La percée du vin jaune : une vente aux enchères à Arbois
Vin emblématique de la région du Jura, le vin jaune est fêté chaque année en février. Au programme, des dégustations, des expositions et une vente aux enchères ! Cette année, le commissaire-priseur Jean-Paul Renoud-Grappin a réuni plus de 200 bouteilles qui seront vendues le 4 février à Arbois et en direct sur internet.
La percée du vin jaune est avant tout une fête ! Pendant deux jours, les 3 et 4 février, vignerons et amateurs se réuniront à Arbois pour fêter ce vin doré aux arômes très particuliers, cultivé et vieilli uniquement dans cette région. Depuis trois ans, Jean-Paul Renoud-Grappin, le commissaire-priseur de Besançon, anime une vente aux enchères. « Chaque année, les amateurs sont plus nombreux y compris sur internet où ils peuvent enchérir en live, et les prix ont tendance à monter ». L’édition 2024 est prévue dimanche matin et elle compte 211 lots, soigneusement sélectionnés par une commission. Philippe Munoz est responsable du comité de sélection : « Nous avons eu près de 800 propositions de bouteilles cette année. Au début de la manifestation, les lots venaient principalement de vignerons, mais maintenant nous avons de plus en plus de vins de particuliers, des collectionneurs de vieux millésimes. »
Un Savagnin jaune d’Anatoile Vercel de 1774
Le lot le plus attendu cette année date de 1774, il s’agit d’un Savagnin jaune d’Anatoile Vercel, conservé dans la région de famille en famille depuis sa mise en bouteille (28 000 à 30 000 euros). Philippe Munoz souligne qu’une bouteille de la même année « s’est vendue 60 000 euros voilà une dizaine d’années, et elle a ensuite été ouverte et bue, le vin était toujours excellent ! ». Une des caractéristiques des vins du Jura réside effectivement dans leur capacité de conservation. Pour exemples, au catalogue figurent également une bouteille de Château-Chalon Savagnin jaune de 1886 (3 000 à 3 200 euros), un Côtes du Jura Chardonnay Savagnin de 1947 (500 à 620 euros) ou encore un Arbois Savagnin jaune de la Fruitière vinicole de 1961 (150 à 170 euros). Il faut chercher l’origine de cette faculté dans le processus de fabrication des vins jaunes : ils restent au minimum six ans dans le fût avant de pouvoir être commercialisé, et parfois plus de dix ans.
Des bouteilles atypiques de 62,5 cl
« La bouteille de 1774 est aussi la seule à avoir des dimensions classiques, ajoute Philippe Munoz, les autres sont des cavelins, petites bouteilles trapues d’une contenance de 62,5 cl ». L’origine de ces cavelins n’est pas évidente à déterminer : la légende raconte que le père Cavelin, un religieux, vendait son vin à des Anglais et qu’il a voulu des contenants correspondant à une pinte…
Pour ceux qui n’ont jamais goûté ces vins très particuliers, Jean-Paul Renoud-Grappin parle d’un goût de noix et de terroir, quand Philippe Munoz annonce : « des notes de curry, de pomme verte et de noix sur les vins jeunes, et lorsqu’ils vieillissent un peu, des arômes de fruits confits et d’orange, même si le vin jaune reste un vin sec ». Et se félicite que ce vin longtemps considéré comme un vin de cuisine (le poulet au vin jaune est un classique) soit désormais consommé (avec modération) pour ses qualités gustatives.
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