Une importante collection d’armes anciennes d’avant 1900 aux enchères à Toulouse
La maison Suduca à Toulouse propose le 13 novembre une importante collection d’armes anciennes datées d’avant 1900. L’expert qualifie ces chefs-d’œuvre esthétiques et mécaniques de pièces de musée.
« Le fait que ces armes puissent être vendues librement, sans restrictions du fait de leur ancienneté est certainement un atout, explique Gilles Sigro-Peyrousere, cela va également permettre d’attirer des collectionneurs étrangers ». La collection très pointue d’armes anciennes qu’il a expertisée pour la vente de la maison Suduca lui a été confiée par un amateur local. « Il a commencé par s’intéresser aux tromblons, avant d’étendre ses recherches et de constituer cet ensemble remarquable ».
Une carabine semi automatique Bergmann et une espingole de 1840
Parmi les curiosités de la vente, l’expert cite une carabine semi automatique Bergmann de 1897 numéro 5 calibre 7,8 (14 000 à 16 000 euros). « Elle n’a été fabriquée qu’à 1000 exemplaires, et c’est probablement le seul qui ait été gravé. Cette carabine a un aspect vraiment moderne, ce qui est étonnant pour une arme de cette époque ».

Carabine semi-automatique Bergmann 1897 numéro 5 calibre 7,8 mm Bergmann 1ere version. Arme de catégorie « D » (vente libre sous condition de majorité). Longueur totale 520 mm. Etat 1. Estimation : 14 000 – 16 000 euros.
Il poursuit sa visite du catalogue avec un petit canon de marine, appelé une espingole (3 000 à 5 000 euros), daté de 1840 et présenté sur son affût en bois. « Ce genre de canon était fixé sur les bastingages des bateaux de la Marine Française au cours du XIXe siècle, et servait à se défendre en cas d’abordage. En plus d’être une pièce historique, elle est en bronze donc elle a un côté décoratif », apprécie Gilles Sigro-Peyrousere.

Belle espingole de Marine règlementaire en bronze, calibre 53 mm à percussion modèle 1840, belle platine à percussion, mécanisme fonctionnel. Canon présenté sur un affût reconstitué de circonstance en chêne à quatre roues, chandelier fer et vis de réglage en hauteur.
Longueur : 940 mm – Poids : 21 Kg comme précisé sur le tourrillon gauche.
Etat 1. Arme de Catégorie D. Estimation : 3 000 – 5 000 euros.
Un fusil de salve à huit canons
Poursuivons avec une autre curiosité : un exceptionnel et probablement unique fusil de salve à huit canons (4 000 à 6 000 euros). « C’est probablement le chef -d’œuvre d’un apprenti très doué, car au point de vue technique c’est très fort… Même si on peut tout de même douter de son bon fonctionnement », précise l’expert.

Extraordinaire et probablement unique fusil de salve à huit canons. Etat 1- Arme de Catégorie D. Estimation : 4 000 – 6 000 euros.
Il doute également du fonctionnement du pistolet à silex à répétition conçu par Francesco Berselli à Bologne en 1660 (15 000 à 20 000 euros). « Techniquement cette arme est vraiment intéressante, c’est quasiment un pistolet à recharge automatique. Mais il fonctionnait avec de la poudre noire très volatile stockée à l’intérieur, donc si l’ensemble ne restait pas parfaitement hermétique, ce pistolet de cavalier pouvait aussi bien vous exploser à la figure ! » »

Exceptionnel pistolet à silex à répétition, conçu par Francesco Berselli à Bologne vers 1660. Estimation : 15 000 – 20 000 euros.
Une arquebuse à rouet par Borstorffer
Dernier lot à suivre avec attention, mais il ne fait pas partie de la même collection, une petite arquebuse à rouet de 860 mm de long par Hieronymus Borstorffer, armurier de Munich au XVIe siècle (25 000 à 30 000 euros).

Sublime petite arquebuse à rouet de 860 mm de long par Hieronymus Borstorffer, armurier à Munich. Canon cylindrique de 625 mm de long au calibre très petit comme usuellement sur ces armes de 60 balles à la livre (âme lisse). Etat 1. Arme de Catégorie D. Estimation : 25 000 – 30 000 euros.
« C’est un très grand armurier et il travaillait surtout pour les princes électeurs de Bavière… A l’époque ce type d’arme devait valoir ce que vaut une Ferrari aujourd’hui ! Je pense que le propriétaire de cette arquebuse devait être un protestant, parce qu’un catholique n’aurait pas approuvé la scène polissonne gravée sur le dessus ». Malgré ses gravures (dont une vue du jardin d’Eden sur le côté, et ses décors dont certains sur ivoire de morse, il précise que cette arme était faite pour être utilisée.