Le 5 mars 2025 | Mis à jour le 5 mars 2025

Héloïse de Baudus, la nouvelle figure des enchères à Valenciennes 

par Diane Zorzi

La maison Mercier, déjà implantée à Lille, Marcq-en-Baroeul, Vendeville, Cavaillon et Mouscron, s’agrandit avec l’ouverture d’une nouvelle salle des ventes à Valenciennes, portée par la jeune commissaire-priseur Héloïse de Baudus. A l’approche de la vente inaugurale qui se tiendra le 7 mars, elle nous dévoile ses ambitions pour cette nouvelle adresse.

 

La maison Mercier, déjà bien implantée dans le nord de la France, étend sa présence avec l’ouverture d’un nouvel espace à Valenciennes. Qu’est-ce qui vous a conduit à choisir cette commune ? 

Héloïse de Baudus : Pierre Drouin, commissaire-priseur associé chez Mercier & Cie, est commissaire de justice depuis 2019 à Valenciennes, mais il ne possédait qu’un bureau. Il s’agit pourtant d’une région riche d’artistes, de savoir-faire et de collectionneurs, nombre de nos clients vivant à Valenciennes et ses alentours. Nous avions donc envie de nous rapprocher de notre clientèle et de pouvoir étendre et affirmer notre présence dans le Nord, région de prédilection de la société Mercier & Cie depuis sa création, il y a plus de 50 ans. L’implantation a déjà fait ses preuves et nous sommes heureux de compter de nouveaux clients depuis l’ouverture effective de notre local fin décembre 2024. Notre implantation au cœur du quartier de la gare de Valenciennes permet une large visibilité, dans un secteur qui est très passant, et accessible en transports facilement.

 

Intérieur de la salle des ventes Mercier de Valenciennes.

 

Comment cette nouvelle entité s’intègre-t-elle dans la stratégie globale de la maison Mercier ? 

H.B. : Notre volonté est de continuer à faire de Mercier la principale maison de ventes au Nord de Paris, en améliorant notre réactivité et notre capacité à aller vers la clientèle, tout en touchant un nouveau public d’acheteurs et de vendeurs. L’idée est d’offrir un service efficace et une équipe réactive sur l’ensemble de la région Hauts-de-France et au-delà.

 

Quelles seront les spécialités mises en avant et les services proposés à Valenciennes ? 

H.B. : J’assure une présence tous les mardis et mercredis afin de recevoir les rendez-vous d’expertise. J’organise également des journées d’expertises spécialisées. Le 11 mars prochain, je serai accompagnée d’Isabelle Cazeils et de Louis-Edouard Behr pour une journée dédiée aux timbres et cartes postales et à l’univers de la photo et du matériel photographique. Avec ce plus petit local, d’environ 80m2, nous souhaitons faire des ventes moins denses où les spécialités sont davantage approfondies, en proposant des ventes tous les deux à trois mois. L’idée est de pouvoir offrir des ventes qui demeurent généralistes, mais aussi thématiques, avec en moyenne assez peu de vendeurs par vente, pour pouvoir encore mieux approfondir l’histoire de chaque collection présentée et offrir des ensembles cohérents. Et, Valenciennes a – à travers les époques – accueilli dentelliers, porcelainiers, orfèvres, peintres et sculpteurs, nous mettons donc à l’honneur tous ces noms locaux. Notre vente inaugurale présente, par exemple, des œuvres de Lucien Jonas, Henri-Joseph Harpignies, Watteau de Lille, mais aussi beaucoup d’objets liés à l’histoire de Valenciennes (une rare et belle collection particulière d’ouvrages d’orfèvrerie XVIIIe exclusivement réalisés par des orfèvres valenciennois, des projets d’études pour des bâtiments de la région, des collections valenciennoises très variées)…

 

Collection particulière d’ouvrage d’orfèvrerie du XVIIIe siècle, pièces réalisées par des orfèvres valenciennois (Becquet, Veuve Payen, Lejuste).

 

La vente inaugurale se tiendra le 7 mars à partir de 14h. Comment l’avez-vous composée ?

H.B. : Cette vente se veut généraliste et propose un peu plus de 110 lots, un format accessible avec des objets et œuvres variés dans un local à taille humaine qui, je l’espère, fera découvrir plus facilement l’univers des enchères à celles et ceux qui ne le connaissent pas. Les estimations se veulent également variées et accessibles pour que chacun y trouve son compte : de 20 euros pour un chapeau haut-de-forme réalisé autour de 1900 à 5 000 euros pour un Buste d’Igor Mitoraj. Cette vente s’est faite au gré des inventaires et journées d’expertises de ces derniers mois. Je suis heureuse de constater la richesse des collections qui nous ont été confiées. L’un de mes coups de cœur est un très bel ensemble de gouaches indiennes (lots 2 à 11). La qualité des coloris, la finesse des décors et la richesse de l’iconographie, très détaillée dans les fiches de notre experte Camille Celier, m’ont beaucoup enthousiasmée. 

 

Igor Mitoraj (1944-2014), Asclépios, modèle créé en 1988, Bronze à patine nuancée brune, pose sur un socle en pierre calcaire. Torse : 37×28 cm. Avec base 47×28 cm. En vente chez Mercier le 7 mars à Valenciennes, estimé 3 500 à 5 000 euros.

 

L’ouverture d’une nouvelle salle des ventes est toujours un défi. Quels sont les principaux obstacles que vous avez pu rencontrer ?

H.B. : J’ai la chance de compter sur le soutien de toute une équipe mais les débuts sont très vertigineux lorsque l’on est seule à être présente sur le terrain physiquement : ces derniers mois ont été pour moi rythmés de journées d’expertises, inventaires dans le Valenciennois, mais aussi de nombreuses relations presse (radio, journaux locaux), des business clubs, des présentations auprès d’étudiants, d’entreprises, de clubs tels que le Rotary, de multiples évènements en dehors des horaires de travail pour faire connaître Mercier à Valenciennes. Les débuts ont aussi été marqués par les aspects purement techniques : sécurisation du site, suivi du chantier, équipement de la salle pour les expositions, les ventes, les retransmissions en live et l’accueil du public. Le tout en créant la première vente et en restant disponible et à l’écoute de nos nouveaux clients. En tant que jeune diplômée, je me sens extrêmement chanceuse d’avoir reçu la confiance des associés Mercier & Cie pour développer ce nouvel établissement. C’est une vraie fierté – un peu plus d’un an après mon diplôme – de parcourir cette vente inaugurale en pensant que les quelques 110 lots proviennent de dossiers dont je me suis occupée en toute autonomie, et en assurant le lien avec nos experts.

 

Collection valenciennoise de céramiques de Vallauris (Capron, Ramié pour Madoura, Bessone).

 

Comment se porte actuellement le marché des enchères dans le Nord de la France ?

H.B. : J’aime beaucoup exercer dans cette région qui est ma région d’origine. C’est une atmosphère très chaleureuse où les clients aiment avoir affaire à des professionnels originaires de la région connaissant bien les artistes locaux. C’est un marché que je trouve très dynamique avec des collectionneurs de tous les âges et de toutes les spécialités. On y trouve aussi bien des vieilles demeures épargnées par la guerre, meublées et décorées d’objets transmis sur plusieurs siècles (céramiques, orfèvreries, mobiliers du XVIIIe, tableaux flamands…), que des intérieurs contemporains meublés avec soin après la guerre par des collectionneurs avertis. Notre proximité avec la Belgique, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et l’Allemagne attire – physiquement en salle – des collectionneurs de toute l’Europe, rassurés par l’achat sur le marché français, très encadré et sécurisé. Notre région est riche de grands musées (Musée de la Piscine, MBA de Lille, Villa Cavrois, Musée du Louvre-Lens,…) et d’évènements culturels extrêmement variés (Art Up, Festival de Mapping, Lille 3000, Séries Mania) qui concourent ainsi à faire des Hauts-de-France une région culturelle attractive et très visitée. 

 

Les Dasha Mahâvidyâ ou Dix Grandes Sagesses, Inde du Nord, Rajasthan, probablement Jaïpur, fin du XIXe siècle Gouache et or sur grande page cartonnée. 54,5 x 43 cm. En vente chez Mercier le 7 mars à Valenciennes, estimé 400 à 600 euros.

 


Crédits photos © Sébastien Hamelin / Mercier Art.

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