Le 20 février 2024 | Mis à jour le 26 février 2024

Des meubles inédits de Pierre Chareau aux enchères à Blois

par Diane Zorzi

A l’occasion d’une vente dédiée aux arts décoratifs et design, le commissaire-priseur Guillaume Cornet dévoilera aux enchères le 24 février à Blois un ensemble de mobilier inédit de Pierre Chareau. Huit chaises, une enfilade et une table illustrant la virtuosité de cet architecte-décorateur éminent de la période Art déco qui savait allier le beau au fonctionnel…

 

[Mise à jour, 26 février 2024] La suite de huit chaises de Pierre Chareau a été adjugée 120 000 euros (frais inclus) tandis que la table de salle à manger changeait de main pour 36 00 euros et l’enfilade pour 12 600 euros. 

 

« C’est un modèle rare voire inédit sur le marché de l’art », annonce d’emblée Guillaume Cornet à l’approche de la vente d’un ensemble de mobilier de Pierre Chareau redécouvert en Touraine. L’ensemble comprend huit chaises (estimées 7 000 à 10 000 euros), une enfilade (4 000 – 5 000 euros) et une table de salle à manger (2 000 – 3 000 euros), et sera dispersé aux enchères le 24 février à Blois, à l’occasion d’une vente dédiée aux Arts du XXe siècle et au design.

 

Pierre CHAREAU (1883-1950). Rare suite de huit chaises modernistes modèle « MF 275 » en placage et bois de palissandre. Dossier plein incurvé à accotoirs détachés à manchettes plates courbées et large piétement droit d’angle. Assise recouverte d’une moleskine rouge bordeaux cloutée. Modèle créé en 1924 H : 85 – l : 51,5 – P : 43 cm. Estimée entre 7 000 et 10 000 euros.

 

Des chaises exposées au Salon d’automne de 1926

Les huit chaises arborent un dossier incurvé et une assise recouverte d’un moleskine rouge bordeaux cloutée. Elles correspondent au modèle « MF 275 », créé en 1924. « Ce qui est intéressant, c’est que l’on ne connaît de ces chaises qu’une photo en noir et blanc figurant dans l’ouvrage monographique de Pierre Chareau, je n’ai pas retrouvé de modèles similaires aux enchères », détaille le commissaire-priseur. Ces chaises figuraient sur le stand de Pierre Chareau au Salon d’automne de 1926, et furent réalisées pour les Noailles, Jean Dalsace, Daniel Dreyfus et Hélène Reifenberg. « La table, quant à elle, est documentée par un dessin préparatoire conservé au Centre Pompidou », poursuit le commissaire-priseur. Celle-ci est une variante du modèle « MB97 » créé vers 1925. Elle présente un plateau rectangulaire à système d’allonge, reposant sur un piètement formant un double arceau pour se terminer en une croix de Lorraine. L’enfilade, enfin, à caisson cubique, est une variante du modèle « MA 788 » réalisé vers 1925.

 

Pierre CHAREAU (1883-1950). Enfilade moderniste variante du modèle MA 788 à caisson cubique mouluré en placage de palissandre ouvrant par trois portes donnant sur un espace de rangement composé de tiroirs au centre et d’étagères sur les côtés. Vers 1925. H : 92 – L : 220 – P : 40,5 cm. Étagère latérale suspendue H 47 – L : 64 – P 23 cm. Estimée entre 4 000 et 5 000 euros.

 

Pierre Chareau, un architecte-décorateur éminent de la période Art déco

L’ensemble mobilier, inédit sur le marché, arbore un élégant bois de palissandre, un bois tropical que Pierre Chareau (1883-1950) chérissait et savait sublimer au gré de lignes épurées. « Pierre Chareau est considéré comme l’un des plus éminents architectes-décorateurs de l’entre-deux-guerres, et l’une des figures emblématiques du mouvement moderne français de la période Art déco », précise Guillaume Cornet. Membre de l’Union des artistes modernes, Pierre Chareau doit sa réputation à ses créations alliant le raffinement et l’élégance, aux exigences de la vie moderne. « Un esprit qu’il portera à son apogée avec son œuvre majeure, La Maison de Verre, pour le Docteur Dalsace, qui reflète son goût pour les formes et les espaces modulables et transformables, ainsi que pour l’usage des matières précieuses combinées au travail des meilleurs artisans de son époque », poursuit le commissaire-priseur. Il imagine ainsi des systèmes ingénieux, à l’instar de plateaux pivotants ou des mécanismes de roulement à billes, livrant des meubles esthétiques autant que fonctionnels qui, un siècle plus tard, n’ont rien perdu de leur modernité…

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Pierre CHAREAU (1883-1950). Table de salle à manger variante du modèle MB97 en placage et bois de palissandre
Plateau rectangulaire à système d’allonge reposant sur un piétement formant un double arceau reposant sur une croix de Lorraine. Vers 1925. H : 73 – L : 139,5 – P : 100 cm. Estimée entre 2 000 et 3 000 euros.

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