Le 27 février 2019 | Mis à jour le 6 mars 2019

Vente de l’atelier Jean Couy, peintre et graveur de l’Ecole de Paris

par Diane Zorzi

Figure de l’Ecole de Paris, Jean Couy (1910-1983) s’illustra après-guerre par ses compositions empreintes de poésie et d’onirisme, à mi-chemin entre la figuration et l’abstraction. Il sera à l’honneur le 2 mars 2019 à Chartres où plus de 80 œuvres de son atelier seront dispersées, estimées de 150 à 2 000 euros.

 

Un art aux confins du réel

Une Nature morte aux fruits, un enchevêtrement de Diagonales, un Paysage rose… Le fonds d’atelier de Jean Couy parcourt cinquante années d’une création faite d’allers et retours, où la figuration laisse un temps place à l’abstraction pour parfois s’y mêler au sein de compositions enfantines dans lesquelles surgit, au milieu de formes indistinctes, un motif emprunté au réel. Ainsi un oiseau noir se détache d’aplats colorés, une fête foraine se dessine au gré de lignes et de rectangles, une statue se devine derrière un camaïeu de verts et de bruns. « Ses peintures révèlent un monde enchanté qui ignore les laideurs d’un réalisme social », décrit la maison de ventes Ivoire Chartres qui dispersera plus de 80 œuvres de l’atelier de Jean Couy le 2 mars à Chartres et sur le Live d’Interencheres.

Détournée des turpitudes du quotidien, l’œuvre de Jean Couy invite à la rêverie, se délecte tel un doux songe et dépeint des espaces aux confins du réel, où les fantasmes se mêlent aux souvenirs. « Jean Couy a découvert le plaisir du dessin et de la peinture dans une parenthèse de sa vie : la maladie. A 8 ans, la lecture et le dessin lui permettent d’échapper d’une chambre qu’il doit garder pendant de longs mois. On retrouvera fréquemment dans ses toiles un ballon qui vole, une fête foraine, les losanges des costumes d’Arlequin. »

 

Jean Couy (1910-1983), « Fête foraine », gouache signée en bas à droite et datée 1952. 51×34 cm. Non encadrée. Mis en vente par Ivoire Chartres le 2 mars 2019 à Chartres. Estimation : 200-300 euros.

 

 « A la manière de Proust, de nombreuses ‘petites madeleines’ permettent à Jean Couy ce retour en arrière à partir d’une odeur, d’une sensation, d’une certaine lumière étrange du crépuscule, d’une flaque d’eau, d’une fenêtre ouverte. »

Janine Warnod, critique du Figaro

 

 

Une renommée internationale

Installé dans le quartier de Montparnasse, Jean Couy côtoie dès les années 1950 les artistes de la Nouvelle Ecole de Paris tout en suivant une voie toute personnelle, loin des courants et des modes. « En 1950, il expose à la galerie Breteau, rue Bonaparte où André Salmon préface sa première exposition. De 1958 à 1966, se succèdent des expositions personnelles à la galerie Synthèse. Il expose également dans les galeries parisiennes Bongers et Le Soleil dans la Tête dans les années 70 ainsi que dans de nombreuses galeries en régions Galerie des Beaux-Arts à Rennes, Protée à Toulouse, Le Troisième Œil à Bordeaux, Athisma à Lyon. »

 

Jean Couy (1910-1983), « Chemin de la nuit », dessin au lavis et encre signé en bas à droite et daté 1980. 37,5×50 cm. Non encadré. Mis en vente par Ivoire Chartres le 2 mars 2019 à Chartres. Estimation : 300-400 euros.

 

Reconnu internationalement, il participe aux Biennales de Turin, de São Paulo, de Venise, aux Salons des Réalités Nouvelles et de la Jeune Gravure Contemporaine. Ses œuvres intègrent quant à elles des institutions prestigieuses telles que le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, le Musée d’Epinal, le Musée de Djakarta ou encore le Musée de Saint-Maur qui possède aujourd’hui plus de 800 estampes de l’artiste présentées en 2008 dans le cadre de l’exposition « Images enchantées ». « Deux ans après sa mort, son épouse Marguerite fondait la Société des Amis de Jean Couy, présidée aujourd’hui par Yves Dubreil, son filleul. L’Association a créé un Prix Jean Couy qui récompense un jeune graveur de moins de 40 ans lors de la Biennale de l’estampe de Saint-Maur. » Malgré cette renommée, les œuvres de Jean Couy restent encore accessibles en ventes aux enchères. Il faudra ainsi compter autour de 150 euros pour une estampe, 300 euros pour un dessin et entre 400 et 2 000 euros pour une toile.

 

Découvrez une sélection des œuvres de Jean Couy mises en vente le 2 mars à Chartres

 

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