Le 26 juin 2023 | Mis à jour le 26 septembre 2023

La collection de Gérard Depardieu vendue aux enchères à Paris

par Magazine des enchères

La collection de Gérard Depardieu sera vendue aux enchères par la maison Ader les 26 et 27 septembre à Paris. Au programme, près de 250 sculptures, peintures et dessins réalisés par de grands artistes du XXe siècle, de Germaine Richier à Eugène Leroy.

 

C’est une collection en perpétuelle évolution qui a été composée au fil des rencontres et des films, des périodes et des événements de sa vie. « J’étais en pleine lecture de Matisse et j’avais besoin de couleurs, de ça », analyse-t-il en évoquant une œuvre très colorée d’André Masson, parmi les six qui figurent au catalogue. « Les tableaux viennent par eux-mêmes » : Gérard Depardieu, sans aucune intention spéculative, achète ce qu’il aime, et plus particulièrement en fonction de « la facilité à vivre avec ». Il ne s’attache pas exclusivement à un style ou à un mouvement, mais assouvit avec instinct un enthousiasme gratuit et soudain pour un artiste. Cette collection puissante et forte est disposée librement. Les tableaux posés au sol, les sculptures en mouvement recréent comme un atelier d’artiste. Le foisonnement des œuvres répond à la violence des émotions et des impressions qu’elles suscitent : « ça te plaît, ça te prend dans le ventre ».

 

La matière et le geste : des œuvres puissantes

La matière, irrégulière, difforme, âpre, occupe une place centrale dans la collection de Gérard Depardieu. Qu’il s’agisse des sculptures, comme les trois pièces de Rodin acquises après qu’il incarne au cinéma le sculpteur, ou des toiles, Depardieu recherche des œuvres où la matière s’impose : « Leroy, c’est même plus de la peinture, c’est de la matière ». Avec un ensemble exceptionnel de 23 toiles, 7 eaux fortes et son unique sculpture, Eugène Leroy est particulièrement présent dans sa collection. Germaine Richier est aussi présente en force, avec une pièce unique, agrandissement de L’Homme qui marche, estimée entre 500 000 et 800 000 euros.

La couleur, également, fascine depuis toujours Depardieu, par sa puissance explosive. Onze œuvres du mouvement Cobra sont proposées dans cette vente, où graphisme et chromatisme se fondent dans une abstraction quasi convulsive, comme dans la Composition d’Asger Jorn ou les Deux têtes de Karel, estimées chacune 12 000 – 15 000 euros. Bengt Lindström, avec six œuvres, est aussi très présent. Il faut noter aussi cinq œuvres de Jean Hélion, dont une particulièrement imposante : Suite machinale pluvieuse, venteuse, estimée 25 000 – 30 000 euros.

 

 

« Le geste, tu ne t’en lasses jamais », déclare Depardieu. Les trois encres de Fernand Léger, dont le Portrait d’Arthur Rimbaud, estimé 15 000 – 20 000 €euros illustrent bien cette phrase. Et c’est toute une section de la vente qui est dédiée à l’abstraction lyrique, avec 22 tableaux, dont une huile sur toile de Gérard Schneider de 1947 estimée 25 000 – 30 000 euros, plusieurs compositions à l’huile, à l’encre de chine et pastels d’Hans Hartung, une œuvre de Poliakoff, des toiles d’Olivier Debré et d’André Lanskoy. « J’aime voir le trait » : le travail graphique d’Henri Michaux, dont 23 œuvres figurent à la vente, révèle une obsession pour les états altérés de la conscience, partant de tâches pour arriver à une sorte de danse picturale. Cinq œuvres de Calder dont une gouache, L’Etoile, estimée 60 000 – 80 000 euros, ainsi que quatre œuvres de Miro (un polyptyque, deux encres et une eau-forte acquises auprès de la Galerie Maeght) expriment parfaitement cet intérêt pour le trait. Il se retrouve aussi dans la géométrie cubiste des œuvres de Louis Marcoussis Nature morte de la mer (30 000 – 50 000 euros) et d’Ossip Zadkine, Femme agenouillée (50 000 – 80 000 euros). Paradoxalement, la déstructuration des plans d’un collotype de Duchamp, Intérieur (50 000 – 60 000 euros), crée une ambivalence entre le trait et le flou.

 

Des rencontres artistiques

« Finalement, l’art, c’est ça. Ce n’est pas tellement de représenter, c’est simplement que ça vient de ce qui vous touche le plus fort. » Gérard Depardieu s’impose aussi par son choix d’œuvres remarquables tel ce Vase de fleurs d’Odilon Redon, estimé 50 000 – 80 000 euros, explosion colorée loin des scènes sombres et oniriques habituelles. Il trouve l’œuvre unique en son genre dans une production, qui surprend et séduit. Au gré de ses rencontres, il découvre des artistes, comme Bernard Quentin, dont plus d’une dizaine d’œuvres seront proposées aux enchères. C’est lui aussi qui réalise le décor de son hôtel particulier parisien. « Bernard, c’était une merveille lui. Je n’ai jamais vu un mec travailler autant. C’était un peu comme Calder. »

Les voyages sont également l’occasion de révélations. C’est au Sénégal que Depardieu rencontre le sculpteur Ousmane Sow dont un bronze colossal, La Danseuse aux cheveux courts, est estimé 60 000 – 80 000 euros. Au Caucase, sur les traces d’Alexandre Dumas qu’il a maintes fois joué, il se lie avec la famille de Maryam, qui transcrit sa perception du monde dans des toiles figuratives ou abstraites très colorées et lumineuses, estimées entre 1 500 et 6 000 euros.

Enchérir | Voir toutes les œuvres de la collection Depardieu sur interencheres.com

 

Vidéo © Artcento

Haut de page

Vous aimerez aussi

Une rare Ferrari Dino 246 blanche aux enchères dans la Vienne

Le 21 mai 2025 | Mis à jour le 21 mai 2025

A l’occasion du rassemblement Sport & Collection sur le circuit du Vigeant, la maison Balsan Enchères organise une vente d’automobiles classiques, dont la tête d’affiche sera une étonnante Ferrari Dino […]