Le 27 juin 2019 | Mis à jour le 1 juillet 2019

François Bounie : « J’ai eu un déclic la première fois que j’ai franchi les portes d’un hôtel des ventes »

par Diane Zorzi

Depuis l’âge de dix ans, François Bounie n’a qu’une seule idée en tête : devenir commissaire-priseur. Fraîchement diplômé, il a rejoint la maison de ventes Orne Enchères et raconte son quotidien fait d’inventaires et de ventes dans les domaines les plus variés, des arts asiatiques aux vinyles.

 

Depuis son plus jeune âge, François Bounie sillonne galeries, musées et hôtels de ventes. « Mes parents collectionnaient des œuvres d’art et côtoyaient certains artistes de l’école de Nice tels qu’Arman ou Jean-Claude Farhi que j’ai ainsi pu rencontrer. » Plongé dans cet univers artistique, le jeune commissaire-priseur se passionne alors pour l’art moderne. A l’issue d’une licence de droit menée au Mans, sa ville natale, il rejoint l’école du Louvre à Paris, où il se spécialise dans les arts du XXe siècle. Diplôme en poche, il tente l’examen d’accès au stage de commissaire-priseur. « Depuis mes dix ans, j’ai toujours voulu être commissaire-priseur. J’ai eu un déclic la première fois que j’ai franchi les portes d’un hôtel des ventes. Il y avait une ambiance effervescente et une diversité d’objets incroyable. » Admis au concours, François Bounie effectue alors son premier stage auprès de Maîtres Isabelle Goxe et Laurent Belaïsch à Enghien-les-Bains. « Je n’ai jamais été attiré par les grandes structures internationales. Je voulais travailler dans des maisons à taille humaine. A Enghien-les-Bains, j’ai découvert un métier d’une grande polyvalence, tant du point de vue des tâches que des domaines artistiques abordés. »

 

« Mes journées sont extrêmement variées. Ce mois-ci, je suis passé de ventes d’arts asiatiques à la dispersion du matériel d’une clinique en liquidation judiciaire et je prépare désormais une vente de vinyles ! »

 

Pour sa seconde année de stage, il rejoint l’Hôtel des ventes d’Alençon, avant d’y être recruté en tant que commissaire-priseur salarié. « J’y ai découvert les ventes de matériel professionnel que je n’avais jusqu’alors pas eu l’occasion d’aborder. Mes journées y sont extrêmement variées. Le matin, je vais souvent en inventaire, tandis que l’après-midi je prépare les ventes, catalogue les lots, reçoit les clients pour estimer des biens. Ce mois-ci, je suis passé de ventes d’arts asiatiques à la dispersion du matériel d’une clinique en liquidation judiciaire et à une vente de vinyles ! »

Mais lorsque la question de la spécialisation est abordée, François Bounie ne trahit pas ses premiers amours : l’art, et tout particulièrement celui du XXe siècle. Ainsi, des découvertes marquantes intervenues au cours de sa toute jeune carrière, il retient celles d’œuvres d’art qu’il raconte avec passion. « Il y a un mois, j’ai découvert un magnifique tableau dans la maison d’un retraité près d’Alençon. Le propriétaire avait collectionné des œuvres anciennes tout au long de sa vie, sans grande valeur, mais ne se doutait pas qu’il avait, dans sa cave, un tableau exceptionnel, figurant une vue nocturne de Venise, dans un goût assez classique typique des artistes du Grand Tour. » Enfouie sous la poussière, François Bounie reconnaît la signature de l’artiste italien Carlo Grubacs (1801-1878). « Ce peintre est davantage connu pour ses petits formats. Aussi, cette toile d’environ 1m50 de largeur est relativement rare et pourrait se vendre à plusieurs dizaines de milliers d’euros, alors que son propriétaire était prêt à s’en débarrasser ! »

 

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