Le 25 janvier 2024 | Mis à jour le 26 janvier 2024
Ettore Sottsass et le design italien d’après-guerre aux enchères
par Clémentine Pomeau-Peyre
Forte de 121 lots patiemment rassemblés par un collectionneur, la vente de l’étude Tajan permettra, le 1er février, de revisiter l’histoire du design italien d’après-guerre. Avec en tête d’affiche Ettore Sottsass.
Un coup de cœur peut parfois avoir des conséquences à très long terme… C’est ce qui est arrivé à ce collectionneur français après avoir rencontré les œuvres d’Ettore Sottsass(1917-2007) dans les années 1990. Il n’a ensuite pas cessé de rechercher tous les objets du designer italien, et par ricochet les objets réalisés par ceux qui ont travaillé avec lui. « Il n’avait pas de gros moyens financiers, mais a été très patient dans ses recherches, et a toujours fait en sorte de retrouver la première édition, et les variantes de chacune de ces pièces », admire Marie-Cécile Michel, directrice du département design qui présente la vente Italiamania chez Tajan le 1er février.
Entre le Bauhaus et Fisher-Price
Star du design italien, connu notamment pour ses meubles (dont la bibliothèque Carlton), Ettore Sottsass a souvent travaillé en collaboration avec d’autres artistes : dès 1956, lorsqu’il est directeur artistique de Poltronova, il sélectionne Gae Aulenti ou Angelo Mangiarotti pour construire des projets avec lui. Il sera membre dans les années 1960 du groupe Antidesign, pour lequel il imagine des meubles containers sur roulettes, et à la fin des années 1970, il rejoint le Studio Alchimia. Mais il est davantage connu pour avoir été le leader du groupe Memphis, créé en 1981. Une école dont le critique d’art Bertrand Pellegrin a donné la parfaite définition : « Memphis, une école de design qui était une débauche de couleurs et de matériaux qui submergeaient souvent l’intention originale d’une pièce, un mariage forcé entre le Bauhaus et Fisher-Price. » Des formes étonnantes et des teintes vives, une certaine gaieté dans les créations : le succès est immédiat ! Il est aussi assez bref, puisque Sottsass quitte Memphis en 1985 pour créer sa propre agence d’architecture, Sottsass Assiociati, avec laquelle il bâtit une série de maisons privées, ou l’intérieur de l’aéroport de Milan.
Sa passion pour les céramiques
C’est à partir de la fin des années 1950 que Sotsass s’intéresse à la céramique : « Depuis 1956, j’ai dessiné de nombreuses céramiques, mais je n’en ai réalisé que quelques-unes de mes propres mains. La plupart des céramiques que j’ai dessinées ont été réalisées à Montelupo, un lieu historique de fabrication de céramiques. Je les ai réalisées dans l’usine de la famille Bitossi », cite le catalogue de la vente. Bitossi a été l’un des éditeurs de Sottsass, notamment pour ses Totems. Plusieurs modèles miniatures issus de séries de 150 sont présentés dans la vente avec une estimation entre 1 000 et 1 500 euros. « Et Sottsass a également contribué au projet Tendentse créé en 1984 et racheté par Alessi en 1989, ce qui explique la présence de pièces marquées Tendentse, Alessi ou les deux », affirme Marie-Cécile Michel. C’est le cas de la grande coupe Tesfrut « Edition Tendentse par Alessi », numérotée 14/90 (800 à 1 200 euros).
Au total, la collection présentée dans la vente compte plus de 60 céramiques de Sottsass, avec quelques curiosités. Pour exemple, le Vaso per fiori, première édition Tendentse réalisé à 10 exemplaires seulement (6 000 à 8 000 euros), la théière Basilico de la série Indian Memory en porcelaine noire (800 à 1 200 euros) édition anglaise difficile à trouver, ou encore toutes les nuances roses du vase Shiva (300 à 500 euros pièce) qui viennent de l’éditeur BD Barcelona.
Sottsass & friends
Mais le collectionneur à l’origine de la vente ne s’est pas arrêté à Sottsass : « Il a également rassemblé un bel ensemble de pièces signées de ses contemporains, tous italiens, mais sortant parfois de l’univers céramique », signale la directrice du département. Citons Enzo Mari, plus habitué au noir et blanc qu’aux couleurs comme le démontre son Alternato Ambiguo, œuvre cinétique en carton et plexiglas de 1965-1968 (1 500 à 2 500 euros), Matteo Thun (l’un des membres du Studio Sottsass Associati) et sa lampe Valigetta en métal laqué de 1985 (800 à 1 200 euros), ou Andrea Branzi dont le vase Bosco vers 2011 est édité par Superego (600 à 800 euros).
Côté acheteurs, plusieurs profils se démarquent selon Marie-Cécile Michel : « des décorateurs qui suivent la tendance actuelle du revival années 1980-1990, mais aussi des particuliers et des collectionneurs, principalement italiens et français, à la recherche d’un peu de fantaisie pour leur déco ou de pièces qui ne sont plus éditées ».
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