
Des caricatures de l’entourage de Pauline Viardot aux enchères à Charleville-Mézières
Estimé à plus de 5 000 euros, un recueil de dessins et croquis, dont certains auraient été exécutés autour de 1837 par la célèbre cantatrice Pauline Viardot, sera mis aux enchères par Maître Martial Bournier samedi 1er décembre à Charleville-Mézières et sur le Live d’Interencheres. Découvert dans la bibliothèque d’une descendante du roi Léopold II de Belgique, il dévoile des caricatures de musiciens et intellectuels proches de la chanteuse.
Un recueil de caricatures signées Guiseppe Patania et Pauline Viardot
Sollicité dans le cadre d’une succession, Maître Martial Bournier a découvert dans la bibliothèque d’une descendante du roi Léopold II de Belgique un recueil de soixante-huit dessins et croquis dont plusieurs pourraient être de la main de Pauline Viardot (1821-1910). « Il s’agit principalement de caricatures réalisées autour de 1837 à Laeken en Belgique », détaille le commissaire-priseur qui présentera cet ensemble aux enchères le 1er décembre à Charleville-Mézières et sur le Live d’Interencheres. « De nombreux croquis ne sont pas signés, certains portent un monogramme, d’autres sont signés du peintre italien Guiseppe Patania (1780-1852), ou notés du nom de Pauline Garcia Viardot. Compte-tenu de l’illustre provenance, nous avons de sérieuses raisons de croire que ces derniers auraient effectivement été exécutés par la célèbre cantatrice et qu’ils représenteraient des personnalités connues de son entourage tels que Franz Liszt, Frédéric Chopin, Charles Gounod, Jules Massenet, Gabriel Fauré, Camille Saint-Saëns, George Sand ou encore Clara Schumann. » Estimé entre 5 000 et 10 000 euros, ce recueil est un témoignage émouvant de la vie intime de Pauline Viardot.
Pauline Viardot, une cantatrice célèbre du XIXe siècle
En 1837, Pauline Viardot, née Pauline Garcia, n’a que 16 ans. Elève de Franz Liszt, elle commence tout juste sa carrière de chanteuse d’opéra. « Elle voyage avec ses parents musiciens et croisent des artistes. C’est dans ce contexte qu’elle a dû rencontrer Guiseppe Patania. Probablement lui a-t-il alors montré des caricatures pour l’amuser. A cette époque, c’est encore une toute jeune fille. » Mais en 1836, sa sœur Maria Felicia Garcia, dites ‘la Malibran’ et connue pour ses talents d’artiste lyrique et sa grande beauté, décède brusquement à l’âge de 28 ans d’une chute de cheval en Angleterre. « Un an seulement après la tragédie, Pauline Viardot est déjà propulsée à son tour sur la scène de l’opéra de Bruxelles, poussée par ses parents musiciens qui lui font porter les bijoux de sa sœur. » Douée de talents tant musicaux qu’intellectuels, Pauline Garcia côtoie alors les plus grands génies de l’époque. En 1840, sur les conseils de George Sand, elle épouse le critique et directeur du Théâtre des Italiens, Louis Viardot. Ensemble, ils se lient d’amitié avec l’écrivain russe Ivan Tourgueniev qui leur achète une maison à Bougival en 1874 pour les y installer. « Pauline Viardot est une personnalité attachante et sa vie, un véritable roman. »
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