Le 10 mars 2022 | Mis à jour le 10 mars 2022

Claudius Linossier : des œuvres et documents intimes aux enchères à Lyon

par Diane Zorzi

Le 12 mars à Lyon, Cécile Conan présentera aux enchères un ensemble d’œuvres et documents intimes de Claudius Linossier. Inédit sur le marché, il provient de la collection des légataires du dinandier qui mit fin à ses jours en 1953.

 

Un vase sphérique en dinanderie de maillechort orné de frises à chevrons et losanges (5 000 – 8 000 euros), un plat circulaire incrusté de métal argenté et de cuivre formant un soleil (3 000 – 5000 euros), une coupe à décor de vagues arborant un fond patiné rouge (600 – 800 euros)… La vente prévue le 12 mars prochain à Lyon regorge de trésors qui séduiront les amateurs d’Art déco. Vingt-trois pièces signées du dinandier lyonnais Claudius Linossier (1893-1953) seront dispersées sous le marteau de Cécile Conan. Cet ensemble inédit sur le marché provient de la collection de la famille de M. et Mme Fila, un couple avec lequel Claudius Linossier noua d’étroites relations, au point de leur léguer, faute de progéniture, plusieurs de ses créations et documents intimes.

 

Claudius Linossier, un dinandier emblématique de l’Art déco

S’il travailla un temps à Paris, auprès de décorateurs réputés tel Jean Dunand, Claudius Linossier resta, sa vie durant, attaché à sa terre natale, Lyon, où il établit son atelier en 1920, dans le quartier de la Croix-Rousse. Dans cet ancien bastion des « canuts » [Ndlr. Les canuts sont des artisans de la soierie lyonnaise], ce fils de tisseur renoue avec les savoir-faire séculaires, à rebours de l’industrialisation. Il réhabilite ainsi la dinanderie, un art né au Moyen-âge et consistant à façonner un objet par martelage de feuilles de métal, à l’instar du cuivre et du laiton. A partir de ce travail patient et minutieux, Linossier conçoit des vases, coupes ou plats aux formes simples qu’un décor minimaliste souligne. Le dinandier puise son inspiration dans la céramique attique, ornant ses pièces de motifs simples et géométriques.

 

Des lettres datant du jour de la mort de Linossier

Le 12 mars, des pièces caractéristiques de son travail – vases, coupes et plats – alterneront avec des plâtres (100-500 euros) et des plaques de dinanderie de cuivre peintes (800 – 1 500 euros). « Mais nous dévoilerons surtout sa boîte à outils de gravure, polissage et martelage (200-300 euros), ainsi qu’un ensemble de souvenirs (600-800 euros) particulièrement touchants, dont une copie de son testament, des photographies et un classeur contenant des lettres manuscrites, détaille la commissaire-priseur Cécile Conan. Trois d’entre elles sont datées du jour de sa mort. » Ces documents intimes révèlent les dernières heures du maître dinandier qui mit fin à ses jours le 8 octobre 1953. L’artiste, pourtant au faîte de sa gloire, ne s’était pas remis du décès l’année précédente de son épouse, Hélène. D’Hélène Linossier, cette vente émouvante dévoilera enfin un portrait en plâtre, daté de 1923 (300-500 euros).

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