Le 31 octobre 2019 | Mis à jour le 4 novembre 2019

Art nouveau : une vente pour célébrer les 60 ans de la mort du maître-verrier Amalric Walter

par Audrey Ottonelli

Dimanche 10 novembre à Lury-sur-Arnon, dans le Cher, Maître Anne Richmond présentera aux enchères des œuvres du maître-verrier lorrain Amalric Walter. De nombreux autres lots, pâtes de verre et verrerie, seront proposés à l’occasion de cette vente inédite.

 

A l’origine de cette vente aux enchères, un journaliste passionné par le patrimoine local. « Il a découvert une tombe abandonnée à Lury-sur-Arnon. Après quelques recherches, il s’est aperçu qu’il s’agissait de celle d’Amalric Walter, maître-verrier coté sur le marché », révèle Maître Anne Richmond. Le journaliste et l’association Les Amis de Lury-sur-Arnon ont ainsi souhaité rendre hommage au céramiste lorrain, maître de la pâte de verre, décédé dans le plus grand dénuement le 9 novembre 1959, dans ce village du Cher. Une exposition, des conférences et une vente aux enchères sont au programme les 8, 9 et 10 novembre.

 

Amalric Walter (1870-1959) – Daum, Nancy. Coupe « à la vigne vierge » en pâte de verre dans les tons verts nuancés. Diamètre : 14.5 cm. Signée Daum Nancy. Estimation : 1 200 – 1 500 euros.

 

Un artiste talentueux et modeste

Amalric Walter (1870-1959) a été formé à la Manufacture de Sèvres. Il intègre en 1905 la cristallerie nancéenne Daum. Durant ces dix années de collaboration, l’artiste créera une centaine de modèles de pâtes de verre aux couleurs vives dans le style Art nouveau. En 1920, il ouvre son propre atelier à Nancy où il conçoit, avec de nombreux sculpteurs et autres modélistes dont Henri Bergé, son ami chef décorateur chez Daum, quelques 500 modèles. L’atelier fermera ses portes en 1935.

 

Amalric Walter (1870-1959), Vide-poche à la cigale, en pâte de verre. 5 x 10 x 9 cm. Estimation : 1 500 – 1 800 euros.

 

L’artiste lorrain a remis au goût du jour la technique antique de la pâte de verre, matière mi-verrière et mi-céramiste. « La pâte de verre est une technique de cuisson et non de soufflerie comme la verrerie. Le verre déjà cuit est recuit puis broyé. D’autres matières sont ensuite ajoutées », explique la commissaire-priseur. L’artiste maîtrisait l’ensemble de la chaîne de conception, de la création à l’objet terminé. Les vitraux en pâte de verre imaginés et exécutés à la Manufacture Daum sont d’ailleurs d’exceptionnelles innovations artistiques et techniques. « Son inspiration, nourrie de la nature et de la féminité, a donné naissance à des œuvres d’une douceur exquise ou au contraire à des œuvres plus contrastées. Imprégné par l’Art nouveau, il a ensuite adopté l’Art déco, oscillant parfois entre les deux styles », détaille François Le Tacon dans son ouvrage Amalric Walter Maître de la pâte de verre.

 

Amalric Walter (1870-1959), Coupe naïade en pâte de verre jaune-orangé. Signée au centre. 14 x 11.5 cm. Estimation : 600 – 700 euros.

 

Un vide-poche cigale estimé entre 1 500 et 1 800 euros

Les trois jours de manifestations seront clôturés par la fameuse vente aux enchères organisée le 10 novembre par Maître Anne Richmond. Trois œuvres d’Amalric Walter, provenant de collections privées, seront présentées : un vide-poche à la cigale en pâte de verre (estimé entre 1 500 et 1 800 euros), une coupe à la vigne vierge en pâte de verre aux tons verts nuancés, signée Daum Nancy (estimée entre 1 200 et 1 500 euros), ainsi qu’une coupe naïade en pâte de verre jaune-orangé (estimée entre 600 et 700 euros). Des pâtes de verre et de la verrerie de la célèbre manufacture Daum, des artistes François-Emilie Decorchemont, Gabriel Argy-Rousseau, Henri Cros, Louis Majorelle, Marcel Goupy ou encore des établissements Gallé et du Verre Français compléteront cette vente inédite.

 

Photos © Enchères Côte d’Opale

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