Le 8 juin 2022 | Mis à jour le 9 juin 2022

Une commode Louis XV inédite de Mathieu Criaerd aux enchères à Paris

par Diane Zorzi

Les amateurs de mobilier XVIIIe suivront de près la vente orchestrée par la maison Beaussant Lefèvre & Associés le 10 juin à Paris où sera dévoilée une commode Louis XV estampillée Mathieu Criaerd. Ce meuble inédit sur le marché est estimé à plus de 80 000 euros.

 

Si son nom est absent des registres du Garde-Meuble Royal, Mathieu Criaerd (1689-1776) a œuvré abondamment au XVIIIe siècle au service de la Couronne par l’entremise de ses confrères Antoine-Robert et François-Antoine Gaudreaus et du marchand Hébert. Une réussite professionnelle qu’il doit à l’excellence de sa production, dont la maison Beaussant Lefèvre & Associés dévoilera aux enchères le 10 juin à Paris un brillant témoignage : une commode Louis XV remarquable tant par ses dimensions faites pour une grande demeure (91,5 x 176 x 67,5 cm) que par ses rares portes « à la Régence » et la qualité de ses ornements. La tradition familiale indique que la commode fut conservée dans la même famille depuis les ventes révolutionnaires à Versailles où elle aurait été acquise. Toutefois, en l’absence de numéro d’inventaire, sa provenance royale n’a pu être établie, en dépit de la qualité indéniable du meuble.

 

Mathieu Criaerd (1689-1776), commode à portes « à la Régence », à façade et cotés galbés, ouvrant à deux tiroirs sans traverse et deux vantaux latéraux, en placage de satiné et de bois de violette marqueté en pointes de diamant dans des croisillons. Pieds cambrés. Dessus de marbre brèche d’Alep. Exceptionnelle ornementation de bronzes redorés en forme de feuillages, fruits et bandes brettées à agrafes. Estampillée M. Criaerd. Époque Louis XV. (Restaurations d’usage). Hauteur : 91,5 cm – Largeur : 176 cm Profondeur : 67,5 cm. Expertisée par Jacques Bacot. Estimée entre 80 000 et 120 000 euros.

 

Une commode exceptionnelle estimée à plus de 80 000 euros

Coiffée d’un dessus de marbre brèche d’Alep, la commode arbore une façade et des côtés galbés et ouvre à deux tiroirs sans traverse et deux vantaux latéraux. Son décor marqueté en frisage de bois de violette, dessinant des croisillons et pointes de diamant, est caractéristique des ouvrages que Mathieu Criaerd réalise au début de son activité. Fils d’un marchand bruxellois, l’ébéniste fut actif à Paris dès 1723, où il établit son atelier rue Traversière, avant d’être reçu maître en 1738. L’ornementation des bronzes correspond quant à elle au goût en vigueur durant la première moitié du règne de Louis XV, le répertoire décoratif évoquant davantage ceux de Gaudreaus et Cressent. « Si l’on considère que le décor de ces bronzes est antérieur à 1750, qu’ils sont exempts du poinçon au « C couronné » (1745-1749) et que le fer de l’estampille n’est pas encore émoussé par l’usage, nous pouvons dater ce meuble au début de l’activité de Criaerd en tant que maître ébéniste et marchand, entre 1738 et 1745 », précisent les commissaires-priseurs. Estimée entre 80 000 et 120 000 euros, cette commode inédite sur le marché sera vendue aux enchères à l’occasion d’une vente classique qui compte de nombreuses autres pièces d’exception, à l’instar d’un rare ensemble de dessins de l’école italienne du XVIIIe siècle, attribués à Violante Vanni (1732-1776) et Lorenzo Lorenzi (connu de 1750 à 1780) ou d’une aiguière et son bassin en « tombak » probablement réalisée pour la princesse Mihrimah Sultan (1812-1838), fille du Sultan Mahmud II (1808-1839).

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