réunir : Jean-Claude Monnier épousa Marguerite Ney, sœur du Maréchal Ney, tandis que Louise Molitor, fille de Gabriel, épousa Michel-Auguste Monnier. « Ces objets exceptionnels étaient conservés précieusement dans une vitrine en acajou par l’un des descendants de la branche Monnier », précise le commissaire-priseur François Dupont.
Une rare plaque de Grand-Croix conservée par le Maréchal Molitor
Parmi les pièces maîtresses de la vacation, une paire d’épaulettes brodées (4 000 – 6 000 euros) se souvient de la nomination de Gabriel-Jean-Joseph Molitor en tant que Maréchal de France le 8 octobre 1823. Le militaire qui débuta sa carrière en 1791 pendant la Révolution française, avait été disgracié sous la Seconde Restauration, avant d’être élevé à la dignité de maréchal de France au lendemain de l’expédition d’Espagne. Il avait joué auparavant un rôle important dans les campagnes de Napoléon Ier, se distinguant notamment lors des batailles de Caldiero, Essling et Wagram, qu’il mena sous les ordres du Maréchal Masséna. Autant de hauts faits militaires qui lui valurent d’être décoré le 26 janvier 1813 de la Grand-Croix de l’Ordre de la Réunion du royaume de Hollande. « A la vente, nous présentons justement sa plaque de Grand-Croix (20 000 – 30 000 euros). Il s’agit d’une pièce très rare car la plupart de ces décorations ont été fondues à la Caisse de la monnaie de Paris en 1817 sur ordre du roi Louis XVIII qui, au lendemain de la chute de Napoléon, avait abolit l’ordre et interdit le port de cette décoration », détaille François Dupont.
Plaque de Grand-Croix de l’Ordre de la Réunion. Second modèle introduit en avril 1813, quatrième type. Royaume de Hollande. Premier Empire. Estimé entre 20 000 et 30 000 euros.
Une tabatière témoignant des dernières heures du Maréchal Ney
Si cette plaque de Grand-Croix invite à renouer avec les plus belles heures du Premier Empire, un autre souvenir historique signe quant à lui sa fin définitive : une modeste tabatière, sans gravure ni monogramme, illustrant les dernières heures de Michel Ney qui, sous-officier lors de la Révolution et élevé à la dignité de Maréchal d’Empire en 1804, fut finalement fusillé le 7 décembre 1815 place de l’Observatoire à Paris. Lors de la Seconde Restauration, Louis XVIII sollicita Fouché, alors ministre de la Police, afin qu’il répertorie les officiers qui avaient rejoint Napoléon durant les Cent-Jours. Ney est alors le premier sur la liste des personnalités accusées de haute trahison. A l’issue d’un procès, le maréchal Ney, duc d’Elchingen et prince de la Moskowa, est condamné à mort. Lors de son exécution, celui que l’Empereur surnommait le « Brave des braves » porte avec lui notre précieuse tabatière. En témoigne une lettre manuscrite découverte par l’expert de la vente Bertrand Malvaux : « tabatière du Maréchal NEY Il l’a portait sur lui au moment de son exécution. Il chargea l’Aumônier qui l’assistait de la remettre à Monsieur Monnier son beau-frère ». « Notre tabatière est un remarquable souvenir historique, note l’expert. Elle illustre certes les dernières heures du maréchal mais, bien au-delà, la fin définitive du Premier Empire. C’est une épopée que le pouvoir royal souhaite faire disparaître et c’est en réalité une légende qu’il fait naître ».
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