Le 17 novembre 2023 | Mis à jour le 17 novembre 2023
Un rare pendentif Art nouveau à décor en émail plique à jour aux enchères à Lyon
par Diane Zorzi
Du XVIIIe siècle à l’Art déco, Médicis Enchères dévoilera le 23 novembre un large panel de bijoux et montres, provenant majoritairement de trois écrins lyonnais. Parmi les pièces phares de la vente, un pendentif Art nouveau évoque les créations de Louis Gautrait, l’un des maîtres de la technique de l’émail plique à jour.
Si de nombreuses pièces de joaillerie n’attendent que d’embellir quelque oreille, cou ou poignet, d’autres sont de véritables documents historiques. Pour exemple, une montre à gousset Castanier Genève dont la dédicace et le décor émaillé pourraient faire référence au compositeur italien Gaspare Spontini (1774-1851) et à son œuvre la plus célèbre, La Vestale, une tragédie lyrique créée en 1807. « L’impératrice Joséphine le nomme en 1805 compositeur de sa chambre. Il travaille aussitôt à La Vestale, son chef-d’œuvre donné à l’Opéra en 1807, dont la partition est ‘mise en musique et dédiée à Sa Majesté l’Impératrice et Reine’. En dépit de la cabale qui veut lui interdire l’entrée de la salle, l’œuvre reçoit un accueil triomphal, l’Institut de France le déclarant meilleur ouvrage lyrique de la décennie. Pourrait-on donc penser que notre montre est un présent de l’Impératrice au compositeur dans l’année qui a suivi la création de La Vestale ? » s’interroge le commissaire-priseur Clément Schintgen, avant d’attirer notre attention sur une parure Charles X. « Ce bijou à transformation, dont le décor est typique de l’époque de la Restauration, est le parfait exemple du bijou du collectionneur, de même que le pendentif Art nouveau qui est une autre pièce phare de la vente. »
Un pendentif Art nouveau évoquant les créations de Lucien Gautrait
Ce pendentif est à rapprocher de la production de Lucien Gautrait (1865-1937) qui travailla au début du XXe siècle auprès de maisons de joaillerie prestigieuses, à l’instar d’Henri Vever et Boucheron. « On reconnaît le style et la manière de ce créateur Art nouveau qui a été l’un des spécialistes de l’émail plique à jour, une technique qui demande un grand savoir-faire », explique le commissaire-priseur Clément Schintgen. La technique de l’émail plique à jour consiste à remplir d’émail transparent un réseau d’alvéoles métalliques dépourvu, au contraire du cloisonné, de fond. L’émail, fixé aux seules tiges métalliques, laisse ainsi passer le « jour ».
Pendentif Art nouveau en or de deux tons (750/1000) à décor central en émail et émail plique à jour d’un étang avec nénuphars, jonc et branchages sur fond de soleil couchant. La monture, de forme losangique, est ornée de deux cygnes à long col et ailes déployées partiellement serties de roses et de lignes végétales entrecroisées centrée d’une perle probablement fine. Il est retenu par sa chaîne maille entremêlée ornée d’un motif intermédiaire ciselé de deux cygnes affrontés et liés. Petits accidents. Vers 1900. Poids brut : 40,5 gr. A rapprocher des productions de Lucien Gautrait. Estimé entre 5 000 et 10 000 euros.
Ici, le charme opère, avec ce décor de nénuphars, joncs et branchages sur fond de soleil couchant, qu’accueille une monture losangique ornée de deux cygnes aux ailes déployées. Autant de motifs qui, empruntés à la nature, invitent à renouer avec la période 1900. « C’est l’essence du bijou Art nouveau… Des bijoux qui se distinguent, non pas tant par la préciosité des matériaux, mais dans leur conception et les techniques déployées. » Ce bijou, en très bel état de conservation en dépit de sa fragilité, est estimé entre 5 000 et 10 000 euros. « Les collectionneurs, pour ce type de bijoux, sont nombreux à l’international, et nous pourrions avoir une belle surprise. » Les bijoux Art nouveau sont en effet rares sur le marché. Rappelons que ce mouvement, né autour de 1890, s’essouffle à la veille de la guerre, pour se démoder, qualifié de « style nouille » alors que fleurissent les premières expressions de l’Art déco dans les années 1920. « La vente invite à naviguer d’une époque à l’autre, à travers l’évolution du bijou. Nous nous réjouissons d’avoir pu réunir de si belles pièces de joaillerie », s’enthousiasme Clément Schintgen qui, avec son associée Maylis Dubrez, signe ici l’une des premières ventes de la maison Médicis Enchères, installée depuis moins d’un an à Lyon.
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