
Un bébé Jumeau… unique !
C’une vente de jouets anciens qui s’adresse à tous les enfants, petits ou grands, filles ou garçons ! Outre les traditionnels trains électriques, petites voitures et leurs circuits et autres soldats de plomb, Maîtres Bérard, Péron et Schintgen de l’Hôtel des Ventes de Lyon Presqu’Ile proposeront à la vente le 15 avril 2015, en salle ou sur le Live d’Interencheres, de nombreuses poupées anciennes et notamment un spécimen rare et d’une qualité exceptionnelle de poupée Jumeau, la célèbre marque française de la fin du XIXe siècle.
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C’est sous la direction du fils du fondateur, Emile Louis Jumeau, que la société Jumeau prend un essor considérable et contribue à faire de la fin du XIXème siècle l’âge d’or de la poupée en porcelaine française. L’entreprise devient rapidement leader sur son marché et ses 200 employés produisent près de 100 000 baigneurs par an. Certains des modèles, comme le nôtre, sont même récompensés de la médaille d’or de l’Exposition universelle de Paris et portent alors fièrement une marque au tampon bleu stipulant « Jumeau Médaille d’Or Paris » au bas du dos.
Réalisées en biscuit coulé ou pressé, les « Jumeau » sont aujourd’hui très recherchés par les collectionneurs de poupées. Les plangonophiles acquièrent leurs chers bambins en moyenne autour de 1 200 euros pour une « bouche ouverte » et entre 2 000 et 3 000 euros pour les « bouches fermées », plus anciennes.
Mais la vacation de poupées anciennes du 15 avril présente une exception, puisque l’experte Marilyn Bancel a fixé l’estimation de l’une d’elles entre 10 000 et 14 000 euros. La spécialiste explique ce prix par la rareté de l’objet, au regard de son état de conservation et du fait que la fillette a conservé ses vêtements et accessoires d’origine ; en somme, son trousseau complet : capeline en soie ivoire, manteau turquoise bordé de fourrure, petit sac en cuir, ombrelle en dentelle de Chantilly… Le tout a traversé le temps sans souffrir..
La poupée en elle-même entre dans la catégorie des poupées dites « Tristes », série dont la conception du visage a été confiée au célèbre sculpteur Albert Ernest Carrier-Belleuse. L’artiste se serait lui-même inspiré d’une toile aujourd’hui exposée au Château de Versailles représentant un Henri de Navarre âgé de quatre ans. Le résultat donne plutôt au faciès de notre bébé Jumeau Triste une mélancolie sereine qui se dégage d’un doux visage légèrement rosé. Le résultat, que l’experte qualifie de « sublime » lui apparaît comme « comparable à un tableau de maître ».
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Notre superbe bébé Jumeau Triste se destine ainsi à compléter une collection en tant que pièce phare, ou bien à s’ajouter à une série de pièces extraordinaires comme elle. Quoiqu’il en soit et comme conclue Marilyn Bancel, « les poupées anciennes passent de collection en collection, et à chaque fois, c’est une nouvelle histoire d’amour qui recommence. »