Le 8 avril 2019 | Mis à jour le 10 avril 2019

Record mondial pour la céramique de Gien : des vases d’Ulysse Bertrand adjugés à plus de 30 000 €

par Diane Zorzi

Dimanche 7 avril 2019 à Saint-Herblain, Maîtres Aymeric et Philippe Rouillac dispersaient la première partie d’une collection de plus 1 000 faïences de Gien. Parmi les lots phares, une paire de vases d’Ulysse Bertrand estimée autour de 10 000 euros s’est envolée à 37 200 euros, pulvérisant de près de trois fois le précédent record enregistré pour l’artiste mythique de la manufacture.

 

Un record mondial pour une paire de vases d’Ulysse Bertrand 

Les collectionneurs du monde entier se sont donnés rendez-vous hier à Saint-Herblain, près de Nantes, où une collection exceptionnelle de faïences de Gien d’un couple de passionnés herblinois était mise aux enchères par Maîtres Aymeric et Philippe Rouillac. Parmi les pièces phares, une paire de vases cornets en céramique émaillée signée Ulysse Bertrand (1851-1941), estimée entre 6 000 et 10 000 euros, s’est envolée à 37 200 euros (frais compris).

 

 

« C’est un record mondial pour l’artiste, détaille Maître Aymeric Rouillac. Le précédent record était jusqu’alors détenu par une plaque adjugée 12 500 euros au début des années 2000. » Acquise par un collectionneur étranger, la paire de vases dévoilait un riche décor peint figurant Neptune et Amphitrite. « Ulysse Bertrand est une figure mythique de la manufacture de Gien. Aussi ses œuvres se vendent plus cher que les autres », remarque le commissaire-priseur.

 


Lire aussi | Une collection exceptionnelle de faïences de Gien aux enchères près de Nantes


 

Ulysse Bertrand (1851-1941), paire de vases cornets aux dieux marins à la panse enflée, en céramique émaillée au décor peint sur tout le vase l’un de Neptune et l’autre d’Amphitrite avec leurs cortèges de divinités sur fond de ville portuaire ; Jupiter dans le ciel. L’intérieur orné d’une frise de lotus. Marque de Gien olographe et signés U Bertrand. Pièces uniques. Haut. 58, Diam. 32 cm. Provenance : acquis auprès de la famille d’Ulysse Bertrand. Joint : calque préparatoire rehaussé de bleu. 47,5 x 61,5. Adjugé 37 200 euros (frais compris).

 

Outre cette paire de vases, une Porteuse d’eau d’Ulysse Bertrand a été adjugée à 5 580 euros (frais compris), avant qu’une gourde illustrant l’Odyssée d’Homère et l’expédition polaire de Jean-Baptiste Charcot ne double son estimation, trouvant preneur à 12 400 euros (frais compris).

 

Ulysse Bertrand (1851-1941), Scène de l’Odyssée et scène de l’expédition polaire, c. 1900-1910. Gourde plate en céramique émaillée peinte d’une face d’une scène de départ mythologique inspirée d’Homère et d’autre part d’une scène de bivouac de l’expédition de Charcot aux pôles. Marque olographe de Gien et signature d Ulysse Bertrand au revers. Pièce unique. Haut. 38,5 Diam. 34 cm. Adjugé 12 400 euros (frais compris).

 

Adrien Thibault, Jean Clair-Guyot : succès pour les grands noms de la manufacture de Gien

D’autres grands noms de la manufacture de Gien ont enregistré de beaux résultats à l’image d’Adrien Thibault (1844-1918) dont une paire de plaques émaillées figurant deux soldats en armure a été adjugée à 6 324 euros (frais compris). « Adrien Thibault est connu pour avoir inventé le fameux bleu de Gien, dit aussi ‘bleu Thibault’. Après avoir travaillé dans l’atelier d’Ulysse Besnard, il ouvre son propre atelier à la Chaussée-Saint-Victor. Il travaillera toujours seul, ce qui explique la faible quantité de ses pièces. »

 

Adrien Thibault (1844-1918) pour Blois ou Gien, Garde royal d’Henri II et Soldat de la Renaissance. Paire de plaques émaillées peintes de deux soldats en armure de la fin du XVIe siècle aux monogrammes affrontés « AT ». Haut. 50 et 50,5 Larg. 25 cm. Adjugé 6 324 euros (frais compris).

 

Jean Clair-Guyot (1856-1938), autre figure majeure de la manufacture de Gien, a lui aussi attiré les enchérisseurs, avec une plaque en terre chamottée et un vase rouleau aux danseuses de Degas adjugés respectivement 4 960 et 3 720 euros (frais compris).

 

[à gauche] Jean Clair-Guyot (Melun, 1856 – Paris, 1938), Élégante à la robe rose et au chapeau à plume, c. 1880. Plaque en terre chamottée peinte, signée en haut à gauche dans le décor. Haut. 61, Larg. 34 cm (à vue). Adjugé 4 960 euros (frais compris). [à droite] Jean Clair-Guyot (Melun, 1856 – Paris, 1938), Vase rouleau aux danseuses de Degas, c. 1880, en barbotine impressionniste signé Clair dans le décor. Marque au revers de l’atelier de Dominique Grenet. Pièce unique. Haut. 30, Diam. 14 cm. Adjugé 3 720 euros (frais compris). 

A noter qu’à côté de ces grands noms, une jardinière Warwick de 1872 et une vasque présentée à l’Exposition universelle de 1900 ont trouvé respectivement preneur à 12 400 et 5 580 euros (frais compris), concluant en beauté cette vente qui se poursuit aujourd’hui à Saint-Herblain avec pour pièces phares un service Rambouillet de 135 pièces (estimé entre 6 000 et 9 000 euros) et une paire de plaques de l’atelier de Dominique Grenet (estimée entre 3 000 et 5 000 euros).  

 

J. Blu, Jardinière Warwick, 1872. Céramique émaillée à ressauts et anses à têtes de bélier. Chaque face ornée d’un grand cartouche peint, d’une part le château de Warwick en Angleterre et d’autre part des enfants jouant sur une rivière. Marque Gien olographe. Signé J. Blu et datée 72. Haut. 31,5 Long. 57, Larg. 26,5 cm. (fêle de cuisson à l’intérieur). Adjugé 5 580 euros (frais compris). 

 

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