Le 3 juillet 2025 | Mis à jour le 3 juillet 2025

Quatre artistes à (re)découvrir aux enchères à Brest

par Clémentine Pomeau-Peyre

Un peu plus de 550 lots de peintures, écoles bretonnes, Pont Aven, post impressionnistes, modernes ou contemporaines passeront les 18 et 19 juillet sous le marteau de Thierry Lannon à Brest. Commentaires du commissaire-priseur sur quatre artistes de la vente. 

 

« Nous avons deux tableaux d’Henry Moret, très différents mais qui montrent bien l’incroyable talent de cet artiste, commente d’emblée le commissaire-priseur de Brest, le premier est un paysage avec une superbe palette de couleurs et le second plus puissant représente une côte rocheuse avec deux personnages ». Originaire du Cotentin, Henry Moret a fréquenté les ateliers de Jean-Léon Jérôme et de Jean-Paul Laurens ainsi que l’Académie Julian à Paris. Il débute au Salon des artistes de 1880 avec un tableau de paysage de plage, et se lie avec le groupe de impressionnistes. A l’origine de près de 800 tableaux, il a principalement représenté la Bretagne et les îles alentours. Les deux toiles de la vente orchestrée par Thierry Lannon le 19 juillet à Brest sont estimées entre 70 000 et 100 000 euros. 

Le second artiste est un parisien, auteur d’un tableau extrêmement breton : « Le thème de cette toile de Lucien Simon est vraiment amusant, il s’agit d’un cabaret breton en pays bigoudin », s’amuse le commissaire-priseur. Lucien Simon a débuté au salon des artistes de 1881, et a acquis une notoriété dans la société parisienne au travers de ses portraits. Ce n’est que dans les années 1890 qu’il découvre la Bretagne, et achète un sémaphore à Sainte-Marine. Il ne cessera ensuite d’y revenir, et c’est également l’endroit où il choisira de se retirer. 

 

 

Des peintres aux parcours étonnants

Le commissaire-priseur attire ensuite l’attention sur une œuvre d’Hervé Télémaque : « Le parcours de cet artiste est hors du commun, il est né à Haïti, a ensuite travaillé à New York avant de s’installer en France dans les années 1960 et de rejoindre les artistes du surréalisme et de la figuration narrative. Il a été naturalisé français en 1985 ». La maison Thierry Lannon présente un grand tableau de sa période française, intitulé Un thé ! (technique mixte, 20 000 à 30 000 euros). Hervé Télémaque a reçu plusieurs commandes publiques dans les années 1980, notamment pour la gare RER du musée d’Orsay. 

Le dernier artiste est financièrement plus accessible, mais son parcours est également étonnant : il s’agit de Jean-Bertrand Pegot-Ogier, dont quatre huiles sont estimées entre 2 000 et 8 000 euros dans la vente brestoise. C’est un peintre, graveur, photographe, écrivain… et coureur cycliste ! Dans les années 1890, il participe à plusieurs courses de « vélocipèdes ». Il commence ensuite à peindre sur l’île de Groix, et se rapproche de l’Ecole de Concarneau dans les dernières années du XIXe siècle… Avant de laisser tomber la peinture au profit de la photographie à partir de 1902. Les tableaux présentés à Brest datent d’après cette période, lorsqu’il reprend goût à la peinture, et représente des bords de mer et paysages bretons. 

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