Le 18 février 2019 | Mis à jour le 22 février 2019

Un bronze inspiré de Tolstoï et signé Lanceray en vente à Paris

par Diane Zorzi

Un bronze d’un des plus grands sculpteurs russes du XIXe siècle, Eugène Lanceray (1848-1886), sera mis aux enchères par Maîtres David Nordmann et Xavier Dominique vendredi 22 février 2019 à Paris et sur le Live d’Interencheres. Figurant le Boyard Morozoff, il s’inspire du célèbre roman d’Alexis Tolstoï, Le Prince Serebriany.

 

Le Boyard Morozoff par Eugène Lanceray

Peintre, sculpteur, illustrateur et mosaïste, Eugène Lanceray (1875-1946) s’illustra en Russie au cours de la seconde moitié du XIXe siècle à travers des œuvres inspirées des grands épisodes de l’histoire russe, témoignages d’un passé grandiose et révolu. Parmi elles, un bronze figurant le Boyard Morozoff sera mis en vente par la maison Ader le 22 février à Paris. Il s’inspire du célèbre roman historique, Le Prince Serebriany, dans lequel Alexis Tolstoï (1882-1945) relate le duel qui opposa le Boyard Morozoff et le prince Viazemsky, au temps d’Ivan le Terrible (1530-1584). « Lanceray reprend quasiment la description que Tolstoï fait de l’événement, détaille Nicolas Filatoff, expert en art russe. La seule différence substantielle tient dans le fait que sur cette sculpture le Boyard tient sa masse d’arme à la main, tandis que dans le récit de Tolstoï, elle pend à sa selle, trop lourde pour l’aristocrate déjà âgé. » La sculpture est le pendant d’un deuxième modelage réalisé à la même époque et représentant l’adversaire, le prince Viazemsky. « Notre oeuvre est plus massive, moins aérienne. Le cheval est puissant le guerrier lourdement armé. »

 

 

Eugène Lanceray, l’un des plus grands sculpteurs russes du XIXe siècle

Eugène Lanceray est connu pour ses sculptures de chevaux, animaux que ce propriétaire de haras connaît bien. « Il travaille à une période durant laquelle triomphent l’historismus en Allemagne et le néogothique en France, à travers les travaux de Viollet-le-Duc, la reconstruction du château de Pierrefonds et l’appétit pour les copies d’armures. » A l’aube du XIXe siècle, Eugène Lanceray prend part à des projets mobiliers de style Art nouveau, aux côtés de Léon Bakst et Ivan Fomine.

 

Un bronze estimé à plus de 6 000 euros

Sur le marché, ses groupes sculptés atteignent des prix records, à l’image d’un bronze de 1884 adjugé à plus de 270 000 euros en 2011 à New York. Le bronze mis en vente le 22 février est quant à lui estimé entre 6 000 et 8 000 euros.

 

Retrouvez la version russe du podcast d’Artcento

 

 

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