
Une rare montre à automates Jacquemarts aux enchères à Vichy
Signée Houriet & Fils, une rare montre à automates Jacquemarts ouvrira le bal des ventes d’août à Vichy. Avis aux amateurs de montres à sonnerie…
C’est au rythme des cloches, frappées par deux angelots, que défileront les lots de la vente vichyssoise du 9 août. La maison Vichy Enchères, qui profite chaque année de la saison estivale pour organiser une série de ventes prestigieuses, présentera une rare montre dotée d’automates dits « Jacquemarts », signée de la maison Houriet & Fils – « la maestria des horlogers du XIXe siècle qui surent allier qualités techniques et esthétiques », annonce la commissaire-priseur Inès Veyne.
Les automates Jacquemarts
Le jacquemart, placé à l’origine au sein des clochers, prenait la forme d’un personnage sculpté en bois ou en métal frappant une cloche à l’aide d’un marteau afin d’indiquer les heures. L’un des plus connus habille encore aujourd’hui la tour de l’horloge de la place Saint-Marc à Venise. « Au début du XIXe siècle, cette complication a été reprise par de nombreux horlogers, explique l’expert en horlogerie Geoffroy Ader. A cette époque, de nombreuses montres sont ainsi pourvues d’automates, l’atelier Jaquet Droz, avec ses oiseaux chanteurs, constituant la quintessence de ce savoir-faire. » Les montres de poche pouvaient dès lors se féliciter, en sus de leur attrait esthétique, d’être dotées de qualités acoustiques. Un atout qui, avant l’avènement de l’électricité, n’était pas négligeable à la tombée de la nuit, les montres à sonnerie scandant les heures à chaque quart.
Houriet, le père de la chronométrie suisse
Notre montre arbore une scène en trois couleurs d’ors représentant deux angelots qui, frappant chacun sur une cloche, reposent sur des branchages en relief et sont installés de part et d’autre du mécanisme visible au centre. « Elle présente un rare mécanisme squelette signé et numéroté Houriet & Fils N° 18717, précise l’expert. Cette signature fait écho au nom du célèbre horloger Jacques-Frédéric Houriet, un fabricant suisse de montres et chronomètres, considéré comme le père de la chronométrie suisse. »
Membre de l’Académie des sciences de Paris et de la Société des arts de Genève, Jacques-Frédéric Houriet (1743-1830) s’entoura des plus grands horlogers de son temps, à l’instar d’Abraham-Louis Perrelet, à qui l’on attribue la paternité de la montre « perpétuelle », l’actuelle montre « automatique ». « Il a étudié et travaillé à Paris avec différents horlogers célèbres comme Pierre Le Roy, Romilly et Ferdinand Berthoud, détaille Geoffroy Ader. Après avoir passé de nombreuses années à Paris, il fonde en Suisse sa première maison sous le nom de Courvoisier & Houriet. Cette maison devient rapidement une référence dans la ville du Locle en Suisse, mais la Révolution française va rapidement faire baisser les commandes pour les marchés étrangers, ce qui incite Houriet à se lancer dans la construction de chronomètres de marine. » C’est en 1804 qu’il s’associe avec son fils, donnant ainsi naissance à l’enseigne « Houriet & Fils ». « Notre montre issue de cette collaboration est un bel exemple de leur travail, avec sa ciselure raffinée et sa très belle facture. » Elle est estimée entre 2 000 et 3 000 euros.