
Une étude de Maurice Denis pour les Hospices de Saint-Etienne aux enchères à Brest
A l’occasion de sa vente estivale d’art moderne le 23 juillet à Brest, la maison Thierry-Lannon dévoilera aux enchères une étude préparatoire de Maurice Denis réalisée dans les années 1930 pour les Hospices civils de Saint-Etienne. Cette composition allégorique autour de la maison de cure de Palavas-les-Flots est estimée à plus de 30 000 euros.
Dix ans avant de disparaître dans un tragique accident, renversé par un camion sur le boulevard Saint-Michel à Paris, Maurice Denis (1870-1943) reçoit la commande d’un décor destiné à parer la salle du Conseil du nouvel établissement administratif érigé sur le site des Hospices civils de Saint-Etienne. Un concours avait été organisé un peu plus tôt, fixant aux artistes trois thèmes à traiter : le préventorium de Riocreux, la maison de convalescence de La Sablière et la maison de cure hélio-marine de Palavas-les-Flots. Si le jury sélectionne Joseph-Louis Lamberton, les maquettes de cet artiste local, à qui l’on doit les peintures du chœur de l’église Saint-Louis à Saint-Etienne, ne satisfont pas le Conseil d’administration, tant et si bien que le vice-président décide de traiter avec le maître nabi. Pour la somme de 100 000 francs, Maurice Denis exécute ainsi dans son atelier de Saint-Germain-en-Laye trois toiles qui seront marouflées sur place en 1936. De cet ensemble, encore in-situ, la vente de Thierry-Lannon et Associés révèle les prémisses à travers une étude préparatoire à La maison de cure de Palavas-les-Flots. « Il s’agit probablement de la dernière étude exécutée avant l’œuvre définitive », précise Gilles Grannec.

Maurice Denis (1870-1943), « La maison de cure de Palavas-les-Flots », huile sur toile, 28 x 100 cm. Estimée entre 30 000 et 50 000 euros.
Une étude préparatoire de Maurice Denis estimée à plus de 30 000 euros
La toile représente la maison de cure de Palavas-les-Flots, un centre de soins dépendant de la Charité de Saint-Etienne. « Des personnages allégoriques contribuant à la santé sont peints devant les grands rideaux. A gauche, le peintre a représenté l’allégorie de la ville de Saint-Etienne avec ses armoiries, une infirmière et un paysan présentant les produits de ses cultures, fruits et légumes. A droite, un pêcheur relève son filet et une femme nue au soleil symbolise la Vie toute simple selon la nature », détaille le commissaire-priseur. Depuis son séjour en Italie en 1898, Maurice Denis a pris ses distances d’avec l’esthétique nabie pour s’orienter vers un « nouveau classicisme », inspiré des primitifs italiens. Si sa palette claire, dominée de tons pastels, demeure, l’artiste renoue avec le modelé au sein de décors muraux rigoureusement composés, à l’instar des panneaux stéphanois. « Notre œuvre est caractéristique du travail que Maurice Denis entreprend lors de ses dernières années », précise Gilles Grannec. Cette étude préparatoire fut acquise par Charles Pérono directement auprès de l’artiste, avant de rejoindre diverses collections privées, dont celle d’un amateur parisien qui la détenait depuis 1982. Elle sera présentée aux enchères, avec une estimation comprise entre 30 000 et 50 000 euros, à l’occasion d’une vente dédiée aux peintres modernes qui compte notamment des paysages bretons signés Henry Moret et Ferdinand Loyen du Puigaudeau.