Le 20 septembre 2024 | Mis à jour le 20 septembre 2024

De Lartigue à Gilson, une vente de tableaux vintage des années 1950 près de Paris

par Diane Zorzi

Le 24 septembre à Deuil-la-Barre, le commissaire-priseur Jules Régis présentera aux enchères un ensemble d’une centaine de tableaux provenant des fonds d’atelier de Dany Lartigue et Jacqueline Gilson. Une vente idéale pour débuter une collection de tableaux vintage des années 1950…

 

A parcourir le catalogue de la vente, l’on se surprend à confondre les deux peintres qui nous sont présentés. « C’est une vente de tableaux vintage des années 1950 », avance le commissaire-priseur Jules Régis. Les œuvres ont en commun, outre leur esthétique, d’avoir séduit après-guerre un couple de collectionneurs – Hélène et Maurice – épris d’art contemporain. « Un couple d’érudits amateurs, anticonformistes et tournés vers l’art et l’avant-garde de leur temps ». Le commissaire-priseur présente à la vente 105 œuvres de leur collection, estimées de 50 à 8 000 euros, et signées respectivement Dany Lartigue et Jacqueline Gilson.

 

Dany Lartigue, une histoire de l’art du XXe siècle

L’on songe ici à Bonnard, là à Sisley, avant de convoquer, plus loin, Matisse, Buffet ou Botero ; Dany Lartigue (1921-2017) invite le regardeur à parcourir l’histoire de l’art, de l’impressionnisme à la peinture d’après-guerre. « Il a réussi à croiser les courants. Après quelques toiles postimpressionnistes, il entreprend dans les années 1950 un virage, avec une peinture évoquant les naïfs, mais aussi les grands représentants du renouveau de la tapisserie comme Picart le Doux. C’est la magie de cet artiste, il arrivait à passer d’un sujet à l’autre, d’un style à un autre », note le commissaire-priseur Jules Régis. Bien qu’autodidacte, Dany Lartigue grandit entouré d’œuvres d’art. Il est en effet le fils du célèbre photographe Jacques Henri Lartigue qui en fait le héros de nombre de ses images. Il côtoie en outre Pierre Bonnard, dont on imagine qu’il fut un maître à penser, et devient le protégé du célèbre marchand Aimé Maeght. « Il réalise sa première exposition en 1941 à Lyon, et devient très vite une figure emblématique de Saint-Tropez où il s’installe après la Seconde Guerre mondiale », ajoute le commissaire-priseur. Les Tropéziens lui doivent en outre la création d’une Maison des Papillons, où le peintre a offert au public une collection unique de papillons exotiques arborant les tons chamarrés de ses peintures…

 

 

Jacqueline Gilson, la lumière de l’Espagne

Jacqueline Gilson (1912-1991), elle aussi, a grandi dans un milieu intellectuel et artistique. Elle est en effet la fille de l’Académicien philosophe Etienne Gilson, et l’élève de Maurice Denis. « Son père s’est d’ailleurs servi des tableaux de sa fille pour illustrer certains de ses ouvrages », explique Jules Régis. Elle a participé aux Ateliers d’Art Sacré avec Georges Desvallières et réalisé des fresques monumentales à Toronto. Au catalogue, on décèle un goût prononcé pour les scènes de corrida, les sujets religieux et les paysages – autant de tableaux qu’elle teinte de bruns, avant de les illuminer par quelques touches d’une lumière or éclatante, celle découverte à la faveur d’un séjour en Espagne. « Avec ses bruns-noirs, ses aplats de couleurs tour à tour sombres ou lumineux, conclut le commissaire-priseur, l’œuvre de Gilson est, là encore, caractéristique de la peinture des années 1950 ».

Enchérir | Suivez la vente des fonds d’atelier Dany Lartigue et Jacqueline Gilson le 24 septembre en live sur interencheres.com

 

Haut de page

Vous aimerez aussi