Militaria : des souvenirs, uniformes et affiches de la Première et Seconde Guerre mondiale dispersés aux enchères
par Clémentine Pomeau-Peyre
Les ventes de Militaria comptent de moins en moins d’armes, mais davantage de souvenirs, uniformes et œuvres d’art. Tour d’horizon des prochaines vacations consacrées aux conflits armés du XXe siècle.
D’ici la fin du mois de juillet, l’étude Rivola et Lainé de Caen organise sept ventes successives de Militaria. Avec le soutien d’un même expert, Xavier Aiolfi : « Depuis 10 ans, nous avons créé au sein de l’étude un véritable département Militaria, ce qui nous permet de proposer de grandes sessions de ventes deux fois par an ». La série commence avec l’Armée française du Second Empire à la guerre d’Indochine (le 14 mai), et les armées alliées de la Seconde Guerre mondiale (les 20 et 21 mai). « Les souvenirs de le Première Guerre mondiale connaissent un regain d’intérêt depuis les commémorations en 2018, indique l’expert. Ceux de la Seconde deviennent plus rares et sont donc plus recherchés, surtout ceux qui concernent la France libre et la Résistance. Pour les autres conflits, les objets restent également relativement rares, notamment ceux relatifs aux troupes parachutistes ». Illustration directe de ses propos, dans la vente du 21 mai figure l’équipement complet d’un bureau de renseignement français animé par le lieutenant Jean Genet, dont tout le parcours a pu être retracé. Il quitte la France en passant par l’Espagne en juin 1943. Après y avoir été interné, il rejoint Casablanca en novembre pour être incorporé aux Services Extérieurs de Renseignements. En décembre 1943, il est affecté au BCRA et rejoint Liverpool en février 1944, puis Londres au Service de Renseignements sous le pseudo de Jacques Granville. Il sera parachuté en France en juin 1944 dans le centre de la France, connaitra diverses affectations le menant à Paris et en Autriche, avant de revenir en France pour y être démobilisé le 15 novembre 1945. Sa combinaison de saut (2 500 euros), avec son casque (1 200 euros), sa radio valise (1000 euros ) et divers documents et pièces d’uniformes : quinze lots retracent son parcours.
Deux ventes d’affiches de propagande
Autres pièces remarquables, les affiches de la vente du 14 mai. « L’art de l’affiche de propagande a explosé pendant la Seconde Guerre mondiale, dans tous les pays belligérants. Ce sont des témoignages historiques très intéressants, mais également décoratifs du fait de leurs couleurs chatoyantes », détaille l’expert. Les messages sont clairs : « Populations abandonnées, faites confiance au Soldat Allemand » (150 euros), « Avec ce de Gaulle là, vous ne prendrez rien » (80 euros) ou « Moins de blé, moins de pain, qu’attendez-vous pour réagir ? » (60 euros).
Affiche population abandonnée. Affiche en papier, dessin daté 1940, texte en français. Population abandonnées faites confiance au soldat allemand, 87 x 122 cm. Estimation : 150 euros.
Tout aussi décorative, mais d’un format inattendu, une grande frise peinte à l’huile de 8,50 mètres de long, sera mise en vente le 14 mai à Soissons par Bruce Roelens. « Elle est estimée de 600 à 800 euros, détaille le commissaire-priseur, et représente l’armée américaine en marche. Il s’agit malheureusement d’une œuvre anonyme, mais elle est de très belle qualité, avec un format exceptionnel ». Elle ne sera effectivement pas facile à exposer, contrairement à la belle huile sur toile proposée dans la même vente : signée Alphonse Lalauze, elle représente un train d’artillerie au combat à l’automne 1918. Quelques lots viennent également démontrer que l’affiche de propagande n’est pas une exclusivité de 1939-1945 : « Semez du blé, c’est de l’or pour la France » par Suzanne Ferrand, datée de 1916, « Le père est parti » par Guillaume Seignac, 1914, ou « Souscrivez, aidez-nous à vaincre » de Hansi, imprimée en 1916.
Des tenues des soldats aux enchères à Soissons
« Nous avons également un obus éclaté transformé en autel de dévotion par l’ajout d’une Vierge à l’enfant en bois sculpté et peint (50 à 60 euros)… Les objets qui racontent l’Histoire, les souvenirs personnels sont toujours plus émouvants même si ce ne sont pas les plus chers »,souligne Bruce Roelens. Dans ses deux ventes (le 14 et 15 mai) dédiées à la Première Guerre mondiale, le commissaire-priseur présente une importante collection de casques et coiffures. « Voilà une dizaine d’années, les casques de cette époque ne valaient que quelques centaines d’euros. Désormais, ils dépassent les 1 000 euros ». Pour exemple, le casque à pointe de troupe prussien surmonté d’un aigle de parade (2 000 à 3 000 euros) ou un autre originaire de Lippe et datant de 1842-1845 (1 000 à 1 200 euros). Des modèles plus spectaculaires que le très simple casque américain de la seconde division, en acier (400 à 500 euros).
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