Le 12 juin 2025 | Mis à jour le 13 juin 2025

Des archives inédites de la maison Breguet aux enchères à Joué-lès-Tours

par Clémentine Pomeau-Peyre

Pour célébrer les 250 ans de la manufacture horlogère Breguet, les commissaires-priseurs de l’Hôtel des ventes Giraudeau présenteront le 14 juin à Joué-lès-Tours un ensemble d’archives manuscrites passionnantes, retrouvées au hasard d’une expertise.

 

« Nous avons été appelés pour expertiser une montre, et nous sommes repartis avec un ensemble de lettres incroyables », s’exclame l’expert Geoffroy Ader. Grâce aux héritiers d’un horloger qui avaient retrouvé ces documents par hasard, il a mis la main ce jour-là sur des archives inédites de la famille Breguet, dont des échanges manuscrits entre le fondateur Abraham-Louis Breguet et son comptable, ses employés, ou son agent pour l’Empire Ottoman. « C’est une époque de l’écrit, souligne l’expert, tout se passait par courrier et donc pouvait être conservé ».

 

L’histoire de Breguet, la première maison horlogère en Europe

Parmi les lots les plus intéressants, Geoffroy Ader signale un « projet de circulaire, horlogerie de Breguet à Paris » (2 000 à 4 000 euros) que l’on peut dater vers 1815, dans lequel sont évoquées les méthodes de fabrication des montres, les manières d’envisager d’optimiser cette fabrication… et jusqu’au problème des contrefaçons ! « La marque était la première en Europe, elle était déjà copiée », remarque Geoffroy Ader. Il a mis près de 6 mois à étudier les documents un par un, retraçant ainsi toute l’histoire de Breguet et son imbrication dans la vie de l’époque. Dans un ensemble de lettres manuscrites adressées à Monsieur Lassieur, horloger de la maison Breguet, les lettres sont datées avec le calendrier révolutionnaire (600 à 1 000 euros). Et avec les lettres adressées à Monsieur Leroy (400 à 800 euros par lot), il est possible de découvrir comment les exportations vers l’Empire Ottoman se déroulaient, en passant par Gênes sur la route de Constantinople.

 

 

Quatre montres et 127 lots de documents d’archives

« Ces lettres manuscrites illustrent également le fait qu’à l’époque, au XVIIIe ou du XIXe siècle, les horlogers ne fabriquaient pas entièrement les montres. Ils étaient en contact avec des émailleurs par exemple. Avoir une production 100 % intégrée est assez moderne », constate Geoffroy Ader. A noter que parmi les 131 lots se trouvent seulement quatre montres Breguet, toutes du XXe siècle : trois chronographes estimés entre 8 000 et 50 000 euros, et une montre de poche en or jaune.

« La préparation de cette vente a été très atypique, du début à la fin, souligne Geoffroy Ader, puisqu’au moment où nous terminions le catalogue, les héritiers ont rappelé parce qu’ils avaient retrouvé de nouvelles pièces en rangeant la bibliothèque ! ». Dans ces lots de dernière minute figure notamment une notice explicative intitulée « Montres à une aiguille dites souscriptions » datée du 21 juin 1821. Ce type de montre simple et solide a été fabriqué par l’entreprise au début du XIXe siècle : il s’agissait pour les amateurs de payer en avance des montres pour être certains de les recevoir. Pour l’anecdote, ce principe de souscription pour une montre à aiguille unique a justement été adopté une nouvelle fois par l’entreprise en 2025 pour célébrer son 250e anniversaire.

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