Estimé 200 000 € - 300 000 €
Par OGER ET BLANCHET à Paris
le 20/10/2023 : Jean-Baptiste GREUZE
(Tournus 1725 - Paris 1805)
Rêverie
Toile.
61,5 x 52 cm
Provenance :
Collection de la duchesse de Penthièvre ;
Collection de la famille de Montebello ;
Collection Philipp ;
Collection du comte Daupias, Lisbonne ;
Vente Daupias, Paris, galerie Georges Petit (Me Chevallier), le 17 mai 1892, n°23, reproduit ;
Collection Louis Renault ;
Collection Ribes ;
Chez Maurice Segoura ;
Collection de Monsieur D.
Bibliographie :
J. Martin, Catalogue raisonné de l'oeuvre de Greuze, Paris, 1908, p.46, n°690.
OEuvre en rapport :
Vente Truchy, Paris, Galerie Georges Petit (Me Paul Chevallier), 16 mai 1895, lot n°16 : Greuze, Rêverie.
Étude à la sanguine (Vente Daupias).
Important cadre en chêne et tilleul richement sculpté et doré à décor d'écoinçons à palmettes, réserves à fleurons et queues de cochon en acanthes ; à l'amortissement, un large cartouche rocaille centré d'une fleur de lys.
Époque Louis XV (un manque à l'amortissement).
H. 98 cm - L. 74 cm
Le catalogue de l'exposition Le cadre et le bois doré à travers les siècles qui eut lieu à la Galerie Georges Bac à Paris en 1991 illustre quelques rares exemples de cadres ornés d'attributs royaux, notamment un premier aux armes de la Dauphine Marie-Adélaïde de Savoie (page 58) et un second aux armes de France (page 70).
Jean-Baptiste Greuze est né en 1725 à Tournus. Il est principalement connu comme peintre de genre, mais aussi comme portraitiste. Initialement formé à Lyon, Greuze s'installe à Paris dans les années 1750 où il intègre l'atelier de Charles-
Joseph Natoire. En 1755, il expose pour la première fois au Salon de Paris, l'exposition annuelle de l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture, et y connaît un succès immédiat.
Son style est reconnaissable par la mise en scène de scènes domestiques sentimentales, souvent avec une dimension morale. Ses oeuvres sont peuplées de jeunes filles innocentes et d'enfants.
À côté de ses scènes de genre, Greuze s'établit aussi comme un portraitiste recherché. Ses portraits sont appréciés pour leur caractérisation psychologique. Jean-Baptiste Greuze a une affinité particulière pour la représentation de jeunes filles, qui sont
souvent au centre de ses compositions. Ces tableaux sont caractérisés par une douceur, une mélancolie, un réalisme poignant et une moralité implicite, souvent associée à l'innocence et à la vertu. Les oeuvres de Greuze sur les jeunes filles peuvent être interprétées de différentes manières : elles sont un reflet des idéaux de l'époque en matière de vertu féminine et d'innocence mais elles montrent aussi un intérêt pour la complexité des émotions humaines, capturant des moments d'introspection, de vulnérabilité et de transition.
Rêverie est l'une des oeuvres emblématiques de Jean-Baptiste Greuze. Comme beaucoup de ses autres peintures, elle met en scène une jeune fille, mais cette fois dans un moment d'introspection profonde. Le visage de la jeune fille est tourné vers le spectateur, mais son regard est distrait, comme si elle était perdue dans ses pensées ou ses rêves. Dans ce tableau les détails sont minutieusement travaillés, de la texture de la peau à la lumière qui illumine délicatement le visage de la jeune fille, accentuant son expression mélancolique.
L'effet de flou et la palette de couleurs douces renforcent ce sentiment contemplatif. Le thème de la rêverie est courant dans l'art, mais Greuze le traite avec une délicatesse et une empathie particulières, capturant un instant d'intimité. Le tableau est une invitation à s'interroger sur les pensées et les sentiments de la jeune fille, ce qui incite le spectateur à une réflexion plus large sur les thèmes de la jeunesse, de l'innocence et de la transition vers l'âge adulte. Le choix de Greuze de représenter des jeunes filles dans des moments aussi introspectifs était en phase avec les préoccupations du XVIIIe siècle, une époque de grands bouleversements sociaux et philosophiques, où la question de la condition humaine et des émotions était centrale dans les arts et la littérature. Voir le lot
Estimé 20 000 € - 30 000 €
Par OGER ET BLANCHET à Paris
le 20/10/2023 : Rare table de salon marquetée à toutes faces, le plateau à réserves à grecques ou en cartouche contenant au centre un paysage d'architectures de ruines à l'antique ; les réserves latérales aux attributs de la Chasse ou de l'Amour se détachant
sur des fonds de bois tabac ; l'entourage en frisage de bois de rose. Les ceintures à paysages en perspective animées d'architectures dans un environnement arboré et présentant des rivières.
De forme rectangulaire, le plateau se développe à glissière dégageant le large tiroir comportant deux casiers marquetés d'urnes encadrant un plateau mobile regainé de cuir havane à vignettes dorées. Le plateau à ceinture de bronze doré et
les pieds légèrement cambrés se terminant par des sabots feuillagés.
Estampille de Ph. Pasquier.
Époque Transition Louis XV-Louis XVI (restaurations d'usage).
Philippe Pasquier, ébéniste reçu maître en 1760.
H. 79 cm - L. 71 cm - P. 40 cm
Provenance :
Collection de Monsieur D.
Bibliographie :
P. Kjellberg, Le mobilier français de XVIIIe siècle, Dictionnaire des ébénistes et des menuisiers, Les Éditions de l'Amateur, notre table reproduite p. 680.
Ce type de table mécanique dite « à deux fins » dont le plateau coulisse permettant de découvrir pupitre et compartiments nécessaires à l'écriture, mais également à la toilette, semble avoir été mise au point à Paris vers le milieu du XVIIIe siècle par le beau-frère de Roger Vandercruse, Jean-François Oeben (1721-1763). En effet, l'on connaît de ce dernier un certain nombre de
tables de ce modèle avec des mécanismes plus ou moins perfectionnés et des décors marquetés souvent particulièrement travaillés ; parmi les exemplaires connus citons particulièrement un premier anciennement dans la collection Didier Aaron et un second conservé au Musée Calouste Gulbenkian à Lisbonne ; les deux respectivement illustrés dans R. Stratmann-Döhler, Jean-François Oeben 1721-1763, Les éditions de l'Amateur, Paris, 2002, p.95 et 133. Le modèle que nous présentons porte lui l'estampille de Philippe Pasquier, brillant marqueteur qui portait le titre d'Ebéniste du Prince de Condé.
Après son accession à la maîtrise, le 23 juillet 1760, Philippe Pasquier installe son atelier rue Boucherat, puis rue des Fossoyeurs-Saint-Sulpice, actuelle rue Servandoni, et se compose une clientèle composée notamment du Prince de Condé, ainsi que de la comtesse du Barry pour laquelle l'ébéniste aurait également travaillé. Pasquier privilégie les marqueteries géométriques, de trophées et de paysages, et réalise également des meubles plus sobres telle une commode en placage d'ébène et d'if qui se trouvait anciennement dans la collection Charles de Beistegui au Palais Labia à Venise, ou orné d'un décor rarissime tel un secrétaire peint de fleurs et de figures allégoriques cité par le comte de Salverte. Après son décès, en 1783, sa veuve continue l'activité de l'atelier jusqu'à la Révolution. Enfin, mentionnons particulièrement qu'un meuble de l'ébéniste est conservé dans la collection Kress au Metropolitan Museum à New York.
La composition volontairement épurée de la table que nous proposons est destinée à mettre en valeur son riche décor marqueté particulièrement élaboré qui s'inspire plus ou moins directement de planches gravées tirées du Cinquième Livre
des trophées de Jean-Charles Delafosse (1734-1789). Cette même marqueterie se retrouve avec certaines variantes sur quelques autres rares tables, dont une estampillée Dautriche, qui se trouvait anciennement dans la collection de Claude Cartier (vente Sotheby's, Monaco, le 25 novembre 1979, lot 143), ainsi que sur une seconde anonyme qui est conservée
dans les collections Rothschild à Waddesdon Manor (voir G. de Bellaigue. The James A. de Rothschild Collection at Waddesdon Manor, Furniture, Clocks and gilt bronzes, Fribourg, 1974, Vol. II, n°102, p.498-503). Enfin, relevons particulièrement que deux autres tables présentant des plateaux marquetés identiques sont répertoriées : la première appartient aux collections du California Palace of Legion of Honor de San Francisco (Inv.1926.103), la seconde est exposée au J Paul Getty Museum à Malibu (illustrée dans G. Wilson, Decorative Arts in the J. Paul Getty Museum, Malibu, 1977, n°93,
p.68-69). Voir le lot
Estimé 300 000 € - 400 000 €
Par OGER ET BLANCHET à Paris
le 20/10/2023 : Jan BRUEGHEL L'ANCIEN
(Bruxelles 1568 - Anvers 1625)
Loth et ses filles
Panneau de chêne, parqueté, de forme ronde.
20 x 21,5 cm
Signé et daté en bas au centre BRVEGHEL / 1609.
Provenance :
Acquis sur le marché parisien circa 1995 ;
Collection de Monsieur D.
Le Dr Klaus ERTZ a confirmé le 7 juin 2023 l'authenticité de l'oeuvre selon les photographies qui lui avaient été présentées.
Jan Brueghel l'Ancien, également connu sous le nom de « Jan Brueghel de Velours », est le fils de Pieter Brueghel l'Ancien et le frère de Pieter le Jeune. Suivant la tradition familiale, il s'inspire et reprend des compositions de son père. Après le décès de son père, c'est sa grand-mère, Marie de Bessemers, veuve de Pieter Coecke van Aelst, qui prend en charge son instruction artistique. Il collabore aussi avec Peter de Goetking et se fait rapidement une réputation comme peintre de fleurs et de fruits. Après un passage en Italie entre 1590 et 1596, il s'établit à Anvers. En 1609, il est désigné peintre de cour de l'archiduc Albert
et de l'Infante Isabelle d'Autriche.
Parmi ses élèves figurent Abraham Govaerts et Daniel Seghers. Il est célèbre pour ses tableaux de fleurs, mais a également réalisé des compositions bibliques, allégoriques, mythologiques, ainsi que des paysages. Plusieurs de ses oeuvres emblématiques portent sur le Paradis terrestre et sont souvent peintes sur cuivre. Notre tableau s'inscrit parmi les compositions bibliques de l'artiste puisqu'il représente le récit de Loth et ses filles qui provient de la Genèse. Après la destruction de Sodome et Gomorrhe, Loth et ses filles se réfugient dans une grotte de montagne. Croyant être les seuls survivants de l'humanité, les filles enivrent leur père et s'unissent à lui dans l'espoir de préserver leur lignée. Dans cette scène, Brueghel s'éloigne de son habituelle prédilection pour les paysages bucoliques ou les scènes florales et se concentre sur le drame humain. Les figures sont placées au premier plan sur la gauche afin de laisser visible le paysage et surtout l'incendie qui illumine le ciel.
La palette sombre contrastée par les nuances d'orange et de rouge amplifie le sentiment de désespoir et d'isolement ressenti par les personnages. Plus encore qu'un sujet biblique, Jan Brueghel représente ici une scène d'incendie où il peut librement laisser s'exprimer ses talents de paysagiste dans un décor que les flammes viennent éclairer. Ce thème de l'incendie est
central dans ce tableau mais aussi très présent dans sa production de manière générale. En effet, il traite ce thème dans La Tentation de saint Antoine datée vers 1594 et conservée au musée de Kassel (voir catalogue de l'exposition Pieter Brueghel der Jüngere - Jan Brueghel der Ältere, Flämische Malerei um 1600, Tradition und Fortschritt, Lingen, 1997, n° 39, reproduit), puis
vers 1595 dans L'incendie de Pentapolis conservé à la pinacothèque Ambrosienne de Milan, Énée fuyant Troie incendiée en portant son père Anchise conservé à l'Alte Pinakothek de Munich, et également dans Loth et ses filles devant l'incendie de Sodome conservé aussi à l'Alte Pinakothek de Munich (voir Kl. Ertz, Jan Brueghel D.Ä. Die Gemälde, Cologne, 1979, nos 25, 26, 27, reproduit fig. 137, 135, 136). Tout comme dans notre tableau, les personnages sont secondaires, mis de côté afin de laisser voir pleinement au spectateur le paysage dévoré par les flammes.
Bien qu'il ait rarement opté pour un format rond, on connaît de l'artiste quatre tableaux de ce format sur le thème des quatre saisons peints vers 1594-1596 (voir le catalogue de l'exposition Pieter Brueghel der Jüngere - Jan Brueghel der Ältere, Flämische Malerei um 1600, Tradition und Fortschritt, Lingen, 1997, nos 24 - 27, reproduits). Voir le lot
Estimé 15 000 € - 20 000 €
Par OGER ET BLANCHET à Paris
le 20/10/2023 : Adriaen Frans BOUDEWYNS
et Pieter BOUT
(Bruxelles, vers 1644 - 1719)
(Bruxelles, vers 1640 - vers 1719)
Le retour de la pêche
Le marché au bétail
Paire de panneaux de chêne, une planche, non
parquetés.
33,5 x 48,5 cm
Provenance :
Étiquettes au revers n°158 / n°409 et 458 bis d'une vente de 1857 ;
Collection de Monsieur D. Voir le lot
Estimé 25 000 € - 30 000 €
Par OGER ET BLANCHET à Paris
le 20/10/2023 : Charles François LACROIX de MARSEILLE
(Marseille 1700 - Berlin 1782)
Pêcheurs au bord de l'eau
Cuivre.
34,5 x 44 cm
Signé et daté en bas à gauche De Lacroix / 1776.
Sans cadre.
Provenance :
Collection de Monsieur C., industriel en Indochine ;
Par descendance à l'actuel propriétaire. Voir le lot
Estimé 8 000 € - 12 000 €
Par OGER ET BLANCHET à Paris
le 20/10/2023 : Jacques-Charles OUDRY
(Paris 1720 - Lausanne 1778)
Chien, lièvre et fusil dans un paysage
Toile.
185 x 155 cm
Signé et daté en bas à gauche J.C. Oudry 1763.
Restaurations.
Provenance :
Collection du Marquis Alphonse d'Aoust (1819-1909) ;
Par descendance à l'actuel propriétaire. Voir le lot
Estimé 6 000 € - 8 000 €
Par OGER ET BLANCHET à Paris
le 20/10/2023 : Attribué à Jacopo ROBUSTI dit LE TINTORET (1518-1594)
L'Adoration des bergers
Toile.
98 x 122 cm
Provenance :
Collection du Marquis Alphonse d'Aoust (1819-1909) ;
Par descendance à l'actuel propriétaire. Voir le lot
Estimé 40 000 € - 60 000 €
Par OGER ET BLANCHET à Paris
le 20/10/2023 : Partie de service en porcelaine dure à décor polychrome au centre d'une rosace en noir dans un médaillon à fond lilas encadré de palmettes et de tiges fleuries rayonnantes, le bord décoré de vases, frise de feuillage et palmettes, comprenant
cinquante-six assiettes à dessert, deux glacières, quatre compotiers ronds, quatre compotiers ovales, deux jattes Hébé, deux sucriers ovales couverts sur plateau attenant octogonale à pans coupés, deux confituriers à deux pots couverts sur plateau octogonale à pans coupés attenant.
Marqués : Sevres // pour l'an 11, dix assiettes marquées : M. Nle Sevres - // - pour l'an 12, les glacières marquées : M. Imple de Sèvres et un triangle pour l'an 13.
Marques des peintres M et Hirel de Choisy.
Époque Consulat et Empire, an 11 à l'an 13, 1802-1805.
D. des assiettes : 23,5 cm
H. des glacières : 32,5 cm
H. des compotiers ronds : 7,5 cm - D. 22 cm
H des compotiers ovales : 7,6 cm - D. 27,2 cm
H. des jattes : 15,5 cm - D. 24 cm
L. des confituriers : 25 cm
L. des sucriers : 28 cm
Six assiettes avec éclats restaurés, les couvercles et doublures des glacières manquants, un pied d'une glacière refixé, léger choc au centre d'une jatte Hébé, petits éclats restaurés sur les plateaux des confituriers, la prise d'un couvercle d'un pot
de confiture recollée, un plateau de sucrier avec trois éclats dont un restauré, l'autre plateau avec une égrenure sur un angle.
Provenance :
Marie Julie Feray, née Oberkampf (1777-1843) ;
Collection de Monsieur Jean Lefèvre, constituée dans les années 1950 ;
Par descendance à l'actuel propriétaire.
Bibliographie :
Le décor d'aujourd'hui, n°89, 1954. Insignes souvenirs impériaux (rep. P. 294-295).
Un dessin de projet de ce décor pour une assiette par le peintre Asselin est conservé aux archives de la manufacture de Sèvres.
Ce service est acheté le 3 frimaire An 13 (24 novembre 1804) par Madame Feray. La décoration est décrite dans le registre de vente de la manufacture de Sèvres : fond Lilas, Vases etc. Il comprenait 48 assiettes à 15 francs chaque,4 compotiers ronds, 4 compotiers ovales, 2 sucriers, 2 confituriers, 2 glacières, 2 jattes et 2 corbeilles. Cet achat est complété le 11 prairial an 13 (31 mai 1805) par l'addition de 20 assiettes fond violet au même prix de 15 francs (Archives Sèvres, Vz1 f° 145).
Le service est mentionné dans l'inventaire des biens Marie Julie Feray dressé après son décès en octobre 1843. Le service est conservé dans l'office à l'entresol du château de Chantemerle. Si son décor n'est pas décrit, sa composition est identique à celle lors de son achat en 1804-1805 : « Cinq douzaines d'assiettes, deux grands seaux à glace, deux corbeilles à fruits, huit compotiers, quatre sucriers et confituriers, deux jattes, le tout en porcelaine pâte dure prisé deux cents francs » (AN, MC/ET/LXXXVI/1092).
Marie Julie Feray est une fille de Christophe Philippe Oberkampf (1738-1815), propriétaire de la manufacture de toiles imprimées de Jouy-en-Josas et de la manufacture de filature de coton et tissanderie de Chantemerle, située juste à côté de Corbeil à Essonne.
Elle épouse à vingt ans en 1797 Louis Feray, descendant d'un riche armateur protestant du Havre, anobli en 1775. Le jeune couple s'installe à Chantemerle en 1805 dans une grande maison dite « château Feray » que Marie Julie illustre dans un carnet de dessin en 1817. La date de cette installation correspond à celle de l'achat du service de Sèvres (voir Anne de Thoisy-
Dallem, Karine Crainic, Jeanine Jung,Jacques Bassot, « Les domaines textiles de la famille Oberkampf illustrés par Julie Feray », in Oberkampf et la toile imprimée XVIIIe-XIXe siècle, production, création, consommation, actes du colloque, octobre 2015). Voir le lot
Estimé 30 000 € - 50 000 €
Par OGER ET BLANCHET à Paris
le 20/10/2023 : Abraham STORCK
(Amsterdam 1644 - 1708)
Vues de ports imaginaires
Paire de toiles.
85,5 x 68,5 cm
L'une signée et datée en bas au centre A. Stork /
Fecit / A 1690.
L'autre est signée en bas au centre A Stork Fecit.
Usures et restaurations.
Provenance :
Chez Agnew's, Londres en 1953 (une étiquette de la galerie au revers des tableaux) ;
Acquis à Paris dans les années 1990 ;
Collection de Monsieur D. Voir le lot
Estimé 100 000 € - 150 000 €
Par OGER ET BLANCHET à Paris
le 20/10/2023 : Elisabeth VIGÉE LE BRUN
(Paris 1755 - 1842)
Portrait de Sophie d'Artois assise
Toile ovale.
65 x 53,5 cm
Signé et daté à droite Mme Lebrun / 77.
Provenance :
Collection du marquis de Chaponay ;
Vente Irma Strauss, New-York, Sotheby's, 22 octobre 1970, n° 16, reproduit « comme mademoiselle de la Biche » ;
Collection Pfister ;
Chez Wildenstein ;
Acquis chez Maurice Ségoura en 2000 ;
Collection de Monsieur D.
Exposition :
L'enfant chéri au siècle des Lumières, Marly, Musée-Promenade, et Cholet, Musée des Beaux-Arts, 2003, n°55, reproduit.
Bibliographie :
E.L. Vigée-Lebrun, Souvenirs, Paris, 1986, tome II, p. 336 ; W.H. Helm, Vigée-Lebrun, Her Life, Works and Friendships, Londres, 1916, p. 193 ;
A. Blum, Madame Vigée-Lebrun peintre des grandes dames du XVIIIème siècle, Paris, 1919, p.95 ;
Catalogue de l'exposition, Elisabeth Louise Vigée-Lebrun, Fort Worth, Kimbell Museum of Art, 1982, n° 3, notice par Joseph Baillio ;
Catalogue de la vente Desmarais, New-York, Christie's, 30 avril 2019, cité sous le n°123, reproduit. L'identité du modèle est connue grâce à la liste des portraits qu'Elisabeth Vigée Le Brun fit, et à l'année 1777 figure une « Mademoiselle Dartois ». La liste qu'a tenu l'artiste comprend quelques erreurs et approximations mais notre modèle doit être Sophie d'Artois (1776-1783)
qui avait un an en 1777 ce qui correspond à l'âge de la fillette représentée. Sophie de Bourbon était la fille de Charles Philippe, Comte d'Artois (1757-1836), plus jeune frère de Louis XVI et futur Charles X.
Fille du peintre Louis Vigée (1715-1767) son premier professeur, Elisabeth fréquente également les ateliers de Marie Rosalie Hallé, Gabriel Briard et Davesne. Au début des années 1770 sa clientèle ainsi que sa renommée ne font que croître. Elle épouse le marchand d'art Jean Baptiste Pierre Lebrun en 1776 et reçoit cette même année une commande pour le comte de Provence, le frère du roi, elle sera ensuite admise à travailler pour la Cour de Louis XVI.
En 1778, elle devient peintre officielle de la reine et réalise le premier portrait de la Reine Marie-Antoinette d'après nature : Marie-Antoinette en grand habit de cour (Vienne, Kunsthistorisches Museum). Elle est à l'apogée de sa carrière en 1783 quand elle est admise à l'Académie royale de peinture et sculpture grâce à l'intervention de la Reine. Reconnue pour ses portraits élégants de la noblesse française, ce sont particulièrement ceux de Marie-Antoinette qui lui ont permis d'acquérir une réputation internationale. Sa capacité à mélanger le réalisme et l'intime a révolutionné la manière dont les élites étaient
représentées.
Vigée Le Brun a un talent particulier pour capturer l'innocence, la curiosité et les joies enfantines. Elle multiplie les représentations d'enfants et celles qui les montraient en compagnie de leur mère. Depuis la publication du traité sur l'éducation Emile de Jean-Jacques Rousseau en 1762 la perception de l'enfant change progressivement dans la France des Lumières.
Jusqu'ici perçu comme un jeune adulte, il acquiert un statut particulier qui le reconnaît comme un individu dont les besoins et les devoirs diffèrent des adultes. Le lien entre parents et enfant s'en trouve par conséquent transformé. Le besoin de représenter son enfant à ce moment éphémère de sa vie devient un besoin de plus en plus répandu. Même si le portrait d'enfant existe depuis le XVIe siècle, à la fin du XVIIIe siècle l'enfant n'est plus représenté comme un adulte miniature mais avec des vêtements et attributs propres à son âge.
Dans ce portrait l'enfant est représenté assis jouant avec un ruban et une rose. Un bonnet de dentelle et ruban bleu encadre un visage poupon aux traits innocents. La lumière, le regard de la fillette et les tons bleu pâle viennent donner un sentiment de grande douceur à la composition. La robe ornée de dentelles assortie au bonnet, ainsi que la posture de l'enfant sont semblables à celles de la petite fille du Portrait des enfants de la baronne d'Esthal conservé en collection privée.
Ce tableau sera inclus dans le catalogue raisonné des oeuvres de Madame Vigée-Lebrun actuellement en préparation par Joseph Baillio. Voir le lot
Estimé 20 000 € - 30 000 €
Par OGER ET BLANCHET à Paris
le 20/10/2023 : Attribué à François-Hubert DROUAIS
(1727-1775)
L'enfant au lapin
Toile rectangulaire à surface peinte ovale.
59 x 50,5 cm
Étiquette au dos 772 Drouais.
Usures et restaurations.
Provenance :
Collection de Monsieur D.
Exposition :
L'Enfant chéri au siècle des Lumières, Marly-le-Roi-Louveciennes, Musée-promenade et Cholet, musée des Beaux-Arts, 2003, n° 74, reproduit (comme Drouais).
À rapprocher des autres représentations d'enfants que Drouais a pu peindre comme le Garçon avec un épagneul noir conservé au Metropolitan Museum of Art, ou encore le Portrait d'un jeune garçon jouant avec un chat conservé au Musée
Jacquemart André à Paris. Drouais privilégiait les portraits d'enfants associés avec des animaux. Il représentait le plus souvent des chiens ou chats dans ces portraits, les représentations avec des lapins étaient plus rares. Voir le lot