Le 6 février 2019 | Mis à jour le 5 décembre 2019

Pourquoi les vins de la Romanée-Conti sont les plus recherchés au monde ?

par Diane Zorzi

Jeudi 7 février 2019 à Clermont-Ferrand, Maître Philippe Jalenques proposera aux enchères cinq bouteilles de Romanée-Conti, estimées de 300 à 11 000 euros. Entretien avec l’expert en vin Pascal Kuzniewski qui dévoile tout ce qu’il faut savoir sur ce domaine mythique…

 

Qu’est-ce qui fait le succès du domaine de la Romanée-Conti ?

C’est un domaine historique qui date du XVIIIe siècle. Il est un symbole de l’excellence française. Tout amateur de vin rêve de pouvoir goûter un jour l’une de ses bouteilles. Produites en petite quantité, elles sont aujourd’hui très rares et, de ce fait, très recherchées. Leur nombre est en effet insuffisant pour contenter tous les amateurs, c’est pourquoi certaines bouteilles atteignent parfois des prix records.

 

Quels sont les millésimes les plus recherchés ?

Les millésimes des années 1959, 1999, 2005 et 2009 sont particulièrement plébiscités, de même que les millésimes 2015 qui battent tous les records.

 

Combien coûte une bouteille de Romanée-Conti ?

Le prix dépend de l’état de la bouteille et de la qualité du millésime. Pour les millésimes les moins intéressants, il faut compter autour de 5 000 euros s’agissant d’une bouteille en bon état. Les millésimes intermédiaires se vendent quant à eux de 8 000 à 10 000 euros et les millésimes exceptionnels peuvent atteindre jusqu’à 15 000 euros. Mais parfois les bouteilles s’envolent à des prix records. Un millésime de 1945 a ainsi été adjugé 482 000 euros à New York en octobre 2018. C’est à ce jour la bouteille la plus chère jamais vendue aux enchères. Enfin, l’état joue un rôle très important dans la fixation du prix. Aussi, pour ce qui est de la vente du 7 février à Clermont-Ferrand, nous avons estimé une bouteille de 1959 (millésime exceptionnel) entre 6 000 et 8 000 euros et deux bouteilles de 1956 et 1958 à moins de 800 euros, alors qu’il faudra compter de 10 000 à 12 000 euros pour des millésimes de 1998 et 2001, dont les bouteilles sont en très bon état.

 

Les bouteilles en mauvais état sont-elles encore destinées à la consommation ?

Il y a toujours un intérêt à essayer de les goûter, au risque toutefois d’être déçu. Il est certain que plus le niveau est bas, plus le vin risque d’être moyen. Toutefois, dans certains cas, ces bouteilles peuvent procurer une grande satisfaction.

 

Qui sont les amateurs ?

Il peut s’agir aussi bien d’acheteurs professionnels que de particuliers, désireux de se constituer une cave de Romanée-Conti. S’il existe de nombreux amateurs français, 80 % des bouteilles partent toutefois à l’étranger. Les millésimes datant de plus de trente ans intéressent particulièrement les Anglais et Américains, tandis que les millésimes plus récents trouvent preneur davantage en Asie et notamment à Hong Kong.

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