Le 25 septembre 2023 | Mis à jour le 25 septembre 2023

Un musée du parfum aux enchères à Lyon

par Clémentine Pomeau-Peyre

La maison de vente Conan invite les enchérisseurs à se replonger dans l’univers des parfumeurs des années 1950, avec la dispersion aux enchères des collections du Musée des arômes et du parfum de Gravezon. Visite guidée avec l’expert Jean-Marie Martin Hattemberg.

 

« Cette vente est un peu un plongeon dans l’inconnu, elle est très atypique », reconnaît d’emblée l’expert Jean-Marie Martin Hattemberg. Le 28 septembre, la maison Conan à Lyon dispersera, avec sa collaboration, les collections du Musée des arômes et du parfum de Gravezon, à côté de Saint-Rémy-de-Provence, constituées dans les années 1980. « À cette époque, les parfumeurs de Grasse changent leurs méthodes de production et se débarrassent de leurs grands alambics et cuves en cuivre, qui sont rachetés par la collectionneuse ».

Ces machines sont effectivement de belle taille : plus de trois mètres de hauteur pour l’alambic en cuivre jaune des années 1930-1950 (15 000 – 20 000 euros) et 1,20 mètre pour des cuves de macération en cuivre de la même période (6 000 – 8 000 euros). « Dans les années 1980, poursuit l’expert, personne n’en voulait, et certaines pièces en métal ont même été compressées par César ou Arman ! Ces grands éléments sont rares sur le marché, il est difficile de leur donner une cote. Je me demande si elles ne peuvent pas, en plus des collectionneurs et des musées, intéresser les amateurs d’art contemporain… J’espère en tous cas qu’elles ne vont pas être achetées pour le métal ! »

 

Un orgue de parfumeur Tombarel Frères

Plus faciles à manier, les meubles d’herboristes et les très nombreuses vitrines du musée. Il faut s’arrêter sur l’orgue de parfumeur issu de la maison Tombarel Frères à Grasse : un bureau en chêne massif aménagé avec des étagères et des gradins de manière à accueillir 300 différents flacons de matière première en verre (10 000 – 15 000 euros). Ou pour rester dans les meubles de métiers, une vitrine de pharmacie deux corps en noyer, des années 1960 (3 000 – 5 000 euros).

 

 

Le parfum, des flacons aux publicités

Au catalogue figurent également plusieurs objets techniques liés à la fabrication du parfum : une vitrine pleine d’essenciers, qui sont des vases de décantations pour séparer les huiles essentielles de l’eau (10 000 – 15 000 euros), une pompe à vide manuelle en laiton et fer forgé (2 500 – 3 000 euros), ou un microscope achromatique sur trépied des années 1920-1950 (1 500 – 2 000 euros).

À partir du lot 100, soit à mi-chemin de cette vente qui compte 202 lots, les collectionneurs reconnaitront les classiques publicités anciennes et flacons. Un certain nombre datent des années 1900 à 1930 : panneau publicitaire pour les produits Robel, 1930 (80 – 100 euros) ou chromolithographie pour les parfums Chéramy des années 1925-1930 (60 – 80 euros). Du côté des flacons, toutes les catégories sont représentées : coffrets, flacons en céramique, garnitures en cristal, modèles factices ou parfums emblématiques tels que Shalimar ou Mitsouko. « La collectionneuse, qui est une spécialiste de l’aromathérapie a constitué cet ensemble en quelques années avant d’exploiter ce musée pendant une trentaine d’années, explique Jean-Marie Martin Hattemberg. Maintenant, c’est le moment de la dispersion, qui se fera sans prix de réserve ».

Enchères | Suivez la vente du Musée des arômes et du parfum le 28 septembre en live sur interencheres.com et Auction.fr

 

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